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Le ministre du Tourisme : «le flambeau sera transmis aux jeunes»


Présidant la cérémonie d’ouverture dédiée aux festivités amazighes du tourisme et de l’artisanat, Abdelkader Benmessaoud n’a pas pu prononcer son allocution et a été contraint de se retirer de l’amphithéâtre. Un groupe de jeunes sont entrés dans la salle de conférences du centre et ont interrompu le discours prononcé par le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité, Si El Hachemi Assad. Depuis le premier rang, un protestataire a interpellé les officiels locaux – le wali d’Illizi et le wali délégué de Djanet – qui devaient prononcer un discours de bienvenue. Il a contesté avec véhémence le «mépris» des autorités pour sa région et dénoncé l’absence du caractère tifinagh local dans les programmes d’éducation au profit d’autres variantes de la langue amazighe.

D’autres jeunes, installés dans le fond de la salle de conférences, ont brandi une pancarte sur laquelle était inscrit un message devenu habituel : «Non au 5e mandat, non au pouvoir des bandits». Les services de sécurité ne sont pas intervenus pour empêcher ces jeunes de s’exprimer. Les protestataires ont suivi la délégation officielle qui s’est retirée après quelques minutes de flottement. Abdelkader Benmessaoud, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, interpellé à la sortie de la salle, a essayé de raisonner les jeunes, qui se sont regroupés devant le portail du CFPA.

La dizaine de protestataires ont signalé qu’«ils adhéraient complètement» au mouvement de protestation et qu’ils se joindront aux marches organisées aujourd’hui à travers le pays. «Nous sommes avec nos compatriotes algériens. Nous sommes contre le 5e mandat, comme tous les Algériens», lance Ali, un jeune homme d’une vingtaine d’années. A la revendication du départ du président sortant s’ajoutent d’autres préoccupations, plus sociales : la population n’a pas bénéficié d’un quota de logements «depuis au moins 12 ans». «La paix du pays, c’est aussi notre affaire» «Nous sommes baki el watan (le reste du pays). On ne nous a jamais pris au sérieux. J’ai la rage quand je vois à la télévision ces millions de logements qu’on distribue au Nord, sans qu’on en bénéficie. Ici, on parle de 140 logements qui ne sont pas encore distribués», poursuit Ali.

Message du 1er novembre

Son ami, affirmant être Chaoui, répond aux appels à la raison du ministre : «L’Algérie n’est pas la Syrie. La paix dans notre pays, c’est notre affaire aussi. Pourquoi on ne nous dit pas qu’on sera comme la Malaisie ou autre», s’interroge, tout sourire, le jeune, sorti à peine de l’adolescence, approuvé par les autres manifestants, très remontés.

Rencontrant des gérants d’agences de voyage et des artisans, le ministre a repris les mêmes éléments de langage que les autorités sur la «transmission du flambeau» à la jeune génération et les «risques» que fait peser la situation actuelle sur le pays. Selon M. Benmessaoud, comme voulu par le Président, le flambeau sera transmis à la jeune génération, qui doit être, insiste-il, «à la hauteur du message du 1er Novembre». Selon lui, les citoyens ne doivent pas oublier les réalisations à mettre au compte du président-candidat, Abdelaziz Bouteflika, comme les réalisations dont profiteront les populations de cette région du sud-est du pays.

Amazighité

Dans le cadre de l’accord entre le ministère du Tourisme et le HCA, et avec le soutien du wali d’Illizi et du wali délégué de Djanet, ont été organisées, hier jeudi, les festivités amazighes du tourisme et de l’artisanat au Centre national supérieur de la formation professionnelle (CNSFP) à Djanet.

Outre le séminaire animé par un panel d’universitaires et des professionnels du tourisme et de l’artisanat intitulé «L’Artisanat : identité, culture et économie», deux ateliers autour de «La traduction du portail économique du ministère du Tourisme et de l’Artisanat» et «La codification du tifinagh pour l’amazighisation de l’environnement» sont au programme.



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