Tlemcen - SLAM Tlemcen


par SLAM
La musique classique algérienne ou arabo-andalouse à Tlemcen

Historique :
La nouba :
Conclusion :
Historique de la S.L.A.M
Palmarès :
Historique :

ZYRIAB, de son vrai nom Abou El Hassane Ali Ben Nafi, fuyant Bagdad avec sa femme et son jeune enfant, par crainte de représailles de son maître Issaq El Mocili qui prit ombrage, car le Sultan Haroun Errachid, à qui il fut présenté, était conquis par la voix et l’exécution de cet élève.
Après un voyage tourmenté, il passe par le Caire et Kairouan, et arrive en Espagne en 822. sa réputation de chanteur, d’instrumentaliste et de maître de la musique, l’a déjà précédé à la cour du Roi Abderrahmane II, Emir de Cordoue. Reçu en pompe de ville, l’Emir de Cordoue l’accueille chaleureusement avec tous les égards dûs à son génie, le comble de présents et lui alloue une forte pension.
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Devenu le conseiller intime de l’Emir, il est chargé du protocole. C’est alors qu’il réforme la vie à la cour, organise les réceptions, et devient l’arbitre des élégances. Sa culture littéraire et scientifique, étonne ceux qui l’approchent. Auteur raffiné, poète de talent, compositeur de musique, il s’occupe de gastronomie. Pour rehausser les prestige des Omeyades, il invente des menus raffinés, des gâteaux au miel, des pâtisseries inconnues en Orient, et lance des modes vestimentaires tant pour les femmes que pour les hommes.
Mais ZYRIAB est connu surtout pour ses créations musicales et les transformations heureuses apportées à l’instrumentation. Fabriquant lui-même les luths et ses cordes, il implante une cinquième corde au luth qui ne comptait que quatre cordes. Les cordes étaient frottées par des lamelles de bois qui s’usaient trop vite. Il leur substitue le plectre en plume d’aigle, rendant l’exécution souple, aisée et nette.
Tout le répertoire musical en vogue à Bagdad, joué sur des gammes bien déterminées et sans relation entre les morceaux, subit à son tour des transformations, des adaptations.
Son esprit créateur, ses rêves, lui inspirent des chants, des compositions multiples constituant ce grand monument des vingt quatre noubas (modes), avec leurs règles et rythmes, qui correspondent aux vingt quatre heures de la journée. Ainsi la nouba Maya se joue à l’aube, la nouba Ghrib à 10 heures du matin, suivie de celle de Sika, la nouba Zidane au début de l’après midi, la nouba Reml au coucher du soleil, suivie de celle de Reml El Mayan du Hassine et du Araq. Les noubas Medjenba, Dil et Rasd Eddil se jouent du milieu de la nuit jusqu’à l’aproche de l’aube.
A sa mort, ZYRIAB laisse un héritage de plus de dix mille chants goûtés et appris dans toute l’Andalousie. Ses fils Obeid Allah et Abderrahmane, ses filles Hamdouna et Alya, sa disciple préférée Massabih continuent son enseignement. Des œuvres musicales nouvelles éclosent très nombreuses, et c’est alors que cette musique devient la propriété de tous.
La prise de Cordoue en 1236, par Ferdinand III de Castille, provoque l’émigration de cinquante mille andalous vers Tlemcen. Parmi ces réfugiés des musiciens apportant avec eux les structures et les styles des noubas, pratiquent cette musique et l’enseignent aux autochtones.
Au cours des siècles passés, les noubas ont été totalement perdue, jusqu’à leur nom, ainsi que beaucoup de poèmes et leurs mélodies compris dans les noubas restantes, soit par manque d’exécution, soit par égoïsme des anciens maîtres de cette musique.
Le répertoire actuel de la musique classique à Tlemcen ne se compose plus que de seize noubas, plus ou moins riches en touchiates et ses poésies, avec prédominance instrumentale du rebeb.
Ces noubas sont : Dil – Rasd Eddil – Maya – Reml Maya – Hassine –
Ghrib – Reml – Zidane – Medjenba – Sika – Mezmoum – Rasd –
Ghribet Hassine – Araq – Djarka – Moual.


La nouba :



Qu’est-ce qu’une Nouba ? On a voulu l’apparenter, quant à sa structure générale, à la fois au concerto et à la symphonie classique. La symphonie, telle qu’on la conçoit actuellement, comprend quatre mouvements : allégro, ou largo, ou encore andante, menuet ou scherzo, enfin finale ou allégro vif. L’ordonnancement des parties musicales entrants dans la composition d’une nouba est la suivante :
1°) Le Prélude : un morceau instrumental, arythmique, annonçant la nouba qui va être jouée et permettant de vérifier l’accord des instruments.
2°) La Touchiat : ouverture instrumentale, rythmée, construite avec des motifs qui se déroulent et s’enchevêtrent dans un mouvement uniforme (andante) jusqu’à la finale où le mouvement est plus rapide (allegro) pour finir sur un point d’orgue. Elle permet à l’assistance de se tremper dans le bain de la nouba.
3°) Le Meceddar : mélodie ample, lente, noble, envoûtante, exécutée en chœur sur un mouvement uniforme (andante) permet à l’esprit de s’élever vers l’abstraction et au cœur des émotions peu communes où l’instrumentation s’efface devant le chant pour reprendre après chaque vers.
4°) Le Betaihi : mélodie moins lente que le Meceddar (allegro), avec alternance du chœur et de l’instrumentation, laisse ressortir une accélération progressive d’un couplet à l’autre, pur devenir brutalement aussi lent que le Meceddar à la fin de la mélodie.
5°) Le Derdj : une sorte de complainte chantée en chœur, avec alternance du chant et de l’instrumentation, sur un rythme lent (largo).
6°) L’Inciraf : mélodie avec alternance du chœur et de l’instrumentation, sur un mouvement alerte (scherzando) où les poèmes deviennent plus gais, chantent l’amour, la nature, les oiseaux, les réunions entre amis, etc. …
7°) Le Mokhlas : la nouba touche à sa fin. La série nous a amenés à un mouvement rapide se hâtant vers la conclusion, et c’est le Mokhlas qui apporte cette conclusion. C’est un air au rythme vif (allegro vif) qui va en s’accentuant pour finir sur un point d’orgue.

