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Une journée d'évocation a été organisée à Tizi Ouzou


Une journée d'évocation a été organisée à Tizi Ouzou
Le petit théâtre de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a abrité avant-hier une conférence-débat ayant pour thème 'La presse et les figures journalistiques de la lutte de Libération'.
Animée par des membres du secrétariat de presse de la Wilaya III, en l'occurrence Azawaw Amar, Adjaoud Rachid, Akli Makhlouf et par un ancien journaliste Ahmed Ben Allam, la conférence a été axée sur le rôle de la presse durant la révolution et les moyens utilisés par l'équipe de rédaction pour faire parvenir le message à la population et aussi contrecarrer la propagande colonialiste.
C'est dire que parallèlement à la révolution, c'était toute une autre guerre d'information qui a été engagée entre l'ALN et l'armée française. Cette dernière est allée, lors de ses ratissages dans les villages, jusqu'à détruire les postes radio dans les maisons.
Le premier à intervenir, Amar Azawaw, est revenu dans son allocution notamment sur les sources d'information et l'exploitation des rapports provenant de la base, afin d'élaborer des synthèses, des rapports d'ordre interne et moral ainsi que l'analyse de la presse française et autres informations données à la radio. Les canaux utilisés par le secrétariat de presse de l'ALN étaient bien sûr le journal La voix du moudjahid, et des tractes propagandistes largement diffusés au sein de la population. Et pour exemple, l'orateur citera la réponse donnée, par le biais d'un tract, à l'armée française qui, après la mort du colonel Amirouche, avait appelé la population à baisser les armes.
Le tract disait : 'Amirouche est mort, mais déjà des milliers d'autres Amirouche sont debout prêts à prendre la relève.' Il est écrit également sur le document : 'La lutte continue sans faille. Elle continuera aussi plus longtemps qu'il faudra, plus implacable que jamais. L'ennemi saura à ses dépens car si on peut tuer un homme, on ne peut jamais tuer l'idée.' L'autre intervenant, Adjaoud Rachid, a tenu à préciser et à démentir certains dires qui ont fait de Amirouche un homme qui n'aimait pas les intellectuels. 'L'équipe de Si Amirouche, son état-major, était composé d'hommes respectables, des intellectuels, composés d'instituteurs, de médecins'' L'orateur reviendra sur le PC- presse de la Wilaya III et les moyens très réduits dont ils disposaient qui se limitaient à une machine à écrire, une planche et un poste radio.
Adjaoud Rachid reviendra également sur la situation actuelle de notre histoire en considérant que 'le pouvoir a été confisqué et, maintenant, ils veulent confisquer l'histoire. Prenez l'exemple de Ali Haroun ou de Benjamin Stora, personne ne les a mandatés pour parler du problème des harkis. L'histoire des harkis est connue par les maquisards', et d'ajouter : 'Nous ne sommes pas contre la réconciliation mais plutôt pour une écriture objective de l'histoire.' Si Makhlouf, fils du colonel Mohand Oulhadj, abordera particulièrement l'après-indépendance et surtout le message de son père qui avait appelé à faire le bilan de la révolution et de laisser le peuple choisir son gouvernement. 'L'histoire est embourbée. Où sont les archives de notre révolution ' Il faut savoir qu'on ne peut pas écrire l'histoire de notre pays depuis un autre pays. Finalement, mourir au champ d'honneur était une chance, que de voir ce qui s'est passé après 62. L'histoire a été confisquée et pour qu'il y ait une stabilité, il faut tout d'abord restituer au peuple sa propre et vraie histoire', estimera le fils du colonel Mohand Oulhadj.
Le journaliste Ahmed Ben Allam a, quant à lui, évoqué le rôle de la communication durant la révolution. Il rappellera que la première déclaration rédigée était bien sûr la déclaration du 1er novembre écrite au village Ighil Imoula, dans la maison même de Ali Zamoum.
K T


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