Relizane

Football - Ligue 1: Plus de bas que de hauts


En dépit des nombreux reports en raison des obligations africaines de nos représentants, le championnat de Ligue 1 a pris fin le 11 juin, comme promis par la LFP. Dans notre édition, à la veille du coup d'envoi, nous avions émis des réserves sur ce championnat pompeusement certifié professionnel. Et, comme prévu, à côté de quelques satisfécits, la Ligue 1 n'a pas été à la hauteur de son statut. D'ailleurs, au mois de mai de l'année en cours, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderrezak Sebgag, avait chargé la nouvelle commission intersectorielle « de mettre en place une nouvelle approche du football professionnel, en Algérie, dans un délai d'un mois, soit avant le 15 juin, dans le cadre des lois de la République ». Le premier responsable du MJS a fixé les objectifs de cette commission : « Nous devons élaborer une stratégie nationale du professionnalisme à travers ses différents angles pour trouver des solutions, notamment sur le plan de l'organisation administrative et technique des clubs, le sponsoring, la gestion financière, les infrastructures et le volet sécuritaire pour hisser le niveau de notre sport en général et le football en particulier. Douze ans depuis la mise en place du professionnalisme en Algérie, l'expérience a prouvé que ce modèle de gestion n'a pas obtenu les résultats escomptés, en témoigne le niveau du championnat », a conclu le ministre. Le problème est donc plus que jamais d'actualité, avec une AGO de la FAF de jeudi dernier dont le déroulement houleux traduit le niveau de déliquescence de se sport dit roi et qui n'honore pas les participants, tous motivés par leurs intérêts personnels. Ce tour d'horizon résume fidèlement l'échec de ce professionnalisme à l'algérienne lancé, sans préparation ni aucune condition de base idoine. Personne ne s'étonnera donc si cette édition a ressemblé à ses devancières, rythmée en particulier, par l'éternelle valse des entraineurs, l'exercice favori des dirigeants sans vision d'avenir où seuls comptent à leurs yeux les résultats immédiats.Le CRB au-dessus du lot
Malgré la course à la vedette de l'intersaison, ces dirigeants se sont montrés trop exigeants, alors qu'au départ, le niveau de leurs effectifs laissait à désirer, ce qu'ils ont toujours refusé de voir en face. Seuls quatre clubs le CRB, l'ASO, le MCA et l'USB ont réussi l'exploit de conserver leurs entraineurs
Certes, le CRB a conservé son titre, mais, comme prévu, il a dû cravacher alors que, paradoxalement, ses rivaux les plus en vue, la JSK et la JSS, étaient également à la peine. On remarquera que les Belouizdadis ont concédé 6 défaites pour 3, la précédente saison. Le départ du stratège et buteur Sayoud n'a pas été comblé, même si l'on doit ajouter les départs d'éléments tels Koupko et Belahouel. Le secteur offensif a beaucoup souffert avec 54 buts pour 71 la précédente saison. Toutefois, la stabilité de l'effectif a permis au Chabab d'atteindre son objectif domestique, alors qu'en Ligue des champions, il s'est raté près du but face au WAC. Ils sont cinq clubs à avoir « progressé » au niveau du classement. On citera d'abord la JSK, de la cinquième place au poste de vice-champion). Avec un effectif chamboulé, on ne donnait pas cher des chances des Canaris drivés au coup d'envoi par le Français Henri Stambouli avant qu'il ne soit limogé. L'engagement du Tunisien Souayah s'est avéré fructueux, tout en compétition africaine qu'en Ligue 1. Et pourtant, la JSK a eu du retard à l'allumage, se trouvant au 10e rang, à 12 