forceps591

imma zouzou


imma zouzou
Yamina (1903/1974), dite Imma Zouzou (tamghart), où la vénérable femme, était aimable adorable, silencieuse et affectueuse, avec des gestes, quoique lents, mais empreints de douceur et de tendresse, la maitresse de la maison et le pilier de la famille.

Quand l’homme vaquait aux affaires extérieures, la femme élevait les enfants, s’occupait de la cuisine, des animaux domestiques, et lorsqu’elle avait du temps libre, faisait de la poterie et du tissage. Elle tenait également le rôle de médiatrice entre les enfants et le père, car en ce temps-là les enfants ne pouvaient interpeller directement leur père.

C’est autour de la grand-mère que petits et grands se rassemblaient, c’est une bibliothèque orale. C’est elle, aussi qui se portait au-devant rassurait, conseillait, réconciliait, et recevait les invités.

Et un jour :

Quand dehors vide, il faisait noir et froid,

Quand, du ciel tourmenté tombaient des cordes

Quelqu’un frappa lourdement à la porte.

Elle pressa le pas, va sa rencontre.

Un vieillard gueux blotti contre son ombre,

Gelé par le froid matin de novembre.

De l’empathie, un pincement au cœur,

Une larme, un nuage de tristesse.

La vieille rentra vite à la maison

Réapparait immédiatement

Les bras bien chargés de provisions

Un devoir, une généreuse aumône

Le vieux, se faisait, marchand ambulant

Avec son triste burnous en haillons

Gants uses, sa canne de compagnon

Vendeur à la criée dans les campagnes.

Parcourt les maisons de portes à porte

Portant sur son dos une grande balle

Bourrée d’objets, de trucs de toutes sortes

Du linge, aux rubans, du fil, aux aiguilles

il ne réalisait point de profits

Acceptant volontiers, et de bon gré

L’assiette de soupe, du pain rassis

Le gite dans la grange ou l’écurie.

Si toute fois, le maitre de maison

Donne l’accord et l’approbation.

Celui-ci avec son regard profond,

Faisait sentir ce que le cœur éprouve.

La vieille sortait de la maisonnée

Chaque fois qu’elle entendait la criée

Toujours les petits bras pleins de denrées

Du surplus du cœur, débordait sourire

puis un jour :

Le marchand revenait fidèlement

En s’arrêtant devant le portillon

Attendant patiemment, l’ange au caftan

Mais, hélas aucunes portes ne s’ouvrent.

il interpella le premier passant

Des nouvelles de la vieille maman

Elle est Morte depuis, un certain temps

En emportant son secret dans sa tombe.

Le vieux marchand pleura sa bienfaitrice

Puis lourdement, il repart sur ses traces

Le pas long, le cœur triste, l’âme lasse

Sachant que rien ne sera comme avant.

La vieille gardait bien profondément

Dans son tout petit cœur, un lourd secret

Elle qui savait, que le colporteur

N’était autre qu’un pauvre mendiant.

l.ouali 2014.





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