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Quartier de Sidi Amar (Ghazaouet) vu de Lalla Ghazouana



Quartier de Sidi Amar (Ghazaouet) vu de Lalla Ghazouana


Ghazaouet: Sidi Amar cherche son statut de commune
Khaled BoumedienePublié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 07 - 2017
  Au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, le caractère rural indéniable de Sidi-Amar a vite été chamboulé. Une partie non négligeable de la population ouvrière du port et des marins-pêcheurs de Ghazaouet (anciennement Nemours pendant la colonisation), près de 3.000 personnes, est venue se concentrer dans ce quartier, qui domine toute la vaste infrastructure portuaire de Ghazaouet en balayant l'horizon jusqu'aux confins de la mer Méditerranée. Une concentration qui débute progressivement dans les années 1960, puis avec une légère accélération dans les années 1970 à une époque où le développement de la pêche, la création de l'usine Metanof à Ghazaouet, et l'exode rural, attirent des dizaines de familles des communes et quartiers environnants. C'est sur les hauteurs de ce quartier que la population active de la ville, en relation avec le monde de la pêche, de la marine et du traitement du Zinc, s'implante, de manière à être au plus près de son lieu de travail. Située à l'entrée est de la ville de Ghazaouet, cette agglomération populaire a fait beaucoup parler d'elle au temps de la révolution algérienne.
Au fait, elle compte des dizaines de martyrs qui sont tombés au champ d'honneur durant la Guerre de libération nationale, à l'image de Bahri, El Bachir, Chaabane, Hadouchi, Seboui, Kezouli, Benkhelifa, Hamdoun, Hami, Moulay Hadj Mohamed, etc… C'est dans ce quartier à l'histoire passionnante que l'armée française torturait des fidaïs de toute la région (Souahlia, Tient, Dar Yaghmorassen et Ghazaouet) dans le sinistre centre de torture appelé à l'époque «Ghomarassen». Dès le début de la Révolution en 1954, les habitants de ce haut lieu de faits d'armes commencent à souffrir le martyr.
Nul ne pouvait entrer ou sortir de ce fief révolutionnaire sans être fouillé et fiché par l'administration coloniale. Abritant plus de 20.000 âmes, Sidi-Amar est aujourd'hui l'un des quartiers les plus vastes et le plus peuplé de la ville de Ghazaouet (45.000 habitants) et ce, à l'instar des autres quartiers de Ramla (7.000 âmes), Ouled Ziri (3.000 âmes), Chefak (3.000 âmes), Djemaa Sakhra (3.000 âmes), Demine, Bedaa et Cheraka (3.000 âmes). Sidi Amar à lui seul, compte plus d'une quinzaine de sous quartiers, à l'image des agglomérations d'El Karia, El Haoud, El Dalia, Oued El Rir, Berboua, Sebabaa, El Mizab, Larmal, etc. Si certaines façades blotties contre l'immense mont dominant la ville vers le côté nord, présentent un aspect architectural splendide et moderne, d'autres maisons précaires datant du siècle dernier symbolisent encore le sous-développement et la misère, et abritent des centaines de familles dans un cadre de vie dégradé et très loin de la modernité. Cette situation s'explique, selon le chef de la daïra de Ghazaouet, Bouanini Abdallah, par l'immensité de Sidi Amar, qui est devenu l'un des plus grands quartiers du pays. «L'Etat a consacré de grandes sommes pour l'amélioration du cadre de vie des habitants et le développement de ce vaste quartier, qui dispose aujourd'hui d'un lycée, polyclinique, antenne administrative communale, dispensaire, stade de proximité et des logements sociaux et promotionnels. Sans compter évidemment, les nombreuses opérations d'aménagement urbain et de réhabilitation de routes dans le cadre du plan communal de développement et plans sectoriels.
Dans quelques semaines, près de 700 autres logements sociaux seront attribués aux familles nécessiteuses pour s'ajouter à quelque 110 logements sociaux et logements de résorption de l'habitat précaire. 400 autres logements sont en voie de lancement à Sidi Amar», commente le chef de la daïra de Ghazaouet.
Mais selon de nombreux Ghazaouetis, Sidi Amar a besoin d'un véritable plan Marshall pour le faire hisser au niveau des quartiers équipés et modernes. «Ce grand quartier à forte densité démographique, a certes connu, un essor de développement non négligeable du fait des efforts des pouvoirs publics, mais cela ne suffit pas. Il doit aujourd'hui changer de statut et pourquoi ne pas devenir une commune à part entière ?! Zenata, par exemple, est une commune qui compte à peine quelque 4.000 habitants. Tous les habitants de Ghazaouet souhaitent de tout leur cœur que ce quartier populaire sera pris en considération par les hauts pouvoirs publics lors du prochain découpage territorial, comme ça il aura son autonomie et son budget pour mieux se développer», souligne Omar El Bachir, un ancien habitant de Ghazaouet.




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