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Mohamed Boudaoud dévoile la fabrique d’armes de l’ALN


Mohamed Boudaoud dévoile la fabrique d’armes de l’ALN
Raconter le combat de sa vie et participer à l’écriture de l’histoire de son pays : tels sont les objectifs tracés par Mohamed Boudaoud, dit si Mansour, en écrivant ses mémoires.
Dans un livre, dont les témoignages sont recueillis par deux excellents journalistes, Zoubir Khelaïfia et Mustapha Aït Mouhoub et intitulé Les armes de la liberté*, Si Mansour raconte son parcours de militant. Une longue vie consacrée à combattre le colonialisme. Pour résumer presque deux décennies de vie militante, le frère de Omar Boudaoud, dernier président de la Fédération de France du FLN, a fragmenté le livre, facile à lire, en plusieurs chapitres.
A commencer par des détails, souvent croustillants, sur ses débuts militants au sein du Parti du peuple algérien, devenu Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD).
C’est en effet très jeune que cet enfant, originaire de Mizrana mais qui a grandi à Taouarga, non loin de Dellys, dans wilaya de Boumerdès, a commencé son combat. Il a fait son initiation au combat politique grâce au responsable du MTLD de sa zone, à savoir Mohamed Zerouali, avant de fuir son village suite à des poursuites de l’armée française. Arrivé à Alger, où il gère un café avec un cousin, Mohamed Boudaoud ne renonce pas pour autant au combat politique.
Son commerce, situé dans le quartier mythique de La Casbah, devient alors un lieu de rendez-vous pour tous les militants nationalistes. Le destin de Mohamed Boudaoud bascule lorsque les responsables de la Révolution lui confient la lourde tâche de s’occuper de l’usine de fabrication d’armes au profit du FLN. L’atelier, situé au Maroc, était un des fournisseurs d’armes à l’ALN. Malgré les lignes électrifiées et minées posées tout au long des frontières, des cargaisons de fusils, grenades et autres mortiers ont fortement aidé l’effort de guerre des djounoud de l’intérieur.
L’ancien officier de l’ALN raconte également, avec de menus détails, comment les responsables de la Révolution affrétaient des bateaux pour l’acheminement de ces armes vers les côtes. Le livre de Boudaoud n’est pas consacré uniquement à cette fabrique d’armes. Dans un court chapitre, il narre comment ses compagnons et lui ont appris la nouvelle de l’assassinat de Abane Remdane.
L’homme raconte avoir fait part de ses doutes aux plus hauts responsables de la Révolution, mais n’a jamais eu de réponse sur cet épisode noir de la guerre d’indépendance. Plus que de simples témoignages brillamment rapportés par deux journalistes passionnés d’histoire, Mustapha Aït Mouhoub et Zoubir Khelaïfia, le livre préfacé par l’historien Daho Djerbal comporte également des photographies et des documents inédits.
Il est vrai que, comme dans l’ensemble de l’ouvrage, le frère de Omar Boudaoud est au centre des événements, mais les documents qu’il rend publics sont une matière inestimable pour le travail des historiens. «Acteur et témoin privilégié d’une belle aventure réussie par l’ALN au Maroc, Si Mansour, fidèle au serment de Didouche Mourad, un autre cadre célèbre de l’OS, a honoré la mémoire de ceux tombés en martyrs du devoir national et rendu un vibrant hommage aux 300 hommes de la Direction logistique Ouest (DLO) qui ont vécu durant de longues années dans la clandestinité la plus totale pour fabriquer des grenades, des mitraillettes et des mortiers pour l’ALN», résume Daho Djerbal dans sa préface. Autant dire un livre à lire comme une des pièces manquantes au puzzle de l’histoire contemporaine de l’Algérie.

*Mohamed Boudaoud, dit Si Mansour, Les Armes de la liberté, Rafar Edition, Alger 2015.




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