Tlemcen - Sebdou

On achève bien la steppe à Sebdou


On achève bien la steppe à Sebdou
Les dernières pluies ont complètement changé le décor sur les hauteurs de Tlemcen, il a suffi de quelques jours de soleil pour que la nature offre un nouveau paysage aux voyageurs en direction du Grand Sud.

Nous sommes encore loin du printemps, mais la steppe qui agonissait depuis des années est en train de revivre. C’est un bon signe, les tribus nomades n’auront plus à se déplacer avec leur cheptel vers les terres du Nord.

Entre Aricha et Sebdou, la vie a repris ses droits. Cependant, si le spectre de la sécheresse n’est plus qu’un vieux souvenir, il y a une autre menace qui plane sur cette étendue naturelle qui sépare le Nord du Sud.

De tout temps, la zone steppique a constitué un vrai barrage vert pour la protection des zones humides, cet espace naturel protégeait l’homme et la nature. Mais pour combien de temps encore?

La question mérite d’être posée, car les barons du foncier sont en train d’envahir ces grands espaces qui échappent à toute surveillance.

Ces derniers jours, les éléments de la gendarmerie ont dû intervenir, en pleine nuit, pour arrêter le massacre, ils ont surpris le conducteur d’un tracteur en train de défricher la terre sur une superficie de 200 ha en pleine steppe.

Ces zones protégées et interdites à toute exploitation sont livrées aux nouveaux barons qui ignorent complètement le danger qui menace la région.

En détruisant la couverture végétale, la menace sur l’écosystème et l’équilibre écologique devient réelle avec la disparition de la toundra et de l’alpha, les régions du Nord subiront les conséquences d’un climat désertique chaud et les terres agricoles disparaîtront à moyen terme.

Ce qui se passe dans la steppe est très grave et on se demande comment des gens se permettent de détruire tout un environnement.

Ces terres sont défrichées en pleine nuit comme l’atteste l’arrestation de cette personne à 2h du matin à Tamouslouta. L’arrestation du conducteur de l’engin agricole a permis d’identifier les commanditaires.

Vraisemblablement, il s’agit de gens aisés qui résident dans la capitale de l’ouest et qui paient gracieusement ; la personne prise en flagrant délit de défonçage du sol est passée aux aveux. Il perçoit 1000 DA pour chaque hectare défriché à la sauvette.

Selon les premières constations, les dégâts sont très importants, plus de 200 ha d’alpha et de toundra ont été détruits pour être transformés en exploitation agricole par ces nouveaux colons de la steppe.

Suite à cette intrusion délibérée sur des espaces protégés, la commune de Bouihi s’est constituée partie civile après le dépôt d’une plainte.

D’autre part, on apprend que dans les communes avoisinantes de Sidi Djilali, d’El-Gor et de Magoura, de grandes superficies du foncier steppique ne sont désormais qu’un paysage nu, qui oblige les éleveurs à s’exiler ailleurs faute de pâturage.

Ce n’est pas uniquement le pastoralisme qui est en danger, mais toute la population de la steppe.

La direction de l’environnement est interpellée pour arrêter ce massacre.

M. Zenasni
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