Maghnia L'hôpital se métamorphose

L'unique hôpital qui prend en charge les malades de toute la région extrême ouest, implanté à Maghnia, et considéré, par son cadre agréable et le dévouement de son personnel, comme un établissement qui se conforme le plus aux normes d'hospitalisation aussi bien en matière d'hygiène que d'actes et de soins administrés dans toute la région ouest, est en passe de connaître une importante mutation. Cette dernière vise une plus grande disponibilité de l'espace pour de nouveaux services, l'aération de l'espace-vie et l'enrichissement du patrimoine équipement ainsi que l'embellissement du cadre de vie. Plusieurs travaux de réaménagement sont lancés dans différents services tel que le bloc opératoire, l'hémodialyse, la maternité, la gynécologie et autres ophtalmologie et espaces communs. L'hôpital est donc en chantier et la tâche ne semble pas aisée pour le personnel, lequel se surpasse pour la cohabitation avec les différents chantiers afin de préserver le malade et s'acquitter de sa noble mission. Les services cités sont en passe d'être parés d'un nouveau et beau revêtement du sol et des murs, ainsi que de faux plafonds de qualité exceptionnelle rarement utilisée dans de semblables établissements. Dans le cadre de l'extension, les locaux pour l'hémodialyse et le bloc opératoire ont été les plus nantis. Pour le premier, une salle supplémentaire de 10 lits est venue renforcer l'unique salle existante, ce qui permet avec une acquisition de 2 autres générateurs, de prendre en charge 48 malades alors que cette capacité n'était que de 13 seulement. La direction aspire très prochainement à développer la capacité de traitement de la station d'épuration afin de permettre la mise en oeuvre de 16 générateurs avec une possibilité d'extension à 24, une capacité capable de la prise en charge de 80 malades. Un urologue, 3 médecins généralistes et 8 infirmiers, tel est le personnel médical qui veille sur ce service créé en 1999. L'extension a touché également le bloc opératoire dont la consistance a été doublée et est passée de 2 salles à 4 salles d'opérations, ce qui permet, selon le directeur de l'établissement, le lancement durant ce mois de l'activité ophtalmique (consultation et chirurgicale) ainsi que celle de la traumatologie. Le service de chirurgie semble assez fourni en spécialistes, car 3 chirurgiens généralistes, 2 ophtalmologues, 2 chirurgiens infantiles et un urologue y exercent. Il y a, par ailleurs, lieu de noter que le service gynécologie, pour lequel une salle d'opération y a été consacrée, semble être le parent pauvre de cet hôpital, car disposant d'une seule gynécologue, ce qui est à l'origine de biens de désagréments pour les malades qui se voient souvent évacués vers l'hôpital de Tlemcen, notamment durant les absences de la spécialiste. Plusieurs équipements ont, par ailleurs, été acquis et viennent ainsi étoffer ceux déjà existants, au grand bonheur du personnel et des malades, tels les appareils d'anesthésie, de stérilisation, l'instrumentation ou encore le scanner acquis par le biais de la DSP. Pour ce dernier, une équipe paramédicale est fin prête, car ayant reçu une formation de spécialisation de 2 mois, reste l'affectation d'un spécialiste en la matière laquelle semble s'éterniser pour mettre à profit ce précieux outil tant attendu. On ne peut parler de l'hôpital sans évoquer le laboratoire d'analyses, car considéré de par son importance comme service stratégique. Celui-ci subit en effet une grande pression car, estime le personnel, 90 % des analyses demandées sont disponibles. Même si l'infrastructure est inadéquate, l'activité y est intense avec environ 1.500 actes par jour. Pour les analyses non récupérées par leurs demandeurs, cela est devenu, signale-t-on, un phénomène qui prend étrangement de plus en plus de l'ampleur. A titre illustratif, environ 400 résultats n'ont pas été récupérés sur uniquement la période qui s'étale du 1er janvier au 15 mars. Ce qui semble encore plus alarmant et qui dénote de l'insouciance et l'inconscience des responsables de ces comportements, c'est quand il s'agit d'examens bactériologiques et qui s'avèrent en sus positifs. La contractualisation et par conséquent l'application prochaine de la nouvelle tarification des actes médicaux seront sans doute un électrochoc qui pourrait certainement décourager ce genre d'agissements et mettre terme à l'abus. En effet, les actes médicaux, médicaments, soins infirmiers et la prise en charge du malade s'avèrent excessivement chère. Avec la contractualisation, la facture sera plus lourde pour le malade ou la caisse, ce qui pousse inévitablement à la modération. A titre indicatif, la facture tirée au volet pour 6 jours d'hospitalisation pour un acte chirurgicale s'est élevée à 44.780 DA, avec séjour non compris ce qui est bien loin des 100 DA symboliques par jours actuels. La préparation du citoyen à cette contractualisation est déjà entamée à l'hôpital et ce, par l'exigence de la carte d'immatriculation pour les assurés sociaux, l'orientation des démunis pour la couverture sociale... et ce, pour conditionner le réflexe et amortir la transition. A titre indicatif, durant l'année écoulée, avec un taux d'occupation de 55,55 %, l'hôpital a enregistré 47.441 journées d'hospitalisation pour un total des entrants de 12.472. Sur ce nombre, 1.191 ont justifié leur couverture sociale, 109 détiennent la carte de démuni et 11.172 restent indéfinis soit 89,58 % de l'effectif total ! Un nombre faramineux qui dénote du manque d'intérêt pour la très prochaine contractualisation et pour laquelle les éléments du service d'admission s'attellent à sensibiliser le maximum de citoyens. Dans cette tranche, ce service relève un important taux de commerçants qui n'estiment pas encore l'utilité de la carte Casnos. L'hôpital, qui compte 249 lits et qui est encadré par 80 médecins dont 21 spécialistes, connaît donc, grâce aux efforts conjugués du pouvoir public et du personnel exerçant, une métamorphose qui favorisera la prise en charge du malade et accentuera sa notoriété au niveau régional.