Tizi-Ouzou - Ruines romaines, temples basiliques	(Commune de Tigzirt, Wilaya de Tizi Ouzou)


Une trentaine d'étudiants de l'Institut national d'archéologie d'Alger (INA) ont effectué récemment, durant tout un mois, des travaux de désherbage, d'aménagement et de relevés sur les différents sites archéologiques de l'antique Iomunium.
Les Thermes, le Fort byzantin, le Temple romain, le Forum et enfin, l'Huilerie ont ainsi subi un toilettage. Tout ce branle-bas d'actions s'inscrit dans la perspective de procéder à des fouilles archéologiques l'année prochaine. En tout cas, c'est ce qui ressort de la bouche de M. Mustapha Fellah, responsable du projet. Une nouvelle assez réjouissante pour la région. M. Salim Annane, l'un des quatre encadreurs de l'opération en est quasi sûr. Pour preuve, il nous citera la trouvaille d'une pièce de monnaie en or, au début des années 1990, lors de leur première visite. « Il y en a certainement d'autres », assure-t-il. Ce bénéfique intérêt pour les vestiges antiques de la ville permettra, selon ces enseignants, une impression scientifique des citoyens dans la vie quotidienne des habitants de l'antiquité, grâce aux céramiques, amphores, stèles et autres formes architecturales.
M. Annane nous dira que la superficie globale de la ville était de 20 hectares, malheureusement, il n'en reste que deux. Ces chercheurs en archéologie qui ont à leur actif d'autres restaurations et fouilles en Algérie, nous ont indiqué qu' « il y a sur ces sites une superposition de civilisations ». Comme quoi, Tigzirt n'arrêtait pas, tout au long de l'histoire, d'attirer de nombreuses convoitises. La stratigraphie leur permettra ainsi de les « décortiquer » une à une. En attendant de déterrer ces trésors plurimillénaires, les Tigzirtois sont en droit d'espérer un mini-musée. Sur ce point précis, lui évoquant le sort de ces nombreuses stèles et autres vestiges vandalisés, devenus depuis propriété privée, notre chercheur assure que la législation est claire, mais c'est son application qui pose problème. Il nous cite l'exemple de « la Commission nationale du ministère de la Culture, habilitée à racheter tout objet antique, brille par son absence, depuis 5 ans », selon toujours notre interlocuteur.
C'est plutôt l'effet boomerang, puisque l'impunité incite au braconnage pur et simple. A moins d'une démarche incitative sérieuse envers ces « indus » propriétaires, ce sont des pans entiers de l'histoire antique qui resteront mystérieusement méconnus. Le phénomène n'est pas évidemment circonscrit à Tigzirt, mais il mène inéluctablement à l'appauvrissement de la mémoire collective, véritable socle culturel car « il s'agit, à en croire ce chercheur, d'un héritage commun ». Nous ne quitterons pas ces enseignants sans qu'ils nous évoquent une louable initiative des musées algériens : les « musées-valises ». Autrement, ce sont les musées qui s'invitent aux Algériens, pour des visées purement pédagogiques. Mieux, « cela nous a permis de récupérer plusieurs objets. A Sétif, à titre d'exemple », conclut l'un d'eux.



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