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Hasbellaoui annonce les stratégies de lutte




Choléra, envenimation scorpionique
Le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, a répondu, hier à Alger, devant les membres de la commission de santé, des affaires sociales et du travail et de la solidarité nationale du conseil de la nation, sur les deux questions qui ont suscité des polémiques cet été, à savoir l'épidémie de choléra et l'envenimation scorpionique.
Le ministre s'est attelé durant la rencontre, à expliquer la stratégie mise en place par son département pour gérer ces deux dossiers. Au sujet de l'envenimation scorpionique, le ministre de la santé a précisé que «parmi les actions prioritaires que nous avons tenues, il y a la création prochaine d'une unité d'extraction du venin de scorpion et de production de sérum au niveau de la wilaya de Ouargla par l'Institut Pasteur d'Algérie. Nous sommes en train de travailler sur de nouveaux procédés de production et d'extraction de sérums», ajoutant qu'un observatoire du scorpion est en voie de création, dont le siège sera l'université de Ghardaïa, où travaillent les principaux chercheurs en la matière. Pour ce qui est des nouvelles structures de santé attendues, M. Hasbellaoui a affirmé qu' «une décision du président de la république a été prise, pour la création de deux CHU dans le Sud du pays cette année, ainsi qu'une unité mixte de recherche, en impliquant les hôpitaux civils et militaires de Ouargla. La révision de la cartographie de l'envenimation scorpionique est sur le point d'être mise en place». Pour ce qui est du programme de la tutelle pour la lutte contre l'envenimation scorpionique, ajoute le ministre, «nous avons installé un dispositif de surveillance de cette pathologie, qui est un comité d'experts chargé de la lutte, ainsi qu'une cartographie du risque scorpionique par wilaya». Le ministre ajoutera également : «Nous avons aussi mis en place un guide référentiel de prise en charge suite à un consensus national, et aussi un programme de prévention en collaboration avec des actions intersectorielles et avec des associations citoyennes». Concernant la stratégie nationale de lutte en la matière, M. Hasbellaoui a déclaré : «nous avons déjà renforcé la surveillance épidémiologique, formé le personnel de santé, et aussi standardisé la prise en charge sous un consensus thérapeutique». L'implantation d'un système d'information pour l'évaluation des actions réalisées est aussi attendue, selon lui. Pour ce qui est des nouvelles actions, il dira : «Nous sommes en train de suivre la situation et de finaliser le système d'information des déclarations de cas d'envenimation. En matière de suivi d'approvisionnement de sérum antiscorpionique, nous allons finaliser le projet de création d'un réseau de gestion des sérums, en collaboration avec l'Institut Pasteur Algérie». En matière de supervision, ajoute-t-il, «on est en train de mettre en ?uvre un plan de supervision pour les wilayas à haut risque», et pour ce qui est de la prévention, son département continuera d'appliquer la campagne de vaccination de 2018 jusqu'à la fin de l'année. Par ailleurs et concernant le développement et l'actualisation du kit de prise en charge, «nous sommes en train d'améliorer le sérum antiscorpionique», ajoute-t-il. «On veut lyophiliser le sérum pour qu'il ne soit plus tributaire de la chaîne de froid, et améliorer et faciliter sa distribution», précise M. Hasbellaoui. D'autre part, il a expliqué les causes qui sont à l'origine de l'augmentation des cas d'envenimation scorpionique, affirmant que «ce problème est très complexe et multifactoriel, vu les modifications des conditions bioclimatiques, car les saisons chaudes se sont allongées et les conditions extrêmes se multiplient, telles que le vent de sable, l'augmentation de la température, etc.».
Selon lui, le réaménagement urbain, sans prendre en considération le danger des scorpions, est l'une des premières causes. «Il y a eu des créations de zones urbaines et d'agglomérations qui se situent sur des gîtes scorpioniques. Les habitations précaires et les constructions illicites sont aussi des causes d'envenimation scorpionique», a indiqué le ministre. Pour ce qui est du nombre de victimes, le ministre précise qu'il s'agit aussi bien d'adultes, de jeunes que d'enfants. La majorité des accidents survient la nuit à l'intérieur des habitations, estime le ministre, affirmant que «60% de la population nationale est exposée au risque d'envenimation scorpionique».
140 millions DA pour éradiquer le choléra
D'autre part, et concernant l'épidémie de choléra et la situation actuelle, M. Hasbellaoui affirme : «Nous sommes à zéro cas de choléra depuis quelques semaines, et tous les cas qui ont étés recensés sont des cas familiaux sporadiques». Concernant le total des cas recensés, ajoute-t-il, «nous avons déploré en tous deux décès, et nous avons confirmé 110 personnes atteintes de choléra. Il s'agit aussi bien d'hommes que de femmes et d'enfants». Concernant les causes de cette épidémie, il affirme que «l'épidémie n'était déjà pas due à l'eau du robinet. L'eau du robinet est propre et sûre à 100%, mais ce sont les mauvaises conditions de stockage qui pourraient la contaminer et la rendre impropre à la consommation, sinon, des milliers de cas auraient pu être enregistrés en très peu de temps». Il explique : «Quand un sujet est contaminé, dans 75% des cas, il ne tombe pas malade, mais devient porteur sain de la bactérie. C'est pour ça que nous avons mis en place le dépistage précoce, pour rechercher ces porteurs sains. Il en en résulte que la transmission du virus est due spécialement au non-respect des règles d'hygiène». Il préconise en ce sens, que «la meilleure protection contre le vibrion cholérique est de bien se laver les mains, bien cuire les aliments et utiliser de l'eau de javel, sans omettre bien sûr, d'éviter d'exposer les aliments au soleil». Rappelant que les deux sources de contamination sont les wilayas de Blida et Tipasa, il assure que le contrôle bactériologique se fait actuellement sur toutes les autres sources d'eau suspectées d'infection cholérique. Pour éradiquer l'épidémie, le ministre a révélé que «le gouvernement a dégagé une enveloppe financière supplémentaire de plus de 140 millions DA, pour renforcer en moyens les structures concernées par la prise en charge des malades atteints de choléra».
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