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LA PRATIQUE DE L’EXCISION/MUTILATION/MUTULATION GENITALE FEMININE


LA PRATIQUE DE L’EXCISION/MUTILATION/MUTULATION GENITALE FEMININE
LA PRATIQUE DE L’EXCISION/MUTILATION
GENITALE FEMININE
Qu’entend-on par E/MGF ?
L’excision/mutilation génitale féminine recouvre
“une série de pratiques incluant l’ablation ou la
lésion partielle ou totale des organes génitaux
externes pour des raisons non médicales”****.2 Cette procédure
peut comporter l’utilisation d’instruments
non stérilisés, artisanaux, ou rudimentaires.**
La terminologie appliquée à cette procédure a
connu plusieurs modifications importantes. Lorsque
la pratique commença à être connue au-delà des
sociétés dans lesquelles elle appartenait à la tradition,
elle était généralement désignée sous le terme
de “circoncision féminine”.* Cette appellation, cependant,
établit un parallèle direct avec la circoncision
masculine et prête à confusion entre deux pratiques
bien distinctes. Dans le cas des filles et des femmes,
le phénomène illustre une inégalité de genre aux
racines profondes, qui assigne à la femme une position inférieure dans la société, de même qu’il entraîne
de graves conséquences physiques et sociales**.3
Cela n’est pas le cas de la circoncision masculine qui
peut contribuer à prévenir la transmission du
VIH/SIDA.4
L'AMPLEUR, ÉVALUATION
L’OMS estime que 100 à 140 millions de femmes
et de filles à travers le monde ont subi une forme
d’E/MGF.1 Malgré la difficulté d’évaluer des données
globales, ces chiffres indiquent sans équivoque
l’échelle massive de cette violation des droits
humains. L’E/MGF frappe bien plus de femmes qu’on
ne le pensait. Des analyses récentes révèlent que
chaque année, environ trois millions de filles et de
femmes subissent l’E/MGF sur le continent africain
(Afrique sub-saharienne, Egypte et Soudan).2
Presque la moitié d’entre elles proviennent de deux
pays : l’Egypte et l’Ethiopie.
Où pratique-t-on l’E/MGF ?****
La majorité des filles et des femmes susceptibles
de subir l’E/MGF vivent dans quelques 28 pays
d’Afrique et du Moyen-Orient (voir carte 1). En
Afrique, ces pays forment un large ruban, allant du
Sénégal à l’ouest jusqu’à la Somalie à l’est. On sait
que certaines communautés yéménites de la côte de
la mer Rouge pratiquent également l’E/MGF, et on a
signalé, mais sans preuves établies, une incidence
limitée en Jordanie, dans l’émirat d’Oman, dans les
Territoires palestiniens occupés (Gaza) et dans certaines
communautés kurdes d’Irak. Il semble que la
pratique ait également cours parmi certains peuples
en Inde, en Indonésie et en Malaisie.*****3La pratique de l’E/MGF ne se limite plus aux pays
dans lesquels elle fait partie de la tradition. Depuis la
fin de la deuxième guerre mondiale, les migrations
de l’Afrique vers les pays industrialisés n’ont pas
cessé, une grande partie des migrants provenant de
pays qui pratiquent l’E/MGF. Outre les facteurs économiques,
les schémas migratoires reflètent souvent
les liens tissés au temps de la colonisation. Par
exemple, les citoyens du Bénin, du Tchad, de Guinée,
du Mali, du Niger et du Sénégal ont souvent élu la
France comme pays de destination, alors que ceux
du Kenya, du Nigeria et de l’Ouganda ont majoritairement
émigré vers le Royaume-Uni.
Les circonstances dans lesquelles se déroule
l’E/MGF-
En Egypte environ 90 pour cent des filles sont excisées
entre 5 et 14 ans,15 alors qu’en Ethiopie, au Mali
et en Mauritanie, 60 pour cent ou plus des filles prises
en compte par les enquêtes ont subi la pratique avant
leur cinquième anniversaire.16 Au Yémen, l’enquête
démographique et sanitaire effectuée en 1997 a
constaté que 76 pour cent des filles avaient subi
l’E/MGF au cours de leurs deux premières semaines
d’existence. Des variations existent également à
l’intérieur d’un même pays, souvent en fonction de la
distribution des groupes ethniques. Au Soudan, une
étude par cohortes menée en 2004 a établi qu’au
moins 75 pour cent des filles avaient subi la pratique
vers 9 ou 10 ans dans le Darfour méridional, majoritairement
peuplé d’Arabes et de Fours, alors qu’au
Kassala, majoritairement peuplé de Beja, 75 pour cent
des filles avaient été excisées dès l’âge de 4 ou 5 ans.17-
La grande majorité des filles et des femmes sont
excisées par des praticiens traditionnels, parmi lesquels
on trouve des spécialistes locaux (exciseurs/ses),
des accoucheuses traditionnelles et, généralement,
des personnes âgées de la communauté, en principe
des femmes. Cela vaut pour 80 pour cent des filles soumises
à la pratique au Bénin, au Burkina Faso, en Côte
d’Ivoire, en Erythrée, en Ethiopie, en Guinée, au Mali,
au Niger, en Tanzanie et au Yémen. Dans la plupart des
pays, les membres des professions médicales, notamment
les médecins, les infirmières, les sages-femmes
diplômées, ne sont guère associés à la pratique.-
L’Egypte constitue une exception manifeste : on estime
qu’en 2000, dans 61 pour cent des cas l’E/MGF a été
effectuée par des professionnels de la santé. La proportion
d’excisions pratiquées en milieu médical est
également relativement élevée au Soudan20 (36 pour
cent) et au Kenya (34 pour cent).**********


