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la liste des arrestations d'ex-responsables politiques s'allonge, la contestation se poursuit


la liste des arrestations d'ex-responsables politiques s'allonge, la contestation se poursuit
La liste des arrestations s'étoffe un peu plus encore en Algérie, alors que le mouvement de contestation s'est poursuivi dans la rue pour la 17e semaine d'affilée. Vendredi 14 juin, les rues d'Alger étaient noires de monde, la foule défilant aux cris de "Voleurs, vous avez pillé le pays !", à l'issue d'une semaine marquée par plusieurs arrestations politiques.

Jeudi 13 juin, c'est le général à la retraite Ali Ghediri, ex-candidat déclaré contre Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle du 18 avril (finalement annulée), qui a été écroué. Son chargé de communication l'a annoncé vendredi, indiquant que cette arrestation avait eu lieu pour "atteintes à l'économie nationale et au moral de l'armée".

"Après avoir été entendu (jeudi) par le juge d'instruction (...), Ali Ghediri a été écroué à la prison d'El-Harrach", dans la banlieue d'Alger, a expliqué Nabil Maizi, précisant que l'ex-général était accusé de "participation à la remise à des agents étrangers d'informations portant atteinte à l'économie nationale" et de "participation en temps de paix à un projet visant à porter atteinte au moral de l'armée afin de nuire à la Défense nationale". Ce dernier n'a toutefois pas précisé quels faits lui étaient exactement reprochés.
Arrivé de manière fracassante, à la fin de l'année 2018, sur la scène politique algérienne, Ali Ghediri, novice en politique et sans structure derrière lui, était alors quasiment inconnu du peuple algérien. Celui-ci avait alors multiplié les déclarations, indiquant vouloir "rompre avec le système" et "édifier une IIe République", des revendications émanant de la rue depuis plusieurs mois. Il avait alors déposé sa candidature à la présidentielle du 18 avril face à Abdelaziz Bouteflika, avant que ce dernier ne présente sa démission et que l'élection ne soit reportée.

Parce qu'il avait appelé implicitement à empêcher un cinquième mandat de l'ex-président algérien, âgé de 82 ans et affaibli par les séquelles d'un AVC survenu en 2013, Ali Ghediri s'était notamment attiré les foudres du chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah.

La décision d'Abdelaziz Bouteflika, qui a déclenché un mouvement populaire inédit de contestation contre le "système" au pouvoir en Algérie, dont les manifestations perdurent à travers le pays depuis le vendredi 22 février, a contraint le chef de l'État à renoncer, à annuler l'élection présidentielle, puis à démissionner le 2 avril.

Depuis cette démission, la justice algérienne a lancé plusieurs enquêtes sur des faits de corruption, qui visent surtout d'anciens proches d'Abdelaziz Bouteflika.

De puissants hommes d'affaires ont été écroués, la plupart étant soupçonnés d'avoir profité de leurs liens avec l'ancien président, ou son entourage, pour obtenir des avantages ou des marchés publics. Dernièrement, ce sont d'anciens hauts responsables qui ont été placés en détention préventive. Parmi eux, deux anciens Premier ministre d'Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, et l'ancien ministre du Commerce, Amara Benyounes.





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