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Histoires vraies L'affaire Maillart (4e partie)


Résumé de la 3e partie - Celui qui a enlevé et tué Emmanuel Maillart s'appelle François et il est âgé de quatorze ans !
Et les camarades de classe d'Emmanuel Maillart ont fourni immédiatement des éléments décisifs.
Ils avaient vu un garçon un peu plus âgé qu'eux rôdant à la sortie de la classe, avec une sorte de poussette. Comme il faisait très froid, ils ne se sont pas attardés. Aucun d'eux ne connaissait l'adolescent ; il n'appartenait pas au collège.
Mais les indications étaient suffisamment précises et les moyens dont disposait la police étaient tels que le suspect a été presque immédiatement appréhendé. Seulement, François, malgré ses quatorze ans, a su faire preuve d'un incroyable aplomb, niant tout avec assurance, et les policiers l'ont relâché. Peut-être y avait-il de leur part une sorte de soulagement. Une telle chose n'était pas croyable.
Il fallait chercher ailleurs, ne serait-ce que momentanément.
' Pourtant, il n'y avait pas d'autre piste. Celle, en particulier d'espions internationaux voulant extorquer des renseignements à M. Maillart, n'a pas été prise en considération un seul instant par les enquêteurs. Au contraire, tous les témoignages ramenaient à François, qui a été arrêté une seconde fois.
Et, ce coup-ci, on a fouillé entièrement le pavillon qu'il habitait et on a trouvé, dans une cabane au fond du jardin, le journal pour enfants dans lequel avait été découpée la lettre de la rançon. Malgré cet indice accablant, l'adolescent s'est défendu pied à pied, comme un délinquant chevronné. Enfin, dans la soirée du samedi 11 décembre, il a fini par avouer et indiquer l'endroit où il avait enterré le corps du malheureux Emmanuel...
Voici ses aveux, tels qu'il les a passés devant le commissaire divisionnaire Camard.
Tout était prémédité dans son esprit : il voulait enlever un enfant pour le tuer. Il a rôdé le 4 décembre, à la sortie de l'école Saint-Jean-de-Béthune, avec un curieux engin fait d'une caisse ficelée sur une vieille poussette. A midi, il a abordé Emmanuel. Il lui a dit :
' Tu montes ' On va jouer !
Le bambin a accepté, sans méfiance. Une fois qu'il a été dans son véhicule, loin de se dissimuler, François a crié dans les rues de Versailles, convoyant son petit passager :
' Chiffons, ferraille à vendre !
Les rares témoins ' car, rappelons-le, à cause du temps détestable, les gens ne s'attardaient pas ' ont cru à un jeu... François a parcouru ainsi les quinze cents mètres qui le séparaient de son domicile. Il a enfermé son petit otage dans sa cave et, après lui avoir demandé son nom et son adresse, il a été déposé chez lui la lettre de demande de rançon qu'il avait préparée. Un quart d'heure seulement s'était écoulé depuis l'enlèvement...
Après, il est revenu chez lui et il a tué froidement Emmanuel Maillart à coups de gourdin. Puis, il a été enterrer son corps dans le bois de Fausse-Repose ; non sans avoir pris ses chaussures et ses bretelles en prévision de négociations.
Voilà, c'est tout, ou plutôt ce n'est pas tout. Car, dans les jours qui suivent, le comportement de François a été proprement stupéfiant... Ainsi qu'il a été dit, il a été interrogé comme suspect dès le début de l'enquête, mais a manifesté tant d'assurance qu'on l'a laissé aller.
Et, bien loin de se tenir tranquille, il s'est lancé alors dans un jeu pervers, avec une audace confondante. (A suivre...)


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