Algérie - A la une

L'entreprise algérienne à l'épreuve du défi de la numérisation


C'est un FCE (Forum des chefs d'entreprises) en grande pompe qui a tenu, hier samedi, son université d'été, dans sa 5e édition à l'Ecole nationale supérieure d'informatique, ESI, (Oued Smar, Alger). Ils étaient nombreux les membres (et les non-membres) de cette association patronale à participer à une journée studieuse dans l'amphithéâtre de la structure universitaire, dotée, il faut le souligner, de moyens modernes, dont l'écran géant n'est pas des moindres, car dédié à des communications de bonne facture.On ne peut pas dire que l'ombre de l'ancien patron du FCE, aujourd'hui en prison, plane sur cette assemblée d'experts, en total décalage en matière de niveau et de pertinence par rapport à l'ancienne équipe. Mais cela appartient visiblement au passé, tant cette université d'été est arrimée à des sujets d'actualité, qui pèsent de tout leur poids dans la vie quotidienne de l'entreprise, voire sa survie quant à l'avenir fait de nouveaux challenges technologiques ? à intégrer et à maîtriser absolument mais «ensemble», comme veut le souligner le slogan de cette édition pour «renouveler notre union, avec une solidarité active et de partage».
Cette dernière est considérée comme un «moment fort» par Sami Agli, le nouveau patron du FCE qui a ouvert cette journée de réflexion à travers quatre panels : «Les enjeux de la transformation du numérique» ; «Le financement des entreprises en périodes de crises : «Du crédit bancaire au marché financier» ; «Ethique en affaires, RSE et développement durable » et enfin l'introduction de la culture et du sport avec le thème : «Exploration de nouvelles opportunités d'investissements : culture, patrimoine et sports». A ce propos, nous relèverons les interventions de l'historien Abderrahmane Khelifa et de M. Benaïssa, fils de Slimane du même nom, dramaturge et romancier. Bien sûr, il n'a pas été fait l'impasse sur le mouvement de protestation populaire pour le changement du système politique en vigueur.
«Notre pays est à la croisée des chemins avec ce vent de la démocratie», dira Sami Agli. Se placer dans une perspective d'avenir est ainsi une exigence impérieuse : «L'Algérie se doit d'engager son émergence par de nouveaux modèles de compétitivité, alignés sur l'écosystème global : économie numérique, économie de l'immatériel et économie de la connaissance.»
Les experts du premier panel ont tous longuement insisté sur l'importance de la Data, «nouveau pétrole» et donc «nouveau pouvoir .Ce monde change, se transforme et, pour s'adapter, il faut se transformer en changeant notre perception des activités industrielles et notre mode de réflexion traditionnel, souligne-t-on. Pour cela, les communicants placent beaucoup d'espoir dans les nouvelles générations nées dans le monde d'aujourd'hui, le monde du numérique. C'est là une donnée que doivent intégrer les entreprises pour être compétitives face aux nouvelles, concurrentes et plus imprégnées de ce mode de fonctionnement contemporain qui plus est devenue la règle dans les relations d'affaires mondiales.
Le retard accumulé par l'entreprise algérienne est tout simplement criant et si «elles n'intègrent pas le digital, elles disparaîtront». Si le constat est sans appel, il n'est pas trop tard pour bien faire, d'autant qu'elles trouvent leur compte car cela a pour conséquence bénéfique, «la débureaucratisation», indique un expert. Et c'est tout l'apport de l'intelligence artificielle conjuguée à l'apport de l'homme. De fait, nous sommes en pleine 4e révolution industrielle. Que dire alors des avantages induits pas des villes intelligentes qui sont une réalité dans plusieurs pays du monde. Mais il faudra, pour cela, résoudre l'autre équation relative au nerf de la guerre, le financement des entreprises dans une situation de crise comme dans laquelle se trouve aujourd'hui le pays. Comment mobiliser des capitaux nécessaires au fonctionnement de l'entreprise, à son extension et son développement, sachant que les banques ne répondent pas aux exigences imposées par le plan d'entreprise ' Il faudra explorer d'autres possibilités, dira un expert, quitte à recourir au marché informel qui représente une part non négligeable dans l'économie.
Outre le partenariat public-privé, il convient, à l'avenir, d'encourager le partenariat privé-privé, dira un autre. Si le Data est présenté aujourd'hui comme la panacée dans l'enceinte même de ce savoir, en l'occurrence l'Ecole supérieure d'informatique, la nature familiale même de l'entreprise privée algérienne est peut-être source de contradiction par rapport au décloisonnement qu'induit son entrée dans le monde des affaires d'aujourd'hui. La transparence est de rigueur, l'exploitation des données est susceptible d'ouvrir de nouveaux horizons pour l'entrepreneur algérien resté sur un mode de fonctionnement ancien, archaïque et, donc, source de perte d'argent. Et argent pour argent, le président du FCE, qui a tenu, en marge de cette journée, un point de presse devant un parterre de journalistes, a exprimé son refus des taxes prévues par la nouvelle loi de finances 2020 ? trop d'impôts tuent l'impôt. Il déclarera qu'à propos du moratoire sur le paiement des impôts présenté au gouvernement, n'avoir pour l'heure aucun écho. En attendant, les entreprises peinent à payer les salaires de leurs employés?
B. T.
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