Algérie - 04- La présidence de Chadli Bendjedid



Avril 80. Anesthésiés depuis l?indépendance pour cause de lutte contre les fantômes de la réaction et de l?impérialo-sionisme, les Kabyles se révoltaient un printemps et criaient à l?usurpation de fonction. Les manifestations sont durement réprimées, en arabe et en français, dans la grande tradition stalinienne des frappeurs de foule. Les Algériens, Berbères dans leur majorité, se font pourtant convaincre d?une main étrangère dont le bras long peut atteindre Tizi Ouzou et Béjaïa, en passant par la dernière ligne droite de la rue Didouche. Ce n?est que quelques émeutes plus tard, à Constantine, Sétif ou Alger, qu?ils réalisent qu?effectivement, l?échiquier politique est truqué et que chacun, même indépendant, a le droit en plus de demander à être libre. 11 ans plus tard, avril 2001, des gendarmes tuaient « par accident » des jeunes Kabyles présents en Kabylie « par accident » et une nouvelle séquence d?émeutes allait causer d?autres accidents. Il est frappant de voir que le facteur déclenchant des émeutes d?avril 80 fut l?interdiction d?une conférence sur la poésie de Mouloud Mammeri. Se battre pour une poésie ? C?est peut-être la plus belle chose qui a été faite dans un pays où aujourd?hui, on se bat pour un poste, un bureau ou quelques avantages sociaux. 17 ans plus tard, avril 2007, les jeux sont floués et les logiques sont devenues absurdes. Contester le pouvoir revient à ne pas avoir de patriotisme pour les formations politiques, à ne pas avoir d?emplois pour les chômeurs et à ne pas avoir de pages de publicité pour les journaux. Pourtant, depuis ce fameux avril 80, c?est quand même un grand pas qui a été franchi. L?institutionnalisation de tamazight, devenue langue nationale, chose impensable alors, est aujourd?hui un acquis irréversible. C?est bien. Mais maintenant que l?on peut parler en berbère, il est temps de dire quelque chose.
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