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Tlemcen: Les présidents des filières agricoles vident leur sac


La chambre d'agriculture de Tlemcen (Safsaf) a abrité lundi dernier une rencontre de travail des présidents des conseils interprofessionnels des filières du lait, céréales et légumes secs (légumineuses), pommes de terre, arboriculture, olives, viandes blanches, agrumes, maraîchage, tomates, viandes rouges, apiculture ainsi que l'élevage équin et plantes aromatiques et médicinales. Ont pris part à ce conclave, le chef de service de l'appui technique et de la production agricole de la direction de l'agriculture, Abderrahim Benzemra, le président de la chambre d'agriculture, Mellal Habib, et le secrétaire général de la chambre d'agriculture, Mohammedi Mohamed. De prime abord, il faut noter l'incident de menace de boycott survenu au début de cette rencontre, en raison d'une forte déception des représentants des filières, qui ont déploré l'absence « inexpliquée » du directeur des services agricoles de la wilaya de Tlemcen à cette grande rencontre, la première du genre depuis l'apparition de la crise sanitaire de coronavirus, visant à relancer les activités des filières. En effet, il a fallu beaucoup d'efforts de la part de M. Benzemra pour faire revenir les participants à de meilleurs sentiments pour finalement tenir cette réunion, qui selon le président de la chambre d'agriculture, Mellal Habib, a pour objectif de recenser les différentes préoccupations des agriculteurs de ces filières pour la mise en ?uvre des programmes de formation et de vulgarisation spécifiques à chaque filière. « Il s'agit aussi de dresser une feuille de route pour redynamiser le secteur et développer davantage les filières stratégiques notamment celles du lait, des céréales et légumes secs ainsi que la pomme de terre, qui constituent l'essentiel des produits alimentaires de large consommation », a-t-il indiqué. Les présidents des conseils interprofessionnels des filières ont pour leur part évoqué plusieurs questions qui taraudent leur esprit notamment le manque d'eau d'irrigation des champs et la sécheresse sévissant en ces moments, l'octroi difficile de crédits bancaires auprès de certaines institutions financières et l'insuffisance de facilités et d'avantages incitatifs accordés aux agriculteurs, l'insuffisance des semences d'orge, la cherté des produits phytosanitaires et des engrais, le poids des charges fiscales et parafiscales, le casse-tête des autorisations de forage de puits pour l'irrigation, le manque d'électricité dans certaines exploitations agricoles ainsi que le manque de rations alimentaires des chevaux. En effet, ce dernier point fait craindre le pire aux éleveurs équins, qui s'affolent pour assurer la nutrition de leurs animaux. « On ne reçoit plus nos rations d'orge pour alimenter nos chevaux ! Comment voulez-vous que l'élevage des juments soit assuré alors que nos bêtes ont faim et manquent d'orge et de fourrage. Nos animaux manquent aussi d'apports alimentaires, protéines et de minéraux pour se développer ! La couverture des besoins alimentaires de nos chevaux est un vrai casse-tête ! La sécheresse et l'ensoleillement qui sévissent nous compliquent également la tâche car le fourrage devient très difficile à conserver, ce qui influe sur la nutrition et la santé de nos chevaux », a souligné un membre d'une association d'élevage équin de la commune de Sidi-Djillali, qui se bat pour préserver cette activité ancestrale dans la région.De son côté, le vice-président du conseil interprofessionnel de la filière des agrumes, Ould Aïssa Noureddine, a préconisé, lors de cette rencontre, la préservation du canal d'irrigation qui alimente les champs d'Aïn Hout et de Hennaya. « Le réseau d'irrigation qui provient de la station d'épuration d'Aïn Hout est entièrement agressé par certaines personnes qui dévient les eaux pour irriguer clandestinement leurs champs ! Nous voulons plus de surveillance sur ce canal si l'on veut sauvegarder la plaine de Hennaya qui compte plus de 900 hectares » ! a déclaré M. Ould Aïssa Noureddine, qui a, en outre, préconisé des mesures coercitives à l'égard de ceux qui récoltent leurs oranges et olives avant maturité. « Certaines personnes se sont lancées dans la cueillette de leurs oranges et olives avant même qu'elles mûrissent, c'est intolérable ! Je lance un appel aux consommateurs pour boycotter l'achat de ces fruits qui n'ont aucun goût ni teneur en jus ! Les commerçants doivent eux aussi s'abstenir de les vendre aux citoyens » ! a-t-il lancé.


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