Algérie - A la une


Il semblerait que le Maroc est un très mauvais élève, un voisin pas commode et, plus que tout, un provocateur invétéré. Moins de quarante huit heures après un message d'apaisement venu du voisin «de l'est», soucieux de maintenir, quoi qu'il lui en coûte, de bonnes relations de voisinage, le Maroc revient à la charge et accuse une fois encore l'Algérie de provoquer «une escalade» dans la région en «abritant sur son sol un mouvement armé qui menace l'intégrité territoriale d'un autre membre» de l'UMA, une coquille vide du fait des atermoiements de Rabat. En clair, le Makhzen accuse toujours et en dépit du bon sens, et des relations plusieurs fois séculaires entre les deux pays, ou les liens familiaux entre les deux peuples, l'Algérie de déstabiliser le Maroc.Une bien ingrate attitude d'un pays perdu dans ses rêves coloniaux, jusqu'à vouloir gruger autant les Nations unies, la communauté internationale que duper les plus perspicaces des observateurs politiques d'un conflit né en 1975 de l'envahissement et l'occupation «manu militari» du Sahara Occidental. Les faits sont là, d'autant que la nouvelle puissance occupante, le Maroc en l'occurrence, a toujours refusé depuis le début du cessez-le-feu en 1991 d'appliquer toutes les résolutions pertinentes des Nations unies, en particulier la tenue d'un référendum d'autodétermination dans ce territoire non autonome selon la charte de l'ONU. Et pourtant, le Maroc aurait pu épargner au Maghreb en général et aux Sahraouis en particulier les effets économiques et sociaux dévastateurs d'une si longue attente pour l'organisation d'un référendum avec deux questions seulement, un oui et un non sur l'avenir politique de ce territoire.
Et, si le peuple sahraoui est divisé aujourd'hui entre ceux qui ont fui la colonisation marocaine et se sont réfugiés en Algérie, sous les auspices des organisations onusiennes, et ceux qui vivent l'injustice et le déni de leurs droits humains dans les territoires occupés, c'est tout simplement que les organisations internationales, y compris les Nations unies, n'ont pas voulu exercer, depuis l'invasion du Sahara Occidental, des pressions sur le Maroc pour qu'il abandonne ses velléités expansionnistes. Et, pour berner l'opinion publique internationale et rassurer ses soutiens dont la France et l'Espagne, dont le rôle reste trouble dans ce dernier dossier de décolonisation en Afrique, le Makhzen propose une troisième voie, celle de laisser les Sahraouis administrer le territoire, intégré cependant dans le royaume, car tous les Marocains savent que si le référendum d'autodétermination est enfin organisé, même si le territoire a été «rempli» de «faux» Sahraouis, c'est l'option de l'indépendance qui prévaudra.
Ce processus est ainsi reporté aux calendes grecques par le Maroc qui joue les prolongations depuis 1991 avec plusieurs partitions, autant en invoquant, comme c'est le cas ces derniers temps, une volonté délibérée des Sahraouis de bousculer la donne sur le terrain, avec «la complicité de l'Algérie», autant en alertant l'ONU sur les «man?uvres suspectes» du Front Polisario. Le tout emballé dans une posture politique ruineuse pour la paix, la sécurité et la quiétude des peuples de la région. Le Maroc est en fait incorrigible et veut à tout prix entraîner son «voisin de l'est» dans une logique absurde, celle du déni des droits d'un peuple à s'exprimer sur son avenir politique, et dans la foulée maintenir la région dans un étrange état de non-Maghreb. Jusqu'à quand '
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