Algérie - Revue de Presse

H’lal alihoum, H’ram Alina



«Ad hoc» ne dure pas Il est peu probable que la situation qui prévaut actuellement -pouvoir d’achat et conditions de vie- s’améliore dans un futur proche, en dépit de l’intervention du Chef du gouvernement qui a ordonné la mise sur pied d’un Comité ad hoc de veille et de suivi des prix. Si la décision a été accueillie avec satisfaction par certains acteurs de la vie politique -qui n’ont pas fait beaucoup pour se rendre utiles- il reste que les chances de succès du Comité -ramener les prix à leurs niveaux antérieurs- sont quasi nulles, tant les contours de cette action sont illisibles et dépourvus d’objectifs clairs; espoir d’alléger la pression qui s’exerce sur le citoyen en cette rentrée sociale qui frappe déjà à nos portes, mis à part.Expliquer les tendances inflationnistes, qui ont pris de l’ampleur ces derniers temps, uniquement par l’approche d’événements précis comme la rentrée scolaire, le mois de Ramadhan, et les inévitables fêtes de l’Aïd qui lui succèderont, constitue une fuite en avant, et fait la part belle et aux contrevenants et aux spéculateurs, mais aussi aux responsables qui se trouvent des prétextes pour ne pas (ré)agir, pensant que tout va rentrer dans l’ordre. Si ce comportement passif s’est vérifié par le passé, parce que les hausses étaient conjoncturelles, il demeure que les habitudes de vie des Algériens ont énormément changé. Le mois de Ramadhan, qui est censé être un mois d’abstinence et de piété, s’est transformé en campagne de boulimie et d’arnaques; les mariages, le hadj et les réussites aux examens, sont devenus une occasion de marquer une ascension sociale observée aussi bien par les nantis et que par les dépourvus; l’éclatement de la famille traditionnelle a fragilisé l’équilibre qui existait, et le vœu des jeunes couples désirant accéder à une vie meilleure a accentué la pression sociale car générant, brusquement, des besoins immenses et disproportionnés par rapport aux capacités nationales et que n’ont pas su prévenir les responsables à tous les niveaux. Ces bouleversements en perpétuels mouvements, du fait de la proximité de pays développés, nécessitent des moyens financiers qui sont en décalage avec les revenus et les salaires. C’est précisément pour pouvoir réaliser ce bien-être que l’Algérien a eu recours à la débrouille. Acquérir plus d’argent est devenu une course contre la montre. La situation sécuritaire a été la période propice pour s’adonner aux rackets, à la corruption, aux détournements et aux interventions rentables. Aucun secteur n’y échappe. Justice, police, douanes, enseignement, administration et, bien sûr, commerce. Le contrevenant n’est plus inquiété par le contrôleur corrompu, l’importateur introduit en toute impunité des produits périmés ou interdits et quand le policier épingle le voleur, c’est le juge qui est clément. Un cercle infernal qu’il est illusoire de briser en n’intervenant que ponctuellement ou en ne ciblant qu’un seul segment. La solution existe, pourtant. Le gouvernement vient de manifester sa volonté de tirer les choses au clair, mais le «geste» de Belkhadem reste, en dépit des éloges, insuffisant. Car le caractère ad hoc du Comité de veille et de suivi des prix implique une durée limitée alors que la situation exige une intervention énergique et un suivi permanent.


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