« La banque islamique ne respecte pas la charia »

Mustapha Baba Ahmed est économiste. Il vient de signer un essai sur « Riba, l'Islamic Banking », chez l'éditeur « Chihab ». Nous l'avons rencontré à l'occasion du Sila.Parlez-nous de votre dernier livre...J'ai écrit ce livre parce que j'ai été convaincu que ce qu'on appelle « Is-lamic banking », opérationnel depuis le milieu des années soixante-dix, ne respecte pas la charia. Je me suis trouvé dans l'obligation de réagir contre les instruments utilisés sous couvert de la charia et qui ne la respectent pas.Pourquoi avoir choisi les éditions Chihab 'C'est le deuxième éditeur algérien auquel j'ai eu recours depuis 1997. J'ai édité un premier livre cette année-là chez un autre. J'ai ensuite fait paraître en 1999 un livre en France. J'ai, entre-temps, édité trois livres sur l'international dans ce pays. J'ai dû éditer à mon corps défendant le dernier livre sur l'Algérie, en France.Pour qui écrivez-vous 'J'écris pour le monde musulman car nous sommes en présence d'une espèce de mystification, quand on nous parle de la banque islamique. Cette dernière est censée ne pas faire appel à l'intérêt comme instrument de commerce bancaire. Or, quand on analyse les instruments utilisés, on se rend compte qu'en réalité tous les instruments sont fondés sur l'usage de l'intérêt. Il se trouve que, par notre culture musulmane, nous ne sommes pas en Algérie très portés sur la problématique de la riba. On utilise l'intérêt sans souvent s'arrêter à des questions. Dans d'autres pays musulmans, les gens sont plus attentifs à la question, sauf qu'ils ont été jusqu'ici induits en erreur.D'autres projets 'Je signerai probablement mon livre à Tlemcen, lieu où j'habite. Je suis actuellement sur un projet d'écriture autour de l'islamisme fondamentaliste.