Annaba

La production d'huile d'olive au centre des préoccupations



Les techniciens ont imputé cette situation au caractère de production biannuel qui compose la majorité des oliveraies de la wilaya, accentuée par le vieillissement du verger oléicole et les maladies, notamment la mouche de l'olive et le manque, voire l'absence d'entretien des champs.Contrariée l'an passé avec une très faible production d'à peine 16 quintaux à l'hectare au lieu des 30 quintaux, en moyenne, qu'on en attendait, l'oléiculture est au centre des préoccupations des services agricoles de la wilaya d'Annaba. Citant à titre d'exemple les producteurs de Chetaïbi et de Berrahal, qui seraient les plus lésés cette saison, les responsables du secteur assurent qu'il s'agit là de l'une des plus mauvaises récoltes oléicoles jamais enregistrée dans la région. On parle même de catastrophe naturelle au sein du collectif desdits producteurs. La rareté du produit s'est bien évidemment répercutée sur le prix de vente du litre de l'huile d'olive nouvelle, lequel est cédé entre 700 et 750 DA par les détaillants, alors que les huileries l'ont coté unilatéralement à 650 DA. Les spécialistes attribuent cette baisse de production à des facteurs naturels qui ont influé négativement sur la production de l'olive en Algérie. Il s'agit essentiellement, estiment ces derniers, du manque de précipitations à des moments-clés du développement du fruit, conjugué à des pratiques agronomiques inadaptées à cette spéculation arboricole.
Les techniciens ont imputé cette situation au caractère de production biannuel qui compose la majorité des oliveraies de la wilaya, accentuée par le vieillissement du verger oléicole et les maladies, notamment la mouche de l'olive et le manque, voire l'absence d'entretien des champs. L'un d'entre les exploitants explique que cette baisse de la production est aussi engendrée par la réduction des superficies oléicoles par les incendies qui détruisent chaque été des dizaines, voire des centaines d'hectares d'arbres fruitiers, principalement des oliviers, et par la non-maîtrise de la taille de fructification et la récolte tardive, qui se poursuit parfois jusqu'au mois de mars, ce qui engendre la destruction des bourgeons de la saison d'après. "Sur un autre registre, il faut toujours garder à l'esprit que le phénomène des changements climatiques est pour beaucoup dans la chute des productions agricoles en général, notamment la production de l'olive. Tous ces facteurs ont d'ailleurs découragé et contraint plusieurs agriculteurs à changer de filière", regrette-t-il.
Et d'ajouter que ces prémices de production oléicole vont impacter négativement les cours de l'huile d'olive sur le marché local, où la production de l'année actuelle va être écoulée dans une fourchette supérieure à celle de l'année précédente. Les oliviers existants sont, faut-il le signaler, plus que centenaires, ce qui engendre la chute considérable et prématurée des fruits. La méthode de cueillette reste archaïque à travers la région d'Annaba, ce qui se répercute négativement sur le rendement des oliviers. On en est encore au "gaulage" des branches, l'arrachage étant devenu quasiment impossible du fait de la réticence des ouvriers à escalader les arbres, par peur des risques encourus lors d'une telle opération.
Autant d'aléas qui condamnent à terme le développement d'une culture qui a de tout temps fait la richesse des régions d'Annaba et de Guelma, comme en témoignent les archives des nombreuses exploitations oléicoles locales. L'olive de table locale autant que l'huile qui en est extraite sont d'une qualité exceptionnellement bonne, assurent les spécialistes, tout en regrettant que peu d'efforts soient consentis pour en promouvoir la culture intensive. "Notre huile a un taux d'acidité des plus recherchés aujourd'hui et qui lui confère la qualité d'extra-vierge. Du coup, l'Algérie exporte une quantité très limitée par rapport à sa production, et le plus souvent pour ces mêmes gros producteurs européens qui en font un mélange", signale encore cet exploitant.
A. Allia



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