Quatre mois nous séparent des élections locales. Mais il n'empêche que les préparatifs vont bon train à travers les 67 communes. Les jeux d'alliance, les rapprochements entre villages et tribus, les intrigues et les coups tordus ont déjà commencé. Des relations personnelles et tribales intéressées se nouent et se dénouent au gré des situations.
Sur les places publiques, les discussions sur les éventuels candidats aux commandes de la collectivité deviennent plus persistantes. Des noms sont évoqués dans chaque commune.
La lutte entre les listes partisanes, de l'avis général, et les listes des indépendants se livreront un combat sans merci. Cette bataille ne sera, vraisemblablement, pas plus clémente entre les candidats à une nouvelle législature et les nouveaux qui arrivent sur le terrain politique. Ceux qui sont déjà aux commandes se préparent à défendre leurs bilans alors que les autres s'apprêtent à vendre du rêve. Pour tester le pouls, rien de mieux qu'une virée à travers les places publiques. Nous avons également essayé de sonder les intentions des éventuels candidats. Du côté des états-majors des partis, l'on feint de ne pas encore s'être engagé dans la course, mais la réalité sur le terrain prouve le contraire.
Les luttes sont des plus féroces au sein des sections communales pour prendre la tête de liste. De prime abord, il est facile de constater que ce sont uniquement les élections communales qui intéressent les citoyens. «Cette fois-ci, je ne voterai plus pour un parti politique. Je choisirai la bonne personne capable», confie Arezki, enseignant au lycée. Beaucoup de personnes interrogées en effet étaient de cet avis largement partagé par les populations qui donne des ailes aux candidatures indépendantes. «En tous les cas, je suis sûr d'une chose: mon village n'a rien obtenu de l'APC actuelle. Je voterai pour le diable que pour le maire actuel», déclare excédé un jeune, visiblement irrité par l'état d'abandon de son village. En fait, il est plus facile de vendre du rêve que de défendre un bilan mitigé. La tâche semble, à première vue, plus aisée pour les nouveaux visages que ceux qui veulent la confiance des citoyens pour la seconde fois. Et, la population semble très sévère. «C'est l'unique élection qui m'intéresse. Au moins ma voix a son poids.» Ce point de vue est partagé par une grande majorité de citoyens. C'est en effet, la seule élection durant laquelle le citoyen constate que sa voix a un poids réel. L'électeur est réellement courtisé parce que sa voix compte vraiment. «Moi, je renouvellerai ma confiance au maire actuel. Il a vraiment travaillé pour mon village. J'ai peur qu'un autre ne vienne d'un autre village pour travailler pour les autres et nous délaisser», affirmait Amar, un sexagénaire. En fait, la gestion locale souffre énormément des mentalités rétrogrades de certains élus.
Les populations gardent encore vivaces les souvenirs de maires qui ont travaillé uniquement pour leurs villages et leurs familles oubliant complètement qu'ils géraient une commune. «Je me souviens encore de ce maire qui revient aux élections pour la seconde fois. Il avait dit aux gens qu'ils ne devraient pas le condamner pour avoir exploité le premier mandat pour s'enrichir. Bien au contraire, ils devraient le réélire pour un second mandat car il allait travailler pour l'intérêt général après avoir travaillé pour son intérêt propre. Il n'a plus besoin de voler; il l'a déjà fait», raconte un vieux avec amertume avec une allusion sur les intentions des candidats.
Cette tare touche essentiellement l'ancienne génération qui a connu le parti unique. Depuis le multipartisme, les populations souffrent d'un autre mal. Beaucoup de présidents d'APC oublient qu'ils sont élus pour être au service de la population.
L'intérêt de leur formation politique passe en priorité. Les exemples sont flagrants dans certaines situations. «Je me souvient des semaines où nous étions bloqués par la neige. Certains maires affirmaient à la radio que dans leurs communes tout allait pour le mieux alors que nous souffrions. J'ai entendu par la suite qu'ils ont reçu des instructions de la direction de leurs partis de parler de cette façon. De la pub pour leur parti sur notre dos», regrette Saïd, membre d'un comité de village.
Enfin, il est à noter toutefois que la campagne pour les élections locales du mois de novembre s'anime de plus en plus. L'amélioration des conditions de vie des populations au niveau local est d'une importance capitale.
Les citoyens s'intéressent au plus près à la gestion de la cité et des budgets. Bien plus, il s'avère que dans certaines situations, ce sont les citoyens qui gèrent le mieux. D'où l'intérêt des prochains élus à faire participer les comités de villages.
La tempête de neige est la preuve flagrante de ce manque de maîtrise des situations par les élus.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel BOUDJADI
Source : www.lexpressiondz.com