Tizi-Ouzou - A la une

"Nous irons tous en prison, mais jamais aux urnes !"


Au-delà de l'aspect numérique qui était, hier, impressionnant, c'est la détermination des manifestants à venir à bout du système et de tous ses symboles maffieux qui a été la plus frappante.La convocation du corps électoral et l'annonce de la tenue de l'élection présidentielle le 12 décembre, sur fond de discours de plus en plus menaçants du chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, n'ont fait, au final, que donner un nouveau souffle à la révolution populaire, comme le confirme la grandiose mobilisation populaire enregistrée, hier, dans la capitale du Djurdjura. La foule, constituée de dizaines de milliers de manifestants avant le début de la marche, n'a pas tardé à se transformer en un véritable raz-de-marée humain, aussitôt que la procession se soit ébranlée comme d'habitude, à 13h30, de l'entrée du campus Hesnaoua de l'université de Tizi Ouzou. La température aidant, même les personnes âgées, les femmes et les enfants ont réinvesti la rue à Tizi Ouzou, où la foule qui grossissait à vue d'?il n'a pas tardé à se compter par centaines de milliers, avant même d'atteindre le centre-ville où se formait habituellement la grande foule. Mais au-delà de l'aspect numérique qui était, hier, aussi impressionnant que lors des marches du début du soulèvement populaire, c'est la la détermination des manifestants à venir à bout du système et de tous ses symboles maffieux qui a été la plus frappante. "Nous irons tous en prison, mais jamais aux urnes", lit-on sur une large pancarte mise en évidence en première ligne d'un carré où les manifestants scandaient Diwna lehbas, khatti sendouk", "Ulac lvot ulac", "Makanch intikhabat ya el îssabat", "Dirou intikhabat fi el imarate" (Organisez vos élections aux Emirats), scandait-on également dans d'autres carrés où des manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire entre autres "Ulac lvot avec les esclaves du cadre et des maffias : dégagez", "Non à des élections non légitimes", "Le peuple ne succombera pas à vos tartufferies et à vos discours démagogiques." Le second facteur qui a accentué la rage des manifestants n'est autre que la fermeture de la capitale sur une décision du chef d'état-major de l'armée. "Ya li lâar, ya li lâar, el âassima tahta el hissar", "Tizi Ouzou wa el ââssima, khawa khawa", "Les Algériens, khawa khawa, el Gaïd mâa el îssaba", scandaient les manifestants. Cela dit, les manifestants n'ont pas oublié les traditionnels slogans appelant à l'instauration d'un Etat civil, puisque les "Madania machi âaskaria", "Smaâ smaâ ya el Gaïd, daoula madania machi âaskaria" fusaient également de partout. Comme d'habitude, les slogans dénonçant la justice et réclamant la libération des détenus étaient massivement présents. "Allahou Akbar Karim Tabbou" revenait sans cesse, alors que des banderoles et des pancartes appelant à la libération de Louisa Hanoune, de Lakhdar Bouregâa, d'Issad Rebrab et des manifestants emprisonnés pour port de l'emblème amazigh étaient déployées dans plusieurs carrés.
Samir LESLOUS
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