L’extension inachevée du Musée archéologique islamique de Tlemcen : une plaie ouverte dans la ville

Dans le cadre de l’événement « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 », organisé par l’ISESCO et doté d’un budget de 125 milliards de dinars algériens, plusieurs projets culturels ont été lancés, dont l’extension du Musée public national d’archéologie islamique, situé dans l’ancienne Médersa franco-musulmane, construite en 1905. Ce projet, destiné à moderniser une institution abritant des artefacts islamiques, préhistoriques et romains, reste inachevé à ce jour, marquant un échec notable de cette initiative ambitieuse.

Objectifs et contexte

Le musée, logé dans un bâtiment de style hispano-mauresque, conserve des collections précieuses, telles que des zelliges, des pièces numismatiques zianides et des stèles de Pomaria. L’extension, planifiée pour 2011, devait agrandir ses espaces avec de nouvelles salles d’exposition, une bibliothèque et des ateliers pédagogiques, répondant à un besoin d’amélioration de ses infrastructures limitées. Ce chantier s’inscrivait dans un effort plus large de valorisation culturelle, parallèlement à des projets comme la restauration du palais El Mechouar.

Un projet stoppé net

Les travaux ont débuté autour de 2011, mais ils ont été interrompus en 2013, selon des informations relayées par l’OGEBC de Tlemcen. En 2021, des plans pour relancer une trentaine de sites historiques, incluant ce musée, ont été évoqués, mais aucune progression n’a été confirmée depuis. En avril 2025, le musée fonctionne toujours dans ses locaux d’origine, sans les ajouts promis.

Causes de l’échec

Les raisons de cet arrêt incluent des contraintes financières, aggravées par la baisse des revenus pétroliers après 2013, une gestion problématique des fonds (exemplifiée par l’enquête de 2019 sur un chapiteau géant disparu), et un désintérêt politique post-2011. Ces facteurs ont également affecté d’autres projets de l’époque, comme les musées des manuscrits et des arts traditionnels, restés eux aussi inachevés.

Conclusion

L’extension du Musée archéologique islamique, bien qu’annoncée comme un pilier de « Tlemcen 2011 », symbolise les ambitions non concrétisées de cet événement. Toujours en attente en 2025, elle reflète les défis structurels auxquels font face les initiatives culturelles à Tlemcen, malgré son riche patrimoine.

Maquettes 3 D du projet d'extension du musée archéologique (La Medersa)