Oran

L'éviction de listes charme l'opinion




Peut-on espérer un renouveau et une décantation politiques à la faveur des prochaines législatives' La question est légitime et elle résume, à elle seule, une aspiration populaire soutenue. Pourtant, tous les ingrédients semblent réunis. Le cadre légal, avec un nouvel arsenal juridique qui répond aux aspirations citoyennes, les moyens mis à disposition par l'Etat et les garanties, également maintenues, à travers un début d'exécution sur le terrain, des termes de la loi, notamment pour ce qui est de l'application de l'article 200. Il s'agit d'un signal fort des pouvoirs publics, quant à lutter efficacement et sans détours, contre l'argent sale, la corruption et la cooptation et garantir, dans la mesure du possible, un scrutin transparent et libre. L'épluchage des listes et les «exfiltrations» des indus candidats des listes des différents partis politiques ne semble pas plaire à ces derniers et à leurs partis respectifs. D'où la réunion du président de l'Anie avec les représentants des partis politiques MSP, El Bina, Voix du peuple, El Adala et Jil Jadid, afin d'étudier les problématiques soulevées à ce sujet. Le RND qui s'insurge contre les décisions des délégués de l'Anie, parle de «préjudices causés aux listes des candidats du parti à l'intérieur et à l'extérieur du pays». Le parti de l'ex-Premier ministre, emprisonné, n'y est pas allé de main morte, en accusant l'Anie de faire dans «les deux poids, deux mesures dans le traitement des mêmes cas dans d'autres listes», note le communiqué qui ajoute que «l'article 200 de la loi organique est entouré de flou et porte atteinte aux droits des citoyens». Pour Soufiane Djilali, «c'est une forme de filtrage nécessaire... Mais le système informatique a lésé d'honnêtes citoyens». Jil Jadid qui semble passer à autre chose, s'intéresse aux modalités pratiques du scrutin, notamment aux bulletins de vote et leurs contenus. «Nous allons demander à l'Anie des informations à ce sujet, afin d'éviter les expériences passées, notamment les signes distinctifs sur ces bulletins».Par ailleurs, les décisions de l'Autorité nationale indépendante des élections Anie, ont été, dans une large mesure, favorablement accueillies par une grande partie de l'opinion publique et de la classe politique. Sur les réseaux sociaux aussi, la jubilation et le satisfecit d'une grande partie des internautes, chacune dans sa wilaya, a animé les discussions et les critiques à l'égard des exclus des listes. Les enquêtes des services de sécurité n'ont pas épargné certaines candidatures décriées par les citoyens.
Le maintien de certains noms sur les listes en compétition pour ces législatives, pourrait porter atteinte à la crédibilité de ces élections... et contribuer, ainsi, à renforcer ce sentiment que le changement est difficile à réaliser aux yeux des citoyens. Pour certains partis politiques, «les enquêtes des services de sécurité doivent être motivées et argumentées, afin de permettre aux candidats de répondre et de défendre leurs droits devant les institutions habilitées». Il reste à signaler également que les représentants de l'Anie ne sont pas responsables des rapports négatifs sur certains candidats portés sur les listes. Cela reste du ressort des seuls services de sécurité.
Pourtant, selon une grande partie des comptes rendus des correspondants de presse à travers le pays, la plupart des cas de rejets semblent toucher des symboles de la «Issaba», qui n'ont jamais cessé de se redéployer et se recycler avec chaque nouvelle conjoncture.
Aussi, comment justifier un rapport de moralité des services de sécurité concernant des candidats dont la corruption et le trafic d'influence est un secret de Polichinelle auprès de l'opinion publique' C'est le cas de cet élu indélicat local à Oran, dont la fortune ostentatoire dépasse tout entendement. Appartements, villa achetée dans un quartier résidentiel, démolie et rebâtie de nouveau. Sans compter les voitures de luxe qu'il a achetées au nom de son frère, pour ne pas attirer la curiosité. Lui, dont le salaire ne dépasse guère les 35 000 DA. Sans aucun niveau d'instruction, il a réussi à corrompre les propres militants de son parti. Les services de sécurité ont rédigé des rapports sur cet individu, mais en l'absence de preuves corroborant ces méfaits, il peut encore faire du bruit, puisqu'il est le chef local d'une représentation partisane importante. Les Oranais ont accueilli avec un «ouf» de soulagement l'éviction de cet énergumène des listes des candidatures.
S'il est vrai que certains partis politiques défendent un droit inaliénable à l'équité et à la démocratie, pour d'autres, cela ajoute au flou ambiant, quant aux réelles définitions et perceptions de changements prônés par ces partis embarqués dans ces joutes électorales. Comme on dit: On ne fait pas du neuf avec du vieux.»
Parallèlement, un vent de renouveau semble souffler sur les partis politiques algériens, forcés de suivre la cadence des changements engendrés par la forte adhésion de la jeunesse algérienne et des universitaires au processus électoral. D'où un assaut considérable sur les listes des partis, qui semblent se rendre à l'évidence, en s'ouvrant à des non-militants.

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