Parmi les scènes populaires du Maghreb d’antan, celle du guerrab, ou porteur d’eau, fait partie des plus emblématiques. Cette photographie en noir et blanc, publiée dans un périodique dédié à Tlemcen en 1954, en est une rare et vibrante illustration.
On y voit un homme vêtu d’un costume traditionnel orné de plaques métalliques, une grande besace en peau à l’épaule et plusieurs gobelets de cuivre brillants suspendus à son ceinturon. À ses côtés, une femme vêtue d’un haïk, s’abreuve avec pudeur à l’un de ces gobelets. En arrière-plan, des silhouettes coiffées de chapeaux de paille et les murs d’une vieille kasbah, témoignent d’un quotidien ancestral.
À travers cette image, c’est tout un pan de la culture urbaine du Maghreb qui ressurgit. Le guerrab était une figure populaire, reconnaissable à son accoutrement sonore et coloré. Il circulait dans les ruelles des médinas et aux abords des marchés, proposant de l’eau fraîche aux passants. Par temps de chaleur, il était accueilli comme un bienfaiteur.
Si cette tradition est souvent associée aux villes marocaines, elle fut aussi présente dans plusieurs cités de l’ouest algérien, dont Tlemcen, ville carrefour au riche passé andalou. Certains anciens se souviennent encore de ces hommes qui offraient de l’eau dans de petits gobelets en cuivre, suspendus à de longues cordelettes, et dont l’eau provenait d’une outre en peau de chèvre ou de brebis, conservant la fraîcheur du liquide.
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Posté par : tlemcen2011