Médéa

La «bataille» de l'eau est engagée



Le ciel s'est montré particulièrement clément ces derniers jours. C'est la garantie d'un été sans restrictions d'eau. Les robinets ne seront pas à sec en principe. Le ministre des Ressources en eau l'a assuré: Les réserves du pays seront suffisantes jusqu'à l'automne prochain.» «Pour le moment, nous avons des réserves d'eau qui nous permettent d'assurer une alimentation régulière en eau potable, jusqu'à l'automne prochain», a déclaré, jeudi, Mustapha Kamel Mihoubi lors de sa visite effectuée à Beni Slimane, à l'est de Médéa. Un sursis de six mois, ce qui n'écarte pas le danger d'un retour à la case départ, au stress hydrique permanent que vit le pays. L'Algérie est, en effet, classée au 29e rang des pays les plus touchés par la sécheresse, d'après un classement établi par l'organisation Word Ressources Institute (WRI), ce qui appelle à une gestion rationnelle de cette ressource en eau douce qui est devenue une de ses principales préoccupations et celle des sociétés humaines. Un capital qu'il va falloir ne pas dilapider, sachant l'ampleur qu'a pris le phénomène du gaspillage qui exacerbe son stress hydrique. Plus d'un milliard de m3 d'eau sont jetés dans la nature en Algérie, alors que le pays pourrait au moins réutiliser 700 ou 800 millions de m3 pour l'irrigation. C'est donc en connaissance de cause que le ministre des Ressources en eau a mis en garde contre une consommation irraisonnée de cet «or blanc». «Il faut qu'il y ait une économie d'eau et mieux gérer ces réserves, de façon à éviter de graves perturbations» a-t-il averti. La question de la rationalisation des réserves d'eau n'est pas à écarter. Les alternatives ne manquent pas, toutefois, pour y faire face et assurer les besoins des populations. Les eaux souterraines, conventionnelles ou superficielles, constituent une issue pour pallier le manque de pluviométrie. «Nous avons trois alternatives et nous devons les mettre en pratique à chaque fois que la possibilité nous est offerte, pour transcender le problème du manque de ressources hydriques», a indiqué le successeur d'Arezki Berraki. Quelles sont-elles' La première consiste en la construction de retenues et d'ouvrages hydrauliques pour capter les eaux pluviales et celles des embouchures, pour les transférer, par la suite, vers les barrages, a-t-il fait savoir. Il a cité une expérience récente au niveau de l'oued Sébaou (Tizi Ouzou) qui a permis d'apporter 60.000 m3 d'eau/jour au barrage de Taksebt. La seconde option, en cours d'exploration, réside dans les transferts inter-barrages. À une condition: que les réserves soient conséquentes pour ne pas compromettre la stratégie nationale de distribution d'eau. La troisième possibilité repose sur le recours au dessalement d'eau de mer. Cette dernière option «pourra être généralisée au profit de régions situées dans un large couloir de 150 km loin de la bande côtière, qui, pourraient être confrontées à un grave problème d'alimentation en eau potable», a déclaré le ministre, qui a fait remarquer que la combinaison de ces alternatives peut assurer un milliard de m3 d'eau supplémentaires. Il faut rappeler que le recours aux eaux non conventionnelles est aussi un des moyens évoqués pour faire face au stress hydrique chronique auquel fait face le pays. Le gouvernement s'est lancé dans un chantier d'envergure et ambitionne de porter le volume des eaux épurées à 2 milliards m3/an, à l'horizon 2030. Plusieurs projets de stations d'épuration sont déjà fonctionnels. Celui de Mahelma (ouest d'Alger) d'une capacité de 40.000 m3/j, a été mis en service, celui d'El-Hamiz, dédié à l'alimentation de plusieurs communes des régions Centre et Est de la capitale, est attendu sous peu. Ces infrastructures viendront en plus de 2.000 stations de pompage, quelque 100 stations de traitement d'eau, 20 stations de déminéralisation et 13 stations monobloc de dessalement de l'eau de mer, livrées par l'ADE, en 2020. La bataille de l'eau est engagée.
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