Algérie - A la une


Comme c'est devenu de coutume à chaque proximité d'une tournée onusienne dans la région (celle de Horst Köhler, l'envoyé personnel du SG de l'ONU, est prévue en juin-juillet), le Maroc excelle dans la diversion. La dernière en date, la décision du Polisario de commémorer hier à Tifariti le 45e anniversaire du déclenchement de la lutte armée sahraouie contre l'occupant marocain, perçue par Rabat comme une provocation, selon la propre terminologie de son ministère des Affaires étrangères. Etrange, lorsqu'on sait que ces commémorations à Tifariti ont lieu chaque année et c'est la première fois que le gouvernement marocain les condamne violemment.«Le Royaume du Maroc considère qu'il s'agit là d'une nouvelle violation caractérisée du cessez-le-feu et d'un défi flagrant à l'autorité du Conseil de sécurité», rapportait le communiqué de la diplomatie marocaine. L'objectif étant de polluer la visite de Köhler et d'en faire porter la responsabilité aux Sahraouis, le Makhzen accuse les autres parties de saper «sérieusement les efforts des Nations unies». Par autres parties, le Maroc vise évidemment l'Algérie, n'arrêtant pas de l'accuser ouvertement de s'impliquer dans le conflit. A propos de Tifariti, le Polisario a rappelé que l'Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) «est présente dans ces territoires depuis 1975 et non pas d'aujourd'hui».
Cette montée au créneau du Maroc a suffi à la réaction du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a appelé ce samedi «à la plus grande retenue» au Sahara occidental. Alger, qui ne veut pas tomber dans le jeu de la provocation marocaine, a toujours répondu par la retenue. En avril dernier, réagissant aux déclarations du MAE marocain Nasser Bourita concernant le soutien de l'Algérie au Front Polisario ainsi que sur son implication dans le processus de règlement du conflit, la diplomatie algérienne avait de nouveau réitéré son soutien à la cause sahraouie. «Un devoir de solidarité à l'égard du peuple sahraoui pour l'exercice de ses droits légitimes».
Alger avait soutenu que «la question du Sahara occidental est une question de décolonisation» reconnue comme telle par les Nations unies, faisant le parallèle avec la lutte de libération de l'Algérie. Alger laisse clairement comprendre que son soutien ne signifie pas forcément «qu'elle devrait être impliquée dans ces négociations».
Dans une lettre adressée le 4 avril dernier au secrétaire général de l'ONU, le roi du Maroc Mohammed VI a notamment écrit que «Le Maroc demande et a toujours demandé que l'Algérie puisse participer au processus politique, que l'Algérie puisse assumer une responsabilité pleine dans la recherche de la solution et que l'Algérie puisse jouer un rôle à la hauteur de sa responsabilité dans la genèse et l'évolution de ce différend régional». Du grand art du contre-feu !
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