Tlemcen - Poésie

Pour un réseau de chercheurs sur la poésie féminine



Pour un réseau de chercheurs sur la poésie féminine
Le colloque international sur la poésie féminine de Tlemcen, organisé du 7 au 9 mars derniers sous l’égide mixte du CNRPAH et de l’UABT, qui devait avoir lieu au niveau de la faculté de médecine Dr Benzerdjeb, s’est finalement tenu à l’auditorium de la maison du parc de Lalla Setti.
Dans son allocution d’ouverture, M. Slimane Hachi, directeur du CNRPAH, donnera une autre version en expliquant que le choix du site se veut un hommage à la sainte Lalla Setti « en cette veille de la célébration internationale de la femme ». « Nous sommes arrivés à un nombre à deux chiffres », dira-t-il, non sans fierté en parlant du nombre de colloques programmés qui a atteint douze. Concernant la participation étrangère, il citera le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, la Syrie, le Liban, le Yémen, l’Arabie Saoudite, la France, le Soudan et le Qatar entre autres.
Pour sa part, M. Mourad Yelles, maître de conférences (HDR INALCO-LACNAD/Paris) et membre du département des colloques, confiera que « ce colloque est un vieux rêve pour moi depuis que j’ai commencé mes recherches dans les années 70 ». Il plaidera, à ce titre, pour la mise en place d’un réseau de chercheurs algériens, maghrébins et arabes sur la poésie féminine. « Un patrimoine culturel et anthropologique cruellement méconnu », estime-t-il.
Durant la séance inaugurale, le Dr Hafnaoui Baali de l’université d’Annaba donnera une communication intitulée « Le discours et la littérature féministes : racines historiques et problématiques terminologiques ». L’orateur parlera des différentes tendances discursives du féminisme : écologique, post colonial, psychologique, socialiste, noir et post moderniste. Lui succédant, le Dr Chafika Dib Marouf, socio anthropologue à l’université d’Amiens, fera une rétrospective fort nostalgique sur ce qu’elle a appelé « les travailleuses de la laine », à partir du traité de la « hisba » (police des marchés et des moeurs) de Mohammed El Oqbani (XVe siècle) traduit par Bachir Guellil en 1953. « Ces femmes étaient des veuves, des divorcées, des orphelines, des chargées de famille, etc. », indiquera-t-elle.
Souq El Ghzel et El Ourit, deux espaces mythiques
Leurs héritières s’appelaient Bnat fabrika, Bnat zrabi, des femmes modernes prolétarisées. Sous le coup de l’émotion, Mme Meziane de l’atelier de la rue Benziane ne put contenir ses larmes. Le procès était marqué par un rituel où chaque phase (nettoyage, lavage, séchage, filature) était « boostée » par une invocation (sous forme de proverbe) adressée à tel ou tel santon (Moulay Abdelkader, Merzouq, Sid El Ouazzane...) : « Ya Sid El Ouazzane, ta’hdar’li fel mizane ». Ces femmes étaient confrontées à deux contraintes : la propreté (de la laine) et la rapidité (d’exécution). La touiza (prêt de service), le don et le contre don (logique de dette) sont, entre autres, les caractéristiques de ce métier traditionnel où la mystique le dispute à l’esthétique, comme l’illustrent si bien les proverbes « à l’usage des travailleuses de laine » évoqués par l’anthropologue. C’est un véritable pavé dans la mare que jettera le Dr Mounsi, de l’université de Sidi Bel-Abbès, à travers sa communication très critique intitulée Rabéa Djalti : dévoilement et espaces de confidences poétiques. D’emblée, il lèvera une équivoque par rapport à « nisa’i » (féminin) et « niswi » (féministe) qu’il rejette à connotation péjorative.
Cinquante-huit communications (quarante-cinq en arabe, douze en français et une en anglais) sont programmées. Les travaux du colloque s’articuleront autour de quatre axes d’intervention, à savoir la situation de la production poétique féminine au Maghreb, dans le Monde arabe et en Méditerranée, la tradition poétique féminine en Algérie : Tlemcen et sa région/Etat des lieux, les évolutions et mutations de la production poétique féminine et, enfin, la recherche et la valorisation du patrimoine poétique féminin : bilan et perspectives.
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