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Graves dépassements dans l'octroi d'aides à l'habitat rural



Situé aux confins de la commune de Tamanrasset, il s'engouffre davantage dans les abysses de la précarité.En manque de toutes les commodités de vie, les habitants sont complètement ignorés et marginalisés par les autorités locales, notamment les élus de l'assemblée communale qui auraient le culot de falsifier même les listes des bénéficiaires d'aides à l'habitat rural, a-t-on dénoncé dans une correspondance adressée tout récemment au wali de Tamanrasset, Djilali Doumi.
Tout en exigeant une commission d'enquête devant faire la lumière sur cette affaire, les habitants précisent que le quota des 70 aides accordé au village d'Outoul aura profité à des personnes qui ne se trouvent même pas sur la liste validée lors des sessions de l'APC. D'après un représentant de ce village situé à 20 km du chef-lieu de la commune, certains élus auraient fait de ces aides un bon filon pour se sucrer sur le dos des nécessiteux. "Preuve en est, la liste comprend des bénéficiaires qui ne remplissent même pas les conditions requises. Leur souci majeur est de rafler le pactole dont une partie est certainement partagée avec leurs complices de l'administration communale. Le chef de l'exécutif a été mis au courant de ses dépassements lors de son dernier passage dans le village.
Il doit donc intervenir et faire preuve de célérité dans le traitement de cette affaire qui en dit long sur la gangrène de corruption qui affecte l'administration locale", maugrée notre interlocuteur, avant de lister les problèmes dans lesquels se morfondent les habitants qui vivent dans des conditions on ne peut plus difficiles. La requête adressée au wali sonne comme un véritable cri d'alarme de la population qui se sent victime de marginalisation et d'exclusion des programmes de développement lancés dans la commune de Tamanrasset. Eclairage public inexistant, insécurité, réseau d'assainissement défectueux, réseau d'AEP insuffisant et routes impraticables, en somme, les habitants ont dépeint un tableau peu reluisant de ce village oublié, ne disposant d'aucune infrastructure de jeunes hormis une auberge qui est de surcroît décrépite.
Le document, dont nous détenons une copie, évoque aussi les carences enregistrées dans plusieurs secteurs, dont la santé et l'agriculture. Les villageois réclament leur droit à la santé en exigeant la réalisation d'une clinique qui sera dotée de moyens humains et matériels. Au chapitre de l'habitat, ils demandent d'inscrire une opération relative à la réalisation de logements de type LPL (logement public locatif) et de dégeler le projet portant construction de 30 unités à la cité Ben Ayat. La construction d'un pont à Sirossagh, l'aménagement de la cité Tin-Dlima, la réhabilitation des écoles Mohamed-Boudiaf et Saïd-Bentoubal, la réalisation d'un lycée et le problème du ramassage scolaire ont également été signalés par les rédacteurs de la missive, qui réclament aussi un bureau de poste à Outoul-Est, la mise en place d'un réseau de télécommunication et la dotation du village en bacs à ordures pour en finir avec l'insalubrité qui enlaidit terriblement ce joyau désertique. Pour conclure, les habitants de ce village ont sonné le tocsin face au détournement du foncier agricole qui a pris des proportions alarmantes ces dernières années.

RABAH KARÈCHE



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