Tlemcen - Mosquée Sidi Brahim, Tlemcen


MOSQUEE ET QOUBBA DE SIDI BRAHIM
Les édifices connus aujourd'hui sous les noms de mosquée et de qoubba de Sîdi Brâhîm nous offrent les derniers restes d'une vaste fondation due au restaurateur de la dynastie zeiyânide, Abou-Hammou Mousa II. A un mausolée élevé en l'honneur de ses oncles Abou-Saîd, Abou-Tsâbit et de son père Abou-Yaqoub, ce prince annexa, suivant une pratique dont l'Egypte offre de nombreux exemples (1), une zâwiya, une médersa et un oratoire. Le tout, réuni dans une même enceinte, entouré de jardins, était connu sous le nom de Médersa Yaqoubiya (du nom d'Abou-Yaqoub) et couvrait l'emplacement compris entre les rues actuelles de Sîdi Hrâbim, Ximenès et Haedo(2). Des biens nombreux furent immobilisés au profit de rétablissement ; des tables de marbre publiées par Brosselard, comme concernant la médersa d'Oulàd-el-Imâm, nous fournissent sûrement la liste des habous de la Médersa Yaqoubiya(3). Dans la suite, les abords de la mosquée et de la médersa devinrent un cimetière royal: puis, à l'époque turque, la médersa tomba en ruines; la mosquée et la qoubba subsistèrent seules et, par un de ces changements de désignations fréquents dans l'Afrique du Nord, prirent le nom du saint Sidi Brâhim el-Maçmoudi qui, quatre-vingts ans après la fondation, avait été enseveli dans l'enceinte de la médersa(4). Les ruines de la médersa n'ont été déblayées qu'à une époque récente. Barges, en 1846, vit encore dans le voisinage de la mosquée un portail monumental en briques, portant les trois premiers versets de la Soura » la Victoire(5). » Il ne songea pas, au reste, à identifier les restes d'édifice qu'il avait sous les yeux avec la médersa Yaqoubiya (6).


NOTES :

1- Par exempte, les madrasas-mausolées de Malik Achraf Inâl et de Malik Achraf Qàit-Bey Cf. Franz-Pacha, die Baukunsl des Islam, p. 114: — Gayet, l'Art arabe, p. 203 et suiv; — Van Berchem. Matériaux pour un Corpus, 394 et suiv; 431 et suiv.).
2- Cf. Barges, Complément île l'Histoire des Beni-Zeiyân, p. 159, 160; — Tlemcen, ancienne capitale, p. 334, 335 ; l'extrait de la Baghyat-er-Rouwàd cité dans ce dernier ouvrage et où il est question «d'un oratoire avec un minaret incrusté de faïence», n'a été retrouvé par nous dans aucun des manuscrits que nous avons consultés.
3- Revue africaine, février 1859, p. 169 et suiv: ces tables de marbre datées de 163 et de 765 sont relatives à la zawiya, a la médersa, à la mosquée qui avoisinent le tombeau du père d'Abou-Hammou II: il n'y a donc pas de doute possible; en outre, dans un des manuscrits de la Baghyat-er-Rouwàd. nous relevons le passage suivant, sûrement interpolé par un copiste, mais qui n'en fournit pas moins d'intéressants renseignements : « En 763. Abou- Hammou commença à construire la zawiya et la médersa, connue sous le nom de médersa Yaqoubiya, du nom de son père Abou-Yaqoub. Il immobilisa à son profit de nombreux immeubles, comme il est mentionné sur deux tables de marbre placées à la porte de la médersa : aujourd'hui on connaît cette fondation sous le nom de tombeau du wali Sidi Ibrahim El-Maçmoudi; elle est le lieu de sépulture de nombreux saints, de savants et de sultans».
4- Cf. Tombeaux des Emirs Beni-Zeiyân, p. 13 et suiv: Brosselard y raconte comment, dans les fouilles qu'il pratiqua sur cet emplacement, il découvrit les tombeaux d'une partie des Beni-Zeiyân; sur la vie de Sidi Bràhiin El- Maçmoudi (804 H = 1401), cf. Complément de l'Histoire des Reni-Zeiyân, p. 259 et suiv: et Extrait de la Takmilet ed-Dibâdj, ap. Annales de la Société archéologique de Constantine, 1833.
5- Cf. Tlemcen, ancienne capitale, etc., p. 391.
6- Il voulait que la médersa Yaqoubiya eût été attenante à la mosquée de Bel-Hassen (ap. laud, p. 337).




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