Ils sont impitoyables nos gouvernants et leurs pendants en régions : même l?été que Dieu fait pour nous requinquer, ils nous imposent leurs razzias sur la gestion des affaires publiques. Dans un atavisme de l?art de gouverner qui n?est pas sans rappeler celui des Banou Hillal, la terre brûlée pour ne plus donner de blé. Ainsi, Ahmed Ouyahia, le chef du gouvernement, n?a pas eu d?autre trouvaille, un 18 août, que de réactiver le dispositif du monopole de l?ANEP sur toute pub d?entreprise ou collectivité publique et des organes de l?Etat. Cela au moment où les plages, rues et fast-foods d?Algérie bourdonnent de spots de nos médias et ceux des autres à la gloire de Coca, Pepsi, Djezzy et autres quincailleries importées. Cela aussi en totale contradiction par rapport au principe d?autonomie de décision des entreprises publiques auxquelles on veut décidément tordre le cou par tous les moyens. En exhibant, comme moteur miracle d?avenir, l?amulette d?un programme de 50 milliards de dollars financé par la fiscalité des hydrocarbures. A une centaine de kilomètres du Palais du gouvernement, le maire de la ville de Tizi Ouzou, dont les rues sont régulièrement bourrées d?immondices appelant la peste, n?a rien trouvé de mieux, toujours ce mois d?août, que de faire boucler le centre du Croissant-Rouge algérien (CRA) au motif d?y ouvrir une crèche communale. Alors que les bénévoles du CRA, depuis une dizaine d?années, et avec une magnifique énergie, ont animé leur crèche, dispensé des soins, des chorbas de Ramadhan et d?autres actions de solidarité sociale aux franges de la population impitoyablement exclues des mirages de la rente. Dans le cours des m?urs de la mafia du foncier faisant main basse sur la ville, il sera hypocrite d?être étonné plus tard de voir ce centre rasé pour qu?émergent des guichets bétonnés de trabendo ou des tours d?appartements à prétention de standing. Il y a aussi cette autre razzia, calamiteuse par sa constance, celle des terroristes fous de Dieu sur les populations démunies des campagnes du pays. Eux non plus semblent n?avoir rien compris à la politique de concorde civile amnésique de Sa Majesté Bouteflika. Le quotidien Liberté (6 septembre) nous apprend que, cet été, « craignant des attaques terroristes, plus de deux cents familles des massifs de Djebel Ghrin, dans la région de Jijel, ont fui leur douar. L?"émir" Kaâka serait toujours en vie et fait sa loi dans les monts du Djebel Ghrin où il semble inexpugnable. »
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Belkacem Mostefaoui
Source : www.elwatan.com