Tizi-Ouzou

Les oubliés du déconfinement




Le propriétaires de salles des fêtes ont manifesté hier devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou pour demander la réouverture de leurs établissements, fermés dans le cadre de la lutte contre la crise sanitaire.Des dizaines de propriétaires de salles des fêtes, soutenus par des artistes qui sont indirectement impactés par leur fermeture, ont manifesté hier devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou pour demander la réouverture de leurs établissements, fermés dans le cadre de la lutte contre la crise sanitaire de Covid-19.
Les manifestants qui avaient occupé l'entrée principale du siège de la wilaya étaient munis de banderoles sur lesquelles ont pouvait lire "Laissez-nous travailler", "Les salles des fêtes sont fermées depuis 14 mois !", "Aucune indemnité reçue" et "Proposition d'exercer sous un protocole sanitaire strict".
Rencontré sur place, le coordinateur de wilaya de l'UGCAA, Touri Farouk, a évoqué le désarroi des propriétaires des salles des fêtes dont les établissements sont fermés depuis 14 mois, a-t-il précisé.
"Paradoxalement, des fêtes et des soirées artistiques sont organisées normalement dans des villages et dans des salles d'hôtels et restaurants privés, au vu et au su de tout le monde, alors que les salles des fêtes demeurent fermées en raison de la pandémie", a-t-il déclaré. "À ce rythme, ces établissements vont carrément abandonner leur activité", a-t-il ajouté, tout en précisant que les concernés continuent de payer les charges fiscales.
De son côté, le président de la section salles des fêtes au sein de l'UGCAA, Benboudjemâa Mohand Arab, a dénoncé une forme de "hogra". "On voit des spectacles événementiels organisés même en pleine télévision, alors que nos salles des fêtes sont maintenues fermées", a-t-il dénoncé. "Nous sommes déjà en faillite et on risque de fermer définitivement nos salles. Pour parer à cela, nous avons demandé une réouverture sous des conditions d'hygiène strictes et en réduisant notre capacité d'accueil de 50%", a expliqué M. Benboudjemâa.
Pour sa part, la jeune et talentueuse artiste Nouria Aït Ouali, qui a pris part à ce rassemblement, a relevé l'impact de cette fermeture sur le monde artistique. "Les salles des fêtes sont aussi notre gagne-pain, car c'est durant la période des fêtes qu'on travaille mieux, en animant des soirées artistiques", a-t-elle souligné.
À noter que les propriétaires des salles des fêtes de Tizi Ouzou ont adressé une lettre ouverte au président de la République lui demandant de promulguer la levée de la fermeture des salles des fêtes. "Notre corporation qui enregistre plus de trois mille salles réparties sur le territoire national souffre à cause de cette fermeture", ont-ils relevé.
"Nous vous informons que les activités festives ne se sont pas arrêtées depuis le mois de mars dernier, alors que nous, on se retrouve près de la faillite et de la fermeture définitive de nos établissements", ont-ils écrit, tout en s'engageant, à travers le même courrier, à travailler en étroite collaboration avec les services concernés pour faire respecter les mesures sanitaires en cas de reprise de leur activité. "Notre démarche s'inscrit dans un cadre strictement économique qui permettra une bouffée d'oxygène à notre profession", ont-ils conclu.

K. TIGHILT
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