Tlemcen Deux journées d'études sur la Medersa Tachfinya

L'Association des amis du musée et du patrimoine de Tlemcen organise, sous l'égide du wali de Tlemcen, du directeur de la Culture et en collaboration avec l'université Aboubekr Belkaïd, deux journées d'études en mémoire de la Medersa Tachfinya, les mercredi et jeudi 20 et 21 février à la maison de la Culture Abdelkader Alloula. Pour la première journée, trois conférences sont prévues. La première sera donnée par M. Benosmane Abdelkader, architecte, et aura pour titre «Architecture de medersas», la deuxième, de M. Djilali Sari, professeur à l'université d'Alger, évoquera «De la nécessité de la reconstruction de la Tachfinya». Enfin, M. Talhaoui Mohamed, qui a fait des recherches en France sur ce monument détruit par l'armée coloniale, montrera les résultats de son investigation avec le thème «Analyse et structure de la Tachfinya». L'après-midi, les séminaristes visiteront le Mechouar et verront la mosquée de cet ancien palais zianide, la poudrière et la prison, dernièrement restaurées et aménagées dans le cadre de la préservation des sites et monuments historiques. Le deuxième jour, M. Negadi Sidi Mohamed, chef du département archéologie de l'université de Tlemcen, fera une communication intitulée : «Si la Tachfinya...» M. Reda Brixi, directeur du musée, parlera de la medersa franco-musulmane actuellement servant de musée. Une table ronde réunira tous les spécialistes de la restauration des monuments et décidera ou, plutôt, dressera une fiche technique sur l'implantation future de la nouvelle Tachfinya, totalement rasée en 1873. Les avis divergent concernant sa reconstruction, certains pensent carrément raser l'ancienne mairie qui a pris lieu et place de ce monument, d'autres personnalités de la société civile de Tlemcen optent et suggèrent la résurrection de cette grande bibliothèque du Moyen-Age derrière l'ancienne mairie coloniale, un terrain abandonné qui sert de parking et offre une vue très laide de l'ancienne capitale des Zianides, car situé entre la Grande Mosquée (XIIème siècle) et le Mechouar, deux monuments encore «debout» pour narguer le temps ! A Tlemcen, dénommée avant (l'inhitat) la décadence socio-culturelle, «Perle du Maghreb, «Grenade de l'Afrique», ce groupe de chercheurs, architectes, historiens, nationalistes convaincus de leur objectif principal de reconstruire la medersa Tachfinya, vont tout faire pendant ces deux journées d'études des 20 et 21 février pour proposer aux décideurs de la wilaya un dossier solide et bien ficelé : choix du terrain avec priorité pour ce joyau, soit entre la Grande Mosquée et le Mechouar pour recréer la médina de Tlemcen et son centre millénaire, puisque la Kissaria existe toujours malgré la reconversion des fondouks (caravansérails) en hôtels, sans oublier la fiche technique évaluative pour aider le wali à proposer un projet crédible et mature. Restons optimistes en lisant ce passage du professeur Djilali Sari tiré du document remis à l'Association des amis du musée : «Utopie ou réalisme ? Toutes les nations jalouses de leur art et patrimoine ont oeuvré dans ce sens en n'hésitant plus à adopter des oeuvres conçues par d'ingénieux créateurs issus de pays et de cultures lointains. Tel l'opéra de Sydney conçu par un architecte danois ou la pyramide du Louvre par un architecte sino-américain (M. Pei). En conséquence, la reconstruction de la Tachfinya doit être à notre portée. Plus que jamais, sa réappropriation est impérieuse. D'autant que la proposition a été favorablement accueillie. C'est ainsi qu'à la suite de la lecture de mon ouvrage, «Tlemcen cité patrimoine à sauvegarder : la Tachfinya à reconstruire impérativement», le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika a tenu à me le notifier le 16/1/2007, «Je veillerai personnellement à ce que votre proposition de reconstruire la Tachfinya de Tlemcen soit prise en compte de la manière la plus efficiente possible». No comment !