Tizi-Ouzou - Tariqa Khalwatiya Rahmaniya


Le dhikr ou remémoration d'Allah


Le célèbre soufi Ali Al Dakak disait : "Le Dikhr est le décret de la sainteté (Al wilaya). Celui qu'Allah a mener au Dikhr, celui là a reçu en vérité ce décret".


Le Dikhr ou invocation de Dieu est le remède des cœurs qu'il apaise, l'arme du soufi et la voie royale vers l'Objet de sa quête.

Le Dikhr dans la tariqa est une récitation itérative et perpétuelle d'un Nom Divin, de versets du Coran ou de formules que le mouride apprend de son cheikh dès le moment de la prise du pacte.

Sa place et sa valeur sont bien connus ; Allah dit : Ceux et celles qui invoquent beaucoup Allah. Allah leur a réservé un pardon et une récompense extraordinaire. (Cor : 33, 35). Il dit également : Croyants, invoquez Allah continuellement et glorifiez-Le, matin et soir, Lui qui vous pend en pitié et au près Duquel les anges prient pour vous afin de vous extraire des ténèbres vers la Lumière. (Cor : 33, 41-43). Et bien d'autres versets du Coran qui le plus souvent rattachent le Dikhr à la notion de continuité et de perpétuation " Ceux qui invoquent Dieu debout, assis ou allongés…" (Cor : 2, 191).


Tharmiddih et Ibn Madjah ainsi qu'Al Hakem citent le hadith authentifié qu'Abou Ederda rapporte du saint Prophète. Celui-ci a dit : Ne vous informerai-je pas sur la meilleure de vos actions, la plus pure au regard de Dieu, la plus élevée, celle qui vaut plus que tout l'or que vous pouvez dispenser, qui est meilleurs que combattre pour la Foi ? Les compagnons s'écrièrent : Oui ! Qu'elle est-elle, Envoyé de Dieu ? Il répondit: Dikhr