points du CRB. La suite a été bien meilleure avec 4 succès d'affilée. C'est donc le parcours de la phase-retour (33 points) qui a permis aux Canaris d'arracher la seconde place. Les Bécharis peuvent s'en vouloir, eux qui ont effectué un parcours inverse à celui de la JSK, concédant des nuls et des revers au retour malgré une attaque qui a craché le feu avec ses deux baroudeurs internationaux, Lahamri et Hamidi, bien aidés par Belatrèche. Toutefois, la JSS est restée une valeur sûre, ces dernières années, contrairement à d'autres clubs adeptes du «yoyo» au tableau. A l'image de la JSK, le CSC, le PAC, l'ASO et l'USB qui ont nettement amélioré leurs classements. Le Chabab de Constantine est passé du 8e au 5e rang, et aurait pu faire mieux sans les problèmes au niveau de la barre technique. Les revers subis face à l'USMA et à la JSS, ainsi que les nuls concédés contre le HBCL et l'USB ont pesé lors du décompte final. En attaque, seul Koupko a justifié sa réputation, contrairement aux Hamzaoui, Debbih et Belahouel, peu performants. Bien qu'ayant soufflé le chaud et le froid, les Pacistes ont obtenu un bon classement, en tout cas meilleur que celui de la saison écoulée. Tout comme le CSC, le PAC ne participera pas à une compétition internationale, et c'est dommage pour une équipe qui pratique un football académique séduisant. Le PAC va, sans doute, perdre ses meilleurs éléments, attirés par d'autres aventures et de plus gros salaires. En somme, le retour sur investissement est désormais une réalité et va se poursuivre au club de Hydra. Deux clubs ont agréablement surpris les observateurs. Il s'agit de l'ASO, pourtant à la peine au terme du cycle aller au onzième rang avec 20 points. Les jeunes de Zaoui ont retrouvé leurs repères au retour avec la conquête de 30 points qui leur ont permis de finir au 8e rang, avec mention spéciale quant au jeu produit et que nous avons signalé à maintes reprises. Dans un autre style, l'US Biskra a imité l'ASO, effectuant un parcours fructueux tant à l'aller qu'au retour. Il est juste de signaler le rôle essentiel joué par les frères Khoualed, ainsi que l'efficacité de Hichem Mokhtar, très convoité par plusieurs clubs aux moyens plus conséquents.
Les grandes déceptions
On en arrive aux clubs qui ont suivi la courbe inverse, et parmi eux, de grands noms du football algérien. Encore plus, le MCO, jadis place forte du football, a connu des sueurs jusqu'au bout. Qui sont les responsables de cette faible saison ' Toutes les parties du club, avec un recrutement hasardeux, une gestion anarchique et un encadrement technique instable. Heureusement, l'arrivée d'Abdelkader Amrani et une prise de conscience des joueurs ont permis le maintien. Quant à l'ESS, elle aura été sans conteste l'autre grande déception. Vice-champions en 2020-2021, les Sétifiens n'ont répondu, ni à l'attente de leurs supporters, ni aux prévisions des observateurs. Certes, des cadres importants ont quitté le club, tels Amoura, Ghacha et Bekakchi, à savoir deux buteurs et un défenseur de talent. Mais l'effectif était conséquent avec des joueurs expérimentés. On a envie de croire que le départ du coach tunisien El- Kouki s'est répercuté sur le rendement de l'équipe, lui qui s'est si bien intégré au sein du club d'Aïn Fouara. Dans ce parcours décevant pour un tel club, il faut signaler les conflits au sein de l'administration et aussi un manque de caractère de la plupart des joueurs qui ne savent pas se surpasser. Vice-champion l'année dernière, le team des Hauts Plateaux doit se renouveler pour retrouver son prestige.
Saison blanche
Contre toute attente, le MCA a fait du surplace, terminant au même rang que la précédente édition (7e). C'est évidemment frustrant pour sa grande galerie. Avec les moyens dont il dispose, le Doyen aurait du participer à la lutte pour le titre, conquis une nouvelle fois par le voisin, le CRB. C'est donc une année blanche qui fait mal à toutes les composantes du club. Les quelques restrictions budgétaires n'expliquent pas cet inquiétant surplace. L'été dernier, et tout comme la JSK, le MCO, le CSC, l'OM, le HBCL et le WAT, le MCA a misé sur la quantité et non la qualité, les satisfactions se comptant sur les doigts d'une main. Si la défense s'est bien comportée, en revanche, le secteur offensif a souffert et ce, malgré la présence du buteur Frioui. Les Zaidi, Rebai, Esso et Abdelhafid n'ont pas eu le rendement escompté. C'est au cours du cycle retour que le Doyen a flanché avec 21 points récoltés. Son entraineur Khaled Benyahia s'est trop focalisé sur la hargne et la détermination, oubliant la tactique et le jeu proprement dits. L'amertume des Mouloudéens est d'autant plus grande que le voisin, l'USMA, a réussi à surmonter ses difficultés, parvenant à finir au pied du podium ce qui, en principe, lui permettra de disputer la coupe Arabe.
A Soustara, le recrutement a été étudié et, parmi les nouveaux, Meziane a brillé. La stabilité de l'effectif s'est avérée payante avec la progression individuelle de plusieurs joueurs, dont le libéro Belaïd. Et c'est sans surprise que la défense usmiste s'est classée en tête avec 19 buts encaissés. Même le gardien Guendouzi risque de retenir l'attention du sélectionneur Bougherra. On ne bouclera pas le chapitre de l'USMA sans avoir une pieuse pensée au défunt Billel Benhamouda, dont la disparition tragique, a mis tout le pays en émoi. Avec deux démarches différentes, les promus, le RCA et le HBCL, ont conservé leurs places parmi l'élite. Si le Hillel a recruté très large (15 éléments), le RCA s'est contenté de deux arrivées seulement. L'équipe de Chelghoum Laïd a fait feu de tout bois lors des huit derniers matches, avec cinq victoires et trois nuls face à des adversaires respectables, tels le CRB, le CSC, le MCA, le MCO, le PAC et l'ASO. Cette belle série lui a permis de sauver sa peau. Avec plusieurs points d'avance sur le premier relégué, le RCA a atteint son objectif, c'est-à-dire le maintien. Sans recrutement notoire, le Raed a accéléré dans la dernière ligne droite avec quatre victoires, deux nuls et deux défaites. Mais les Arbéens ont eu chaud !
Des records pas comme les autres !
Les quatre relégués, dirions-nous, méritent leur sort car ils ont fait preuve d'une faiblesse accablante avec probablement des « records » peu honorables. On évoque, bien sûr, les 87 buts encaissés par le RCR, les 27 défaites subies par le WAT dont l'attaque aura été « transparente » avec 12 buts seulement en 38 rencontres. La moyenne est affligeante, on en conviendra. A Relizane, la saison est à marquer d'une pierre noire et rien n'ayant été épargné à ce club à cause de ses pseudo-dirigeants. Toutes les humiliations lui ont été infligées comme les scores fleuves encaissés lors du cycle retour : 8 buts face au MCA et au CRB, 7 contre l'ESS, 6 face à la JSS et 5 contre l'ASO. C'est la catastrophe sur toute la ligne, alors qu'il s'agit d'un club ayant déjoué les pronostics dans un passé récent. Tout est donc à refaire à Relizane et, également, à Hussein Dey où le NAHD a bu le calice jusqu'à la lie, avec une rétrogradation qui fait mal, car on parle ici d'un club qui a beaucoup donné à l'équipe nationale.
Malgré un recrutement massif, l'OM est retourné en Ligue 2. En effet, sur les 19 arrivées, seul Gagâa (ex CABBA) a apporté le plus espéré. Autant dire que les dirigeants se sont lourdement trompés en cherchant à renforcer l'effectif. Un tel échec dans cette opération, c'est tout de même bizarre. C'est la même appréciation au WAT avec des joueurs de niveau trop moyen pour l'élite. L'instabilité de la barre technique est à mettre aussi à l'index avec plusieurs techniciens qui se sont succédé. Quelques mots sur le NCM, dont le deux victoires et deux nuls en fin de parcours lui ont permis de poursuivre son aventure en Ligue 1. Sous la conduite de Hadj Bouguèche (41 ans), le Nejm a sauvé les meubles malgré des moyens financiers très réduits.


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