Tizi-Ouzou - ACTUALITES

Terreur sur les routes !


Outre l'élément humain, l'état des routes, le manque d'éclairage et les dos d'âne "sauvages" en béton armé sur la voie publique constituent des facteurs accidentogènes.Les accidents de la circulation en Algérie dont une baisse a été enregistrée durant les années 2018 et 2019 sont repartis à la hausse devenant, au fil des jours, un véritable "terrorisme routier" endeuillant, chaque jour, des dizaines de familles. Avec une moyenne quotidienne de 170 sinistres, 10 morts et plus de 200 blessés, dont plus de 50% dans un état grave, et une moyenne de 10% qui rendent l'âme dans les hôpitaux, la "terreur" a fini par gagner nos routes. Des chiffres qui donnent le tournis, mais, qui, visiblement, n'ébranlent pas la conscience des conducteurs qui, une fois au volant, ignorent volontairement le code de la route, les règles basiques de la sécurité routière et, pis encore, l'entretien de leurs véhicules.
Le dernier bilan communiqué par la direction générale de la Protection civile est sans appel : près de 300 interventions sur les routes et les autoroutes, 40 morts et 1 422 blessés dans 1 183 accidents de la circulation survenus, entre le 10 et le 16 octobre, à travers le territoire national. Rien que ça ! "Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Bouira où 4 personnes sont mortes sur le coup et 28 autres ont été blessées dans 34 accidents", précise la DGPC. Cette hécatombe ne touche pas seulement les conducteurs des véhicules particuliers. Elle concerne également les transports en commun et les camions gros porteurs, comme les semi-remorques. L'exemple édifiant nous vient de la wilaya de Tizi Ouzou où un accident survenu, avant-hier aux Ouadhias, a fait 1 mort et 12 blessés, suite au dérapage d'un fourgon tôlé qui transportait 12 femmes. Un autre accident, aussi violent, a été enregistré, le même jour à El-Ménéa (Ghardaïa), lorsqu'un camion transportant des fruits et légumes est entré en collision avec un semi-remorque venant en sens inverse, faisant un mort.
Ce genre de sinistres que les accidentologues qualifient d'"accidents complexes" occasionnent toujours des bilans élevés et des drames sur nos routes, devenues un tombeau à ciel ouvert. Les enquêtes que mènent les gendarmes et les policiers sur les lieux du sinistre concluent, souvent, aux mêmes causes : excès de vitesse, dérapage suite à la perte de contrôle du véhicule et dépassement dangereux sur les dédoublements, les lignes droites, comme celles du Grand-Sud et des Hauts-Plateaux, et les sommets de côtes. Cet incivisme ancré chez les chauffards s'est étendu aux conducteurs des motocyclettes. Notamment en milieu urbain. Entre "victimes" et "fautifs", les motocyclistes s'en sortent rarement indemnes. Et pour cause, la plupart d'entre eux ne portent pas un équipement approprié, notamment le casque.
Pis encore, les vérifications qu'effectuent les agents verbalisateurs au niveau des barrages de contrôle font ressortir que plus de 50% des motocycles ne sont pas assurés et, du coup, ne bénéficient pas d'une couverture de la responsabilité civile (RC) en cas de dégâts majeurs, comme le décès. Cela va sans dire, l'état des routes, le manque d'éclairage et les dos d'âne sauvages en béton armé sur la voie publique constituent aussi des facteurs accidentogènes qui, non seulement détruisent les organes de sécurité des véhicules, mais provoquent des sinistres aux conséquences fâcheuses. Il est vrai que le travail qu'accomplit la Délégation nationale à la sécurité routière (DNSR) a porté ses fruits. Mais, au vu des bilans quotidiens désastreux, il serait opportun de revoir la politique nationale de prévention routière pour juguler cette hécatombe.

FARID BELGACEM
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