Aucune religion ne prescrit l’E/MGF. Cela ne correspond
pourtant pas à la perception générale, en particulier
en ce qui concerne l’Islam. Bien qu’une branche
théologique de l’Islam prône l’E/MGF du type sunna, le
Coran ne contient aucun texte qui exige l’ablation des
organes génitaux féminins externes (voir encadré 4), et
il est communément reconnu que la pratique était courante
parmi les populations de Nubie et du Soudan
avant l’apparition de l’Islam.13 De plus, la majorité des
musulmans du monde ne pratiquent pas l’E/MGF. On
ne relève aucun signe de l’existence de la pratique en
Arabie Saoudite ni dans plusieurs pays musulmans
d’Afrique du Nord, notamment en Algérie, en Lybie, au
Maroc et en Tunisie.********
Qu’ils soient d’ordre religieux, esthétique, hygiénique
ou moral, les arguments avancés pour justifier
l’E/MGF servent tous à maintenir la convention sociale
d’exciser les femmes et les filles et à perpétuer la
pratique. Des éclaircissements sur la validité de ces
arguments aident à changer les mentalités à l’égard
de l’E/MGF, mais c’est probablement la transformation
de la convention sociale elle-même qui a le plus
de chances de modifier réellement et durablemen**(
Encadré 6 - L’émergence de l’E/MGF en tant que question relevant des droits humains
Aujourd’hui, l’E/MGF est considérée dans une large mesure comme une violation des droits humains, mais cette
notion a évolué au cours du temps. Pendant de nombreuses années, l’E/MGF a été perçue comme un acte “privé”
exécuté par des individus plutôt que par des acteurs publics. On était réticent à “imposer” des valeurs universelles
à un phénomène perçu dans une large mesure comme une tradition culturelle qui contribuait à forger l’identité
culturelle des communautés qui la pratiquaient.3
Les premières initiatives des Nations Unies pour porter la pratique à l’ordre du jour international remonte au début
des années 1950, lorsque la question fut abordée au sein de la Commission des droits de l’homme. En 1958, le
Conseil économique et social des Nations Unies invita l’Organisation mondiale de la santé à entreprendre une
étude sur la persistance des coutumes soumettant les filles à des interventions rituelles.4 Ces initiatives furent
certes importantes pour attirer l’attention internationale sur la question, mais leur impact resta limité.
Les années 1960 et 1970 furent marquées par une prise de conscience croissante des droits des femmes dans de
nombreuses parties du monde, et les associations féminines commencèrent à organiser des campagnes de sensibilisation
sur les dangers de l’E/MGF pour la santé des filles et des femmes. Ces actions s’inscrivent dans un important
courant de l’histoire du mouvement pour l’abolition de l’E/MGF. Le premier séminaire régional sur les Pratiques
traditionnelles nuisibles affectant la santé des femmes, organisé par l’OMS à Khartoum, au Soudan, en 1979,
lança un appel historique pour condamner la pratique sous toutes ses formes, y compris dans des conditions
médicales et hygiéniques appropriées. En outre, il aboutit à une recommandation pour l’établissement d’un Comité
inter-africain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants. Depuis le Comité joue
un rôle majeur au niveau international pour garantir que la question soit soulevée lors des conférences internationales
et abordée au moyen d’instruments juridiques relatifs aux filles et aux femmes.-
Les années 1980 et 1990 représentèrent une époque fondamentale pour la reconnaissance de l’E/MGF en tant que
violation des droits humains des filles et des femmes. La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination
à l’égard des femmes, en 1979, marqua une étape importante en ce sens.5 La question de l’E/MGF dans
la perspective des droits humains fut reprise par la suite dans le cadre de plusieurs conférences internationales,
notamment lors de la Conférence mondiale de l’ONU sur les droits de l’homme à Vienne, en Autriche (1993)6, lors
de la Conférence internationale sur la population et le développement au Caire, en Egypte (1994)7, et lors de la quatrième
Conférence mondiale sur les femmes à Beijing, en Chine (1995)8, ainsi que lors des rencontres qui suivirent,
Beijing + 5 et Beijing + 10, à New York, aux USA, respectivement en 2000 et 2005.les comportements.-

Législation nationale-
L’introduction d’une législation nationale qui interdise
l’E/MGF est plus à même d’accélérer efficacement
le changement quand un processus de revirement
sociétal est déjà en cours et que les citoyens
sont sensibilisés à la question.1 La législation a au
moins trois objectifs évidents : expliciter la désapprobation
de l’Etat à l’égard de l’E/MGF ; adresser un
message de soutien clair à ceux qui ont renoncé ou
souhaiteraient renoncer à la pratique ; dissuader les
personnes de se conformer à la pratique. Il est important
que la législation introduise ou comporte des dispositions
de protection des enfants, des mécanismes
généraux d’assistance sociale et des campagnes
d’information et de sensibilisation, toutes mesures
plus dissuasives que punitives. La seule menace de
sanctions risque de faire basculer la pratique dans la
clandestinité sans guère changer les comportements***(

Il faut souligner que l'ALGERIE n'est nullement concernée par ce phénomène social,pourtant trés répndu parmis les peuples AFRICAINS.Pourquoi? Cher lecteur, veuillez apportez votre contribution.MERCI*****)


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