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Ghardaïa
Un grand nombre de bus et de camions, alignés sur des centaines de mètres, en position d'attente, sont visibles depuis plus d'une semaine dans toutes les stations-service à Ghardaïa, notamment celles du chef-lieu de wilaya, où quelquefois une anarchie indescriptible, accompagnée de tensions entre les chauffeurs, complique davantage la situation.C'est le cas notamment de l'importante station Naftal de Sidi Abbaz, où plusieurs camions de gros tonnage, se rendant vers le Sud, s'alignent sur plusieurs rangées, gênant considérablement la circulation, notamment celle des ambulances entrant et sortant de l'hôpital Dr Tirichine, à moins de 100 m.Les transports publics se font rares, la plupart des bus reliant les divers points de la ville sont pratiquement en rupture de carburant et attendent d'être approvisionnés pour reprendre leur navette. Ce qui n'est pas sans se répercuter sur le quotidien, déjà assez difficile, du citoyen lambda qui se retrouve ainsi confronté à un autre problème qui risque de lui compliquer davantage la vie, du fait que plusieurs secteurs ressentent cette crise.Les deux stations privées de Bouhraoua, en face du siège des Douanes, et celle de Ziadi, situées sur la RN1, sont complètement prises d'assaut par des centaines de véhicules, de tous tonnages, qui empiètent dangereusement sur la chaussée, rendant très difficile la circulation.Les agents de l'ordre public font tout pour assurer la fluidité de la circulation sur cet important axe routier et faire respecter l'ordre d'arrivée des chauffeurs qui, fatigués et énervés, expriment leur courroux quant à cette pénurie non annoncée. «Je suis là depuis les aurores pour un plein de mazout, alors que je ne sais même pas si cette station va être livrée ou pas. Mais je n'ai pas le choix, je suis condamné à attendre, mon réservoir est à sec», lance un chauffeur de camion. La petite station privée de Mermed, à quelques encablures du siège de la sûreté de wilaya, est carrément fermée faute d'approvisionnement.Ses propriétaires ont mis des barrières sur les deux extrémités de la station-service, évitant ainsi d'avoir à gérer une cohue. Les deux stations privées situées sur la RN1, l'une très exiguë face au siège régional de Naftal, et l'autre à proximité de l'aéroport Moufdi Zakaria de Noumérate, subissent les mêmes pressions sans qu'elles puissent répondre à la demande des centaines de camionneurs et chauffeurs de bus qui les assiègent.Interrogés, des gérants de stations-service s'insurgent contre l'insuffisance des approvisionnements : «Les quantités livrées restent très en deçà des besoins exprimés. A cette cadence de livraisons, la demande ne peut être satisfaite. Il faut impérativement que Naftal réponde à nos demandes en quantité réellement sollicitée. Nous sommes installés sur les bords de la plus importante route nationale du pays qui le traverse de part en part du nord au sud. Le flux de camions, de bus et de véhicules est énorme. C'est donc l'importance de cette flotte routière qui sillonne cette voie de circulation que Naftal doit être en mesure de satisfaire.»A Berriane, 45 km au nord de Ghardaïa, c'est la même anarchie qui est constatée dans la minuscule station Naftal, implantée face au siège de la daïra. A Guerrara, 135 km au nord- est de Ghardaïa, vers Touggourt via El Hadjira, la situation n'est pas plus reluisante, les gérants des stations-service locales réclament un approvisionnement régulier pour faire face à la demande croissante.A El Menéa, daïra située à 270 km au sud-est du chef-lieu de wilaya et qui vient d'être élevée au rang de wilaya déléguée dans le cadre du dernier découpage touchant les régions du Sud, du Grand Sud et des Hauts-Plateaux, ce sont les mêmes scènes indescriptibles de véhicules, de camions et de bus prenant d'assaut les points d'approvisionnement en carburant qui, faute de quantité suffisante dans les livraisons, n'arrivent pas à répondre à la demande.A Hassi Lefhel et Mansourah, ainsi qu'à Hassi Ghanem, régions agricoles par excellence, les agriculteurs sont inquiets de l'incidence de ce déficit en approvisionnement de gasoil, indispensable pour leurs engins et tracteurs agricoles ainsi que pour les moteurs des pompes à eau. «Avec ce froid glacial, la plupart des demeures dans le Grand Sud sont chauffées au poêle à mazout. C'est dire que la demande augmente en cette saison. Les autorités compétentes sont appelées à prendre les mesures nécessaires pour assurer une régularité dans les approvisionnements. Faute de quoi, de graves perturbations auront des répercussions sur plusieurs secteurs d'activité».




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