Conclusion :



On peut juger, par le détail qui précède, si l’importance qu’attribuent nos anciens musiciens à leur nouba classique est justifiée. Cet art musical n’a pas pour nous d’expression plus haute ni plus noble, et notre répertoire si vaste et si varié, ne comporte pas de partie qui soit l’objet d’une vénération plus pieuse et d’une plus grande faveur.
Cette musique classique semble au premier abord difficile par ses règles et son ordonnancement. Cependant elle est la musique de tous, ses poèmes et ses airs si variés forment le folklore de la population. Elle accompagne dans l'effort quotidien le tisserand, le coiffeur, le teinturier, l'artisan. les femmes le chantent en faisant leur ménage. L'intellectuel, le bureaucrate la fredonnent, et chaque morceau éveille l'espoir, la nostalgie, le regret ou une passion déçue.
Elle a inspiré merveilleusement nos poètes tlemceniens, tel que : Mendaci, Ibn Triqui, Ibn Messaib, Bensehla pour idéaliser la beauté féminine, et chanter la nature et les oiseaux. Elle évoque par touches musicales et poétiques à la fois, le corps, le visage, les habits, les bijoux, les parfums de la bien aimée.
Puisse-t-elle cette musique trouver de nouveaux accents et utiliser ses rebebs, ses luths, ses kouitras pour élever nos cœurs et nos âmes vers ces sentiments nobles et délicats qui ont fait le bonheur de nos aïeux.



Historique de la S.L.A.M




Le 15 septembre 1934, des jeunes étudiants, fils des membres du Cercle « Les Jeunes Algériens » furent admis au sein du Cercle et formèrent une section qu’ils appelèrent : Section Littéraire, Artistique et Musicale « SLAM » ils donnèrent plusieurs représentations musicales et théâtrales jusqu’en 1939 (Deuxième Guerre Mondiale).
Les activités culturelles reprirent en 1946 et s’arrêtèrent en novembre 1954 (Guerre de Libération).
A l’indépendance, la SLAM renoua avec ses activités et c’est dans le domaine musical qu’elle se forgea une solide réputation et obtint ses lettres de noblesse sous la remarquable et magistrale férule du dernier Maître de l’Ecole de Tlemcen:
Si Mohammed BOUALI, à qui l’on doit la renaissance et la perpétuation de cette école.
Il anima et conduisit de si belle manière son orchestre que ses disciples furent nombreux à créer d’autres formations en se pliant aux règles qu’il avait instituées. Il travailla à consolider cet inestimable patrimoine musical jusqu’en 1986. Pour des raisons de santé, il passa le témoin à son fidèle disciple et compagnon, Monsieur Ahmed BAGHDADLI. Ce dernier, en digne successeur et avec beaucoup d’abnégation et de sérieux, suivit la trace du Maître, aujourd’hui disparu, en reproduisant et en respectant fidèlement ses enseignements.
Cette section, au-delà de la formation des jeunes musiciens a pour activité, souvent, la clôture par des soirées musicales de séminaires, de colloques, de réceptions de hautes personnalités sans parler des fêtes nationales et religieuses.



Palmarès :



De 1934 à 1939 : Organisation de nombreuses manifestations culturelles et musicales.
De 1946 à 1957 : 1er Prix de littérature d’Alger en 1946 pour la pièce « L’ivrogne ».
De 1962 à 1966 : Organisation au siège de la SLAM de plusieurs soirées musicales (au moins une fois par semaine) animées par les grands maîtres du moment (Cheikh Larbi Ben Sari, Cheikh Mohammed Bouali …).
De 1966 à ce jour :
Décembre 1966 : 1er prix et Médaille d’Or au Premier Festival de l’Algérie indépendante.
Novembre 1967 : Participation à la semaine culturelle de Tunis.
Novembre–décembre 1968 : Classée hors concours au 2ème Festival d’Alger.
Octobre 1975 : 2ème Congrès de Barcelone.
Juillet 1976 : Echange culturel avec Annecy Haute Savoie (France).
Août 1983 : Echange Franco-Suisse.
Mars 1985 : Echange culturel avec la Turquie (Istanbul – Ankara).
Participation à la plupart des manifestations musicales du pays : Constantine, Bejaia, Koléa, Médéa, Tlemcen, Alger, Sidi Bel Abbes.
2003 : Participation à « L’Année de l’Algérie en France » :
la 1ère à Montpellier
la 2ème à Lyon
la 3ème à Montigny Les Cormeilles, région parisienne
Mai 2004 : Tournée à Grenoble.
Novembre 2005 : Echange culturel avec la ville d’Aubagne, région marseillaise
Mai 2006 : Semaine culturelle à la ville de Tours




L’association S.L.A.M va se produire du 24 juillet au 02 août 2006 dans la ville de Martigues (région marseillaise) afin de participer au Festival International de Musique de Martigues qui se déroule chaque année dans cette ville.
Pour plus de renseignements : www.festivaldemartigues.com


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