Tizi Ouzou/deux filières en déclin 22500 cerisiers et 20000 figuiers seront plantés

Publié le 23.03.2024 dans le Quotidien l’Expression

La première bonne nouvelle, c’est d’abord, le lancement d’un avis d’appel pour des projets d’ouverture de pistes agricoles à travers plusieurs communes.
Des projets très bénéfiques pour l’activité agricole
Pour une très bonne nouvelle, s’en est vraiment une. Les vergers, les plantations et toute l’activité agricole en général s’apprêtent à connaître un véritable coup d’accélérateur. En effet, outre la densification des opérations de plantations lancées par les services concernés et pilotés directement par le wali de Tizi-Ouzou, Djilali Doumi, d’autres projets plus importants seront lancés dans les semaines et les mois qui viennent.

Des projets très bénéfiques pour l’activité agricole consistant notamment à l’ouverture de pistes agricoles ainsi que des opérations d‘envergure pour la régénération des cultures arboricoles en baisse ces dernières années.

La première bonne nouvelle, c’est d’abord, le lancement d’un avis d’appel d’offre par la direction des services agricoles pour des projets d’ouverture de pistes agricoles à travers plusieurs communes. Onze kilomètres seront ouverts en effet dans les communes de Tadmaït, Maatkas, Ifigha et Béni Douala. Il ne reste donc qu’à désigner par voie légale les entreprises chargées de la réalisation des chantiers.

Les agriculteurs de ces communes, très contents, espèrent par ailleurs que ces travaux ne soient pas menés à moitié car dans un passé récent, les communes ont ouvert des dizaines de kilomètres de routes mais qui n’ont pas été dotées d’infrastructures de viabilisation comme les ponts. Nous observons en effet dans beaucoup de communes la forêt qui reprend ses droits avec la disparition de pans entiers de ces pistes à cause de ces failles. Quelques hivers et la route n’existe plus.

L’autre bonne nouvelle est le lancement très imminent d’opération de plantation pour la régénération de la culture de la cerise et du figuier.

En déclin à travers la wilaya de Tizi Ouzou, ces filières auront ainsi une véritable occasion pour ressusciter. Selon les services agricoles, les opérations en question consistent en la plantation de 22500 plants de cerisiers et 20000) plants de figuiers.

Les agriculteurs qui accueillent avec joie et surtout enthousiasme la nouvelle espèrent ainsi voir ces filières prendre un autre élan. C’est carrément une deuxième chance que viennent de leur offrir les services agricoles.

Toutefois, cette seconde chance ne doit pas être loupée pour les mêmes raisons qui ont prévalu dans le passé. En effet, malgré les efforts consentis par les mêmes services dans le suivi sanitaire, la vulgarisation et autres accompagnements, la culture de la cerise a pris un sérieux coup dans la wilaya de Tizi Ouzou pour deux raisons essentielles. On peut citer le facteur naturel que constituent les canicules et les feux de forêts qui ont dévasté une bonne partie de cette culture, notamment durant les incendies de juillet et août 2021. Cette calamité a complètement décimé les plantations de cerisiers dans les communes où il était fortement concentré comme Tizi Rached, Larbaâ Naït Irathen et Aïn El Hammam. Le figuier, lui, subit les affres du réchauffement climatique ainsi que le manque d’intérêt des agriculteurs.

La seconde cause du déclin de ces filières est incontestablement l’absence de débouchés en matière de commercialisation. L’absence de circuits commerciaux dédiés aux produits du terroir a fait que les figues et les cerises connaissent d’énormes difficultés en la matière. Nous assistons chaque année à la vente de cerises aux abords des routes dans des conditions déplorables. Sans industries manufacturières imposées par l’existence de circuits de vente, ces produits n’offrent pas de grandes alternatives commerciales d’où l’abandon dont elles sont victimes. Concernant la commercialisation de la figue sèche, les quelques initiatives prometteuses sont vite tombées dans les travers du manque de professionnalisme dans la commercialisation. Le kilogramme de figue sèche à 1800 dinars n’offre aucun intérêt et sa commercialisation reste très faible.
Kamel BOUDJADI