Tlemcen - Patrimoine perdu, volé ou confisqué

La ministre de la Culture l’a rappelé à Tlemcen «Les pièces archéologiques et historiques, otages des Français»



La ministre de la Culture l’a rappelé à Tlemcen «Les pièces archéologiques et historiques, otages des Français»
La célébration de l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed (QSSSL) dans la capitale des Zianides, qui bénéficie cette année des feux de la rampe des médias à l’occasion du lancement national de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», a été marquée, mardi dans la matinée, par un recueillement sur le mausolée de Sidi Boumediene et dans l’après-midi par une soirée de chants religieux ainsi que par une exposition d’arts traditionnels à la maison de la culture Abdelkader-Alloula.

Sous leur forme populaire, les festivités ont eu lieu à la placette du Mechouar, centre emblématique de la ville. Une troupe de cavaliers en costumes traditionnels a exécuté un tour de baroud au milieu d’une foule grouillante, malgré le froid vif et la pluie battante. Des processions de confréries Aissaoua de Tlemcen, Annaba, Constantine, Saïda, Zorna et M’nara de Miliana et de Cherchel, Diwan Dzair, ont animé la ville. Venus nombreux les Tlémceniens, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes ont investi la placette, chacun ne voulant à aucun prix rater l’exposition que Khalida Toumi s’apprêtait à inaugurer au niveau de la maison de la culture qui jouxte la placette. Arborant une tenue kabyle complètement passée sous design, Khalida Toumi s’est épanchée sur l’importance de célébrer partout en Algérie le Mouloud, parlant de la Rahmaniyya, sa tariqa d’origine en Kabylie et de ses souvenirs d’enfance relatifs à cette tradition d’inspiration religieuse.
La soirée de mardi fut égayée par un concert de chants religieux (medhs) à la gloire du sceau des Prophète (QSSSL). Le ballet a été ouvert par la troupe kabyle « Lakhouane » (Les Frères) de Mâatkas qui a déclamé des medhs de son crû en kabyle et en arabe. Ce fut ensuite au tour de la troupe « Bnat El-Maghra » (Filles de Maghra) de Timimoun de monter sur scène pour interpréter les morceaux en arabe et en zénète de son répertoire de chants Ahelil si caractéristique à la région du Gourara. Sur un autre registre la troupe féminine « Zafanetes Lalla Fatma » de Knadssa, de la région de Bechar, a interprété des morceaux berbères tirés de la Ferda, du hebdaoui et du reggani. Il faut savoir que le zeffani est un genre musical exclusivement féminin joué à l’occasion des fêtes de mariage. Les zafanetes ont joué un grand rôle dans la conservation des corpus poétique ancien légués par la tradition orale. La soirée s’est clôturée sur des airs tonitruants de la troupe « El Ferda » (l’Unique) de Bechar. Un groupe qui a su en même temps exhumer les chants anciens des confréries, et intégrer les genres musicaux qui se sont éclos dans le milieu ouvrier de la mine de charbon.
C’est un peu le mariage du gnaoui et du rock, en fait il s’agit d’un genre inclassable. Pour la journée d’hier, la ministre de la Culture a tenu à présenter à la presse les locaux du futur Musée d’arts et d’histoire de Tlemcen. Pas encore livrés, ces locaux appartiennent en fait à l’ancienne mairie de la ville, qui a été construite en 1888. Récupérés par le département de Toumi, ces locaux ont subi plus qu’une réfection puisqu’ils ont fait l’objet d’un réaménagement. La restauration du bâtiment en voie d’achèvement a été réalisée indique-t-on en un temps record, soit 9 mois. « Une commission nationale planche depuis déjà six mois à l’effet de transférer vers le futur musée des objets issus de la région et qui se trouvent actuellement au niveau des musées d’Alger, de Constantine, et d’Oran » a indiqué Khalida Toumi.
Questionnée sur les pièces archéologiques et historiques pouvant se trouver à l’étranger, la ministre a répondu que « la France en détient plusieurs de toute l’Algérie ». Et d’ajouter que « le problème n’est pas réglé. J’espère que la raison et l’intelligence vont triompher et que ces pièces seront restituées à l’Algérie ». Le Musée d’art et d’histoire de Tlemcen s’étend sur 2.000 m2 et comprend 2 niveaux et un sous-sol.
En tout, il est composé de 5 salles devant abriter des expositions permanentes. Le rez-de-chaussée recevra quant à lui les expositions temporaires. Le Musée est doté également d’un espace galerie, d’un café culturel, d’un espace de réserves et d’une salle de mise en quarantaine pour soumettre au traitement les œuvres réceptionnées. Notons que 3 autres musées seront inaugurés dans la capitale des Zianides dans le cadre de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 ».


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