Algérie - A la une

"Je pense porter plainte pour manipulation"



Mehdi Boukacem, un des cinq protagonistes du très controversé Algérie mon amour, documentaire diffusé sur France 5 et LCI, est indigné. Indigné par la manipulation dont il affirme avoir fait l'objet de la part de Mustapha Kessous, réalisateur du film, par la vague de violence qui a déferlé sur les réseaux sociaux, notamment de la part de "pseudo-démocrates", mais aussi par les fausses informations relayées sur son audition par la police algérienne : "Contrairement à ce qui est colporté ici et là, je n'ai pas été entendu par la police et, à aucun moment, je n'ai été convoqué", a-t-il affirmé à Liberté en confirmant, toutefois, l'audition par la police à Oran de quatre personnes "apparues dans le reportage". "Mes deux frères et deux amis ont été entendus ces derniers jours mais je n'ai aucune idée sur la nature des questions qui leur ont été posées", a-t-il ajouté prudemment en précisant qu'ils "m'ont affirmé avoir été traités correctement".Selon Me Farid Khemisti, représentant de deux jeunes parmi les quatre auditionnés, ses clients ont été interrogés sur les circonstances de leur participation ou apparition dans le reportage. "Aucune accusation ne leur a été notifiée mais le cellulaire de l'un deux a été confisqué", nous a indiqué l'avocat en précisant que l'un a été convoqué pour "avoir accompagné le réalisateur en sa qualité de guide agréé activant dans l'association Bel-Horizon" et le second "pour être incidemment apparu lors d'une marche du hirak". Me Khemisti s'est, par ailleurs, interrogé sur cette "spécificité oranaise" qui fait que seuls des citoyens d'Oran aient été convoqués par la police dans le cadre de l'enquête sur le documentaire. "À ma connaissance, il n'y a eu aucune convocation similaire à Alger et Tizi Ouzou où des séquences du reportage ont été tournées".
Mehdi Boukacem, ingénieur au chômage, n'écarte pas l'éventualité d'un dépôt de plainte pour manipulation et publicité mensongère contre le réalisateur du documentaire. "Lorsqu'il m'a contacté, Mustapha Kessous m'a parlé d'un reportage, destiné au public franco-algérien, sur le quotidien des jeunes sur fond de hirak mais il n'a jamais été question d'un film sur le hirak proprement dit", a-t-il expliqué en dénonçant également le choix très discutable des séquences pour le reportage. "Lorsque j'ai visionné le film, j'ai découvert que l'on avait sélectionné seulement ce qui pouvait faire le buzz. Dans de nombreuses situations, mes propos ont été ?déformés' dans la mesure où ils ont été tronqués. Mes réponses aux questions avaient été amputées", a-t-il encore déploré. L'ingénieur au chômage qui parle d'une "immense manipulation", a également souligné avoir participé au reportage en toute bonne foi et qu'il n'a pas perçu d'argent.
Depuis la diffusion du documentaire Algérie mon amour, les cinq protagonistes ont été proprement lynchés sur les réseaux sociaux par des internautes de tous bords. "Je m'attendais à des réactions de la part du citoyen lambda mais pas de milieux se réclamant de la démocratie et de la modernité", a encore regretté Boukacem encore ébranlé par le "séisme" provoqué par le
reportage.
S. Ould Ali
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)