Souk-Ahras

Tourisme à Souk Ahras : De nouveaux chantiers pour relancer le secteur




Le secteur du tourisme à Souk Ahras vient de rompre avec ses cinq années d'hibernation et de gestion approximative pour s'affirmer depuis un récent changement opéré à la tête de sa direction comme pôle rassembleur et partenaire fiable pour les autorités locales.À en juger les premiers échos, la déclaration-programme faite antérieurement à El Watan par la directrice, Mme Moumen, est déjà en phase de concrétisation. «Avec toutes ces potentialités touristiques, ces sites archéologiques et ces atouts naturels, la wilaya ne peut pas être reléguée à un rang autre que celui où elle doit être logiquement placée», devait-elle dire aux premiers jours de son installation.
Un appel public pour l'ensemble des artisans a été lancé dans le cadre d'un programme d'expositions, une invitation a été émise à l'adresse de toute personne qui serait tentée par la participation à l'enrichissement d'un nouveau guide touristique pour la wilaya, une implication positive dans la politique de l'emploi par la multiplication des initiatives notamment avec l'Ansej, l'exploitation des créneaux porteurs en matière d'investissements touristiques, la création d'une cellule de communication et autant d'autres sorties et actes réussis placent la direction précitée dans le cercle des secteurs à initiatives.
Une journée de formation destinée aux cadres de la direction, a, par ailleurs, mis l'accent sur les nouvelles orientations du ministère de tutelle avec comme priorité l'amélioration qualitative du produit touristique local et l'exploitation optimale de ses richesses.
«Nous avons ressenti une volonté de mieux faire pour l'artisanat au niveau de la direction du tourisme qui, à priori, semble décidée à booster l'un de ses supports les plus importants, car on ne peut penser tourisme sans offrir au visiteur un objet porteur du cachet local qui est en soi un sujet publicitaire», a déclaré S. Abdelkader, un peintre-sculpteur, créateur d'objets ornementaux.
L'ouverture au mois de mai prochain d'un nouveau restaurant touristique à mi-chemin de la commune de H'nencha et de Souk Ahras est conçue comme une expérience à perpétuer dans la mesure où la direction concernée assure un accompagnement technique à même d'aligner cette structure aux normes de gestion universelles.
Valoriser les sites historiques
Une visite de prospection à l'olivier de Saint-Augustin et au mausolée de Sidi Messaoud suivie d'instructions au personnel du secteur traduit une volonté de relancer le tourisme cultuel. Rien que pour le premier site, la wilaya recevait, bon an mal an, une moyenne de 500 à 700 visiteurs de l'autre rive de la Méditerranée durant les années où les difficultés sécuritaires étaient encore ressenties.
Prisé également par les opérateurs tunisiens, le circuit fut maintes fois inclus au programme des agences du pays voisin. L'arbre millénaire qui surplombe la ville de Souk Ahras ou l'antique Thagaste est associé au nom de l'illustre philosophe, théologien, rhéteur, penseur et écrivain qui vécut entre 354 et 430 après Jésus Christ.
Celui qui donna avec ses Confessions les meilleurs indices d'une pensée universelle forgée dans l'apprentissage et la comparaison des illustres prédécesseurs de son époque et encore celui qui fit de La Cité de Dieu un document de délivrance pour ses contemporains contre les schismes qui prévalaient de son vivant, une ode pour d'autres lectures aux textes ecclésiastiques et une invitation au renouveau des rapports des uns avec les autres.
L'évêque qui révolutionna le monde compte parmi les chercheurs émérites, les universitaires de renommée, les maîtres penseurs acquis à son école des milliers de fidèles qui souhaitent, volontiers, se ressourcer sur cette terre et pourquoi pas contempler cet arbre-témoin qui brave encore le temps.
Quant au mausolée de Sidi Messaoud, un religieux qui représentait un exemple de tolérance, d'élévation spirituelle et de solidarité et d'entraide entre les enfants d'une ville dévorée, du temps du colonialisme, par la misère, les maladies et les injustices, peut encore plaider en faveur d'un tourisme cultuel rassembleur. Sidi Messaoud Ben Boubaker fut un religieux qui enseignait le Coran et qui jouissait d'une grande estime de la population composée à l'époque de tribus sédentaires et nomades qui lui demandaient conseil, s'y concertaient et y organisaient des rendez-vous caritatifs et festifs où l'on tentait tant bien que mal à préserver la cohésion sociale. Décédé l'année 1770, son esprit sera perpétué par ses descendants.
Selon les témoignages contenus dans la Monographie de Souk Ahras, le mausolée tomba en ruine en 1840 pour être rénové en 1872 grâce au concours de quelques bienfaiteurs et sous les auspices de son petit-fils El Hadj Chaffai. Jusqu'aux années 1970, des fêtes religieuses, notamment les circoncisions prenaient comme point de départ leurs cortèges au milieu des chants aïssaoua. Des nécessiteux se mêlaient à la foule pour recevoir aides et subsides dans l'anonymat. Le tout dans une ambiance festive. Il fait partie actuellement des sites touristiques à promouvoir.
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