Tlemcen - Waada Ouled Oueriache de Sebdou

Mawssim Ouled Ourieche de Sebdou, une tradition et un atout touristique


Depuis mercredi les gens commençaient à dresser leurs campements au lieu saint de sidi Tahar. Des centaines de tentes se dressent durant l’après de mercredi ; et les notables accueillent les cavaliers venus des quatre coins de l’Oranie( sidi bel abbes, maghnia, ouled n’har, ahl ngad, saida, mascara , rélizane etc ) . le rassemblement se fait la veille, bien avant le coup d’envoi de la manifestation qui débute des jeudi jusqu’au vendredi apres midi.Les coups de feu des cavaliers qui se succèdent à un rythme effréné font à chaque fois sursauter les enfants. Une poussière grise en suspension envahit les narines et les poumons des spectateurs qui ne se gênent pas pour cracher abondamment. C’est la fête. Chevaux, musique, poussière:c’est la fantasia, et la communion entre l’homme et le cheval. Il s’agit en faite d’une chevauchée guerrière, avec des cavaliers habillés de burnous, bien positionnés sur des selles décorées et brodées, attendent en ligne sur un grand terrain. Sur un ordre du chef, ils s’élancent au triple galope puis déchargent ensemble leur fusil de façon à ce que le spectateur n’entende qu’une seule et même détonation avant l’arrêt des chevaux, pour un retour a la case de départ. Cette fantasia, appelée également jeu de la poudre, a drainé des milliers de personnes. Il s’agit en fait, selon un anthropologue croisé sur notre chemin, d’une manifestation équestre que l’on retrouve dans diverses régions d’Afrique du Nord. Cette tradition berbère pratiquée dans tout les pays du Maghreb, consiste à simuler un assaut militaire de cavalerie. Selon notre interlocuteur, le but de l’épreuve est de terminer la course en tirant un coup de fusil en l’air, au même moment, pour n’entendre qu’une seule détonation. C’est alors l’intensité des « youyous » des femmes qui détermine les vainqueurs. Dans la vie des Ouled Ourièches, comme c’est le cas d’autres tribus que compte la wilaya de Tlemcen, le cheval fait partie intégrante de la vie de l’homme, dans toute son histoire, où depuis des siècles on montait les chevaux sans frein, c’est à dire sans harnachement, sans entraînement, sans mors, ce qui est remarquable. Seul parfois une cordelette autour du cou pouvait servir à ralentir ou à diriger la monture. La tribu a depuis longtemps compris que le cheval possède un mental exceptionnel, calme et explosif à la fois. Lymphatique au repos, il bouillonne dès qu’on le sollicite, c’est un faux tempérament froid allié à une véritable intelligence. Utilisé pour la fantasia, un mot qui semble si espagnol est pourtant un terme arabe “Fantasiyya ” qui signifie ostentation. C’est dire qu’en ce jeu subtil, c’est la conviction de tous qu’il faut emporter. L’exercice est fait pour montrer et démontrer : démontrer la parfaite maîtrise de sa bête qui exécute les ordres parfaitement. Le visiteur constate lors de cet évènement, une joie au rendez-vous. Plus de 156 cavaliers appartenant à plusieurs factions et tribus étaient présents, pour célébrer ce mawssim connu sous le nom de la waada. Les autorités locales, ont mis tout le confort pour le bon déroulement de cette manifestation culturelle avec l’installation de l’éclaire, la mise en place des citernes d’eau, même la commission d’hygiène a fait parti de l’ensemble aux cotés d’un service d’ordre parfait mené par les éléments de la gendarmerie nationales et la garde communale. Un décor splendide s’offre aux yeux , devant des groupes de cavaliers armés de fusils traditionnels à poudre et à tir unique, et cette fantasia qui n’est autre qu’ une démonstration équestre qui a ses origines dans la culture berbère, montrant l’assaut de cavaleries. Par le temps elle devenue plutôt touristique mais entretient également la tradition. Cependant et crainte qu’elle subisse le risque d’extinction du domaine socioculturel par aliénation et humiliation de ce patrimoine, les notables, et les habitants de Sebdou, considérée comme étant la capitale des Ouled Ourièches, s’attèlent a protéger ce legs avec la multiplication du nombre des chevaux avec l’organisation des entraînements a tour de rôle des festivals à caractère équestre.

La halka, le folklore,el goual, et les jeux traditionnels un quatuor a ne pas manqué

Lors de cette manifestation, le touriste reste également ébahis devant des jeux de société, qui « qui vivent » encore grâce aux ligues gérantes du jeu de la Matraque. Des combats entre joueurs, plonge le spectateur dans le monde des romains avec les premières leçons données aux gladiateurs. Ce jeu connu sous le nom « jeu du MATRAG », constitue un duel nocturne entre deux personnes armées de gourdins.
Par ailleurs, le mawssim, est également l’aubaine de parler de l’art populaire plus précisément de la danse. Il s’agit d’évoquer tout un répertoire immense dans ce sens, gardé envieusement par des hommes qui ont veillé à sa transmission depuis des générations. Un legs que nul n’est prêt a abandonné, car il provoque les peuples à s’éloigner de ses racines, et se dépouiller du sentiment de ses origines. Ceci explique que chez nous et à travers les siècles, on a su garder son visage d’antan que l’on peut découvrir lors des réjouissances populaires qu’entraînent chaque mariage et chaque fête. Depuis toujours, on a aimé et préféré se grouper pour former des cercles qui garantissaient leurs coutumes et leurs traditions. C’est du folklore qu’il s’agit. Transmis de génération a une autre, tel est le cas qui l’encourage a demeuré le même, depuis longtemps. Principes de similitudes le folklore illuminait les traditions de chaque groupe, chaque tribu, chaque société qui compose les régions du pays. En effet ce langage corporel, permet de mieux percevoir l’identité nationale.
Mieux encore entendre el goual, c’est se lancer dans un voyage plein de légende et de mystère. « El Goual se déplace parfois, de ville en ville et de village en village. Il transporte avec lui des mythes et légendes venues d’ailleurs. Il transmet la mémoire à travers les histoires qu’il met en scène et interprète lui-même. » a t-on noté, car selon les spécialistes en culture populaires, ses paroles sont pleines de sagesse. Son art est narratif, ancêtre de ce que nous appelons aujourd’hui le monologue. Il interprète tout seul, tous les personnages nombreux et changeants de son récit. « Le goual possède un vaste répertoire de contes populaires, de romances, de légendes et d’épopées. Il interprète les personnages les plus illustres comme les plus simples en fonction du lieu et de l’auditoire. » En effet il s’agit d’un être mystérieux et professionnel avec son art de la narration et de l’exécution du récit qui dépend parfois du lien qui se crée entre lui et son public. « Le goual a recours à diverses imitations, improvisations et plaisanteries. Et il intègre souvent de subtils commentaires d’actualité. Sa mission est éducative mais également divertissante. Il véhicule des valeurs et des idées. » Ses contes peuvent susciter des débats à cause des critiques ironiques

Un espace économique
Mawssime sidi Tahar est également un lieu de convergence de toutes les tribus avoisinantes, est aussi un espace de commerce et de transaction économique. En effet, le Souk est établi pendant la période festive. On y expose toutes sortes d’objets à valeur marchande ; on va des produits alimentaires aux articles cosmétiques et vestimentaires. Les couleurs sont, en l’occurrence, fortement mises en relief, elles sont le truchement d’une conscience, celle qui tente de donner à l’environnement une gaieté printanière, pour triompher de la sècheresse et la disette. Dans le Souk, riches et pauvres se côtoient, ainsi la Waada se mue en lieu de grandes charités. Même les artistes exposent leurs produits de sellerie, burnous, djellaba, tapis etc. Et comme la majorité des produits sont made in Tlemcen, l’on comprend que la région de Tlemcen compte encore ce bel artisanat, où des mains magiques produisaient bagagerie, sacs à main, sous main, accessoires, babouches, poufs, ceintures ainsi que tous ce qui est sellerie, avec des matières qui ne sont que du cuir
Ezzyara et l’émission des vœux
Ezzyara dans la tradition reste cependant un acte de reconnaissance, au saint homme le protecteur de la tribu, celle qui à souvent peur du mauvais sort et de la sécheresse. Les femmes a-t-on constaté font un pèlerinage au marabout, et certaines croient encore qu’avec la bénédiction du sait elles parviennent a trouver un mari. Ce sont en général des femmes encore célibataires, victimes le plus souvent par une injustice sociale « ne te marie pas avant ta grande sœur » c’était fut un temps une règle, comme c’était le cas en Kabylie ainsi donc la dernière journée est marquée par un grand Maarouf, se termine la waada, où l’on prie Dieu, d’accorder à la communauté un avenir meilleur, et une année prometteuse sur tous les plans. Des centaines de mains bien tendues et dressées vers le ciel implorent le Tout Puissant pour que vive le pays dans la gloire, la prospérité, et le progrès



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