Tlemcen - Arabo-musulmans

Au milieu du cimetière de Sidi Yacoub s'élèvent les ruines d'un autre monument funéraire (PI. XXVII); c'est celui que l'on désigne sous le nom de « tombeau de la sultane ». Sur la foi de ce nom, et d'une tradition populaire qui désignait le cimetière de Sidi Yaqôub, comme recelant des tombes royales, Brosselard entreprit à l'intérieur de ces ruines des fouilles(3) qui amenèrent la découverte d'inscriptions sur pierre. L'une était l'épitaphe d'une petite princesse, arrière-petite fille de Yarmoràsen morte en 1112 (815 de l'hégire). Il pensa que l'inhumation d'une enfant justifiait mal l'importance de ce tombeau, et la consécration des souvenirs populaires. Les fouilles poursuivies mirent au jour un fragment d'épitaphe plus ancienne, malheureusement sans nom, mais dont le texte se rapportait évidemment à une femme de sang royal. « Il est certain, dit-il, qu'elle mourut antérieurement à l'année 815 de l'hégire (1412) et que le monument élevé en son honneur existait à cette date, puisque la petite princesse dont l'épitaphe a été relatée plus haut put y être enterrée(4). » L'examen archéologique du monument vient corroborer cette ingénieuse supposition. Les trois quarts à peine sont parvenus jusqu'à nous. Maintenant en contrebas du terrain a voisinant, il était établi sur plan octogonal et formé d'arcades, découpées chacune en neuf grands lobes. La coupole à huit pans reposait directement sur les arcs, et n'était vraisemblablement pas abritée par un toit. Peut-être une enceinte moins élevée isolait-elle l'édicule. C'est le seul exemple que nous ayons de qoubba sur plan octogonal. Les monuments établis sur arcades ouvertes ne se rencontrent guère que dans le cimetière d'Eubbàd es-Sefli, qui, nous l'avons vu, fut l'Eubbàd primitif. De plus, la présence de cintres Lobés, dont à Tlemcen la Grande Mosquée seule nous offre des exemples, permet d'attribuer a celte ruine un âge assez reculé, peu éloigné de la deuxième moitié du XII siècle.
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