Tlemcen - A la une

MONDE RURAL


Le cortège de l'exécutif avait du mal à se frayer un chemin à travers les pistes qui mènent vers les hauteurs des monts de Terny. A partir du plateau de Lalla Setti, le mercure descend au dessous de zéro, et les routes sont bordées de neige, nous sommes en plein hiver dans des contrées qui dépassent les mille mètres d'altitude.A quelques kilomètres, à peine du centre-ville, c'est un autre paysage qui s'offre au visiteur, des monts enneigés, une forêt qui croule sous le poids de la poudreuse et des hameaux isolés, au fond des massifs montagneux, qui s'élèvent sur Merchiche, d'où coulent les sources qui alimentent la Tafna.
Ce n'était pas un safari de plaisance auquel étaient invités les journalistes, mais cette visite du chef de l'exécutif dans l'arrière-pays avait au moins le mérite de rappeler aux uns et aux autres, que tout le monde ne vit pas dans les commodités. Ce périple a commencé par la visite du village de Ouled Youcef, situé à quelques encablures du barrage d'El Mefrouche, les citoyens sous la pluie, sous la neige avaient bravé le froid pour rencontrer le wali, ils ont exposé leurs problèmes de la vie quotidienne ; à savoir le gaz, et surtout le problème d'eau potable, le maire et les responsables concernés ont été instruits par le wali de ne plus perdre de temps pour entamer les travaux qui auraient dû être réalisés au début 2017.
Cependant, la situation des habitants de Sid Hafif n'était rien par rapport à ce que nous allions découvrir. Dans les localités de Sehb, Merchiche, Dar Maâmar, on a l'impression d'être au bout du monde et de vivre dans un autre siècle. Pistes marécageuses, et inexistence d'infrastructures modernes n'encouragent personne à rester dans ces lieux hostiles et pourtant ces braves montagnards ne sont pas prêts à partir vers d'autres horizons plus cléments, comme l'ont fait beaucoup d'autres, lors de la décennie noire. Les habitants de ces hameaux sont restés fidèles à ces lieux où ils ont toujours vécu. Le wali de Tlemcen était ému par la simplicité et surtout la dignité de ces braves gens qui ne demandaient pas plus que le minimum pour affronter l'hiver et cette nature hostile. Le problème qui se pose avec acuité à ces populations, c'est d'abord la bonbonne de gaz, qui se fait rare et revient jusqu'à 400 dinars quand elle est disponible, ce que nous explique un habitant «nous devons guetter le camion-livreur sur le bord de la route et ensuite prendre un clandestin pour arriver au village».
Après avoir écouté plus d'une centaine de citoyens, le wali a ordonné au responsable de l'énergie d'assurer régulièrement ces hameaux en gaz butane, «ceci est une urgence» martela le chef de l'exécutif qui chargea aussi le directeur de l'action sociale d'organiser une action de secours pour venir en aide à ces démunis, des vêtements, des couvertures et des chauffages sont prévus dans cette opération. «C'est avec ces gens que tout le monde doit manifester sa solidarité et exprimer de la chaleur humaine» dira, M. Benaïche en s' adressant au staff qui l'accompagnait .
Cependant, au milieu de cette grisaille, le wali de Tlemcen allait annoncer une bonne nouvelle, une première à Tlemcen. Devant le dénuement et les conditions de vie très dures, le chef de l'exécutif a donné instruction de ne plus exiger l'acte de propriété à ces familles qui désirent construire sur leurs terres ancestrales. Voila une décision (courageuse) qui va libérer des centaines de familles du poids et des contraintes bureaucratiques. En prenant le chemin du retour ,tard vers le soir, on avait l'impression de revenir du bout du monde.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)