Tizi-Ouzou - Revue de Presse

Lutte antiterroriste : La résistance citoyenne s'impose de nouveau



Dix terroristes ont été abattus samedi dans la wilaya de M'sila, moins d'un mois après la neutralisation de quatre islamistes armés dans la même localité. Ce coup de filet des services de sécurité montre que la pression sur les groupes armés ne faiblit pas, mais indique également que cette partie du territoire national n'est pas encore sécurisée, six mois après l'effroyable boucherie perpétrée par le GSPC dans la wilaya limitrophe, Bordj Bou Arréridj, où 18'gendarmes ont été assassinés en juillet 2009. Le retour au devant de la scène de la chronique sécuritaire dès les premiers jours de la nouvelle année rappelle aux Algériens que la guerre contre le terrorisme n'est pas finie et qu'elle risque d'émailler durablement la vie nationale. La lutte engagée contre les islamistes armés par les différents corps de sécurité est en train de boucler la deuxième décennie sans que le pays n'ait retrouvé une réelle accalmie. Il est une région du pays qui a été sacrée, à son corps défendant, comme le quartier général du GSPC, devenu depuis trois ans la branche d'Al Qaîda au Maghreb (AQMI). C'est la Kabylie. Les nouvelles des attentats terroristes, incursions, faux barrages et attaques à l'explosif se suivent à un rythme infernal. Pourtant, le dispositif sécuritaire mis en place ces dernières années a atteint un niveau de maillage qui présente un vrai décor de guerre. Depuis l'abandon de la lutte antiterroriste de « proximité » avec pour pierre angulaire les groupes de patriotes et de GLD, les autorités sécuritaires peinent à trouver la meilleure parade face aux menées des islamistes armés. En l'espace d'un peu plus de deux ans, le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, s'est rendu à trois reprises à Tizi Ouzou à l'effet de faire le point sur la situation sécuritaire et les résultats des stratégies mises en place. La réunion tenue mercredi dernier au siège du secteur militaire de Tizi Ouzou, en présence du chef d'état-major de l'armée, n'a pas encore livré ses premières mesures. Le renforcement des barrages de contrôle sur les axes routiers avait été opéré au lendemain de la venue de Gaïd Salah à Tizi Ouzou, en septembre 2008, quelques semaines après la série d'attentats kamikazes perpétrés dans la région. L'explosion d'une voiture piégée, début août 2008, en pleine ville de Tizi Ouzou, entre le secteur militaire et le siège des renseignements généraux, avait été vécue comme un affront et un défi lancé par les hordes de Droukdel, le chef du GSPC. Un redéploiement du dispositif sécuritaire a été observé sur de nombreux axes routiers, notamment la RN12 menant à l'est de la wilaya et le CW128, entre Tizi Ouzou et Boghni, au sud. Le renforcement du dispositif de contrôle a suscité un sentiment de sécurité au sein de la population, qui pouvait alors emprunter les routes avec beaucoup moins de risques d'être agressée par les nombreuses bandes de malfaiteurs ou terroristes qui ont pullulé ces dernières années dans la région. Les effets sur l'activité des groupes armés, incrustés dans les maquis, ont été par contre relatifs. Moins d'un an plus tard, en juillet 2009, un attentat terroriste qui a coûté la vie à un militaire à quelques kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou, une localité caractérisée par une forte présence sécuritaire, avait amené le chef d'état-major à effectuer une autre visite d'inspection dans la région. L'obligation de résultats a été réitérée par l'autorité militaire centrale aux responsables en charge de la lutte antiterroriste, selon les rares indications qui ont filtré de ces réunions. Les opérations de ratissage ont été multipliées au cours des semaines suivantes, dont la plus importante a concerné les massifs forestiers de Aïn El Hammam, Iferhounène et Bouzeguène, au sud-est de la wilaya de Tizi Ouzou. Un déploiement militaire impressionnant a été engagé à l'occasion de ces opérations de recherche.Le renforcement du contrôle rassure la populationPlusieurs terroristes ont été abattus et de nombreuses casemates détruites. Après la levée des dispositifs militaires et le retour des colonnes de l'armée à leurs bases, l'activité terroriste réapparaît quelques jours plus tard, en d'autres endroits, comme dans un scénario infernal et sans fin. Le 31'décembre 2009, comme un message adressé par le GSPC, des descentes terroristes ont été effectuées à travers plusieurs localités de la région. Deux incursions ont été enregistrées au dernier jour de l'année 2009 à Aït Zmenzer et Boghni, où des citoyens ont été rackettés et sermonnés, alors que quelques heures auparavant, 4'militaires avaient été blessés dans l'explosion d'une bombe à Akerrou, près de Yakouren. La véritable menace sur les groupes armés vient des citoyens, qui ont montré à plusieurs reprises, ces derniers mois, que le diktat terroriste n'est pas fatal. Un commerçant enlevé près de Tigzirt a été libéré sans paiement de rançon suite à la mobilisation des villageois, en novembre 2009. En décembre, c'est un entrepreneur de Ouacifs, au sud de la wilaya, qui a forcé un guet-apens terroriste, échappant à une tentative de kidnapping. Quelques jours plus tard, ce sont des automobilistes qui ont forcé un faux barrage près des Ouadhias, obligeant le groupe terroriste à déserter la route et à regagner leur repaire. La résistance citoyenne contre le terrorisme, comme au milieu des années 1990, semble s'imposer comme le moyen le plus décisif pour battre les partisans de l'instauration de la république islamique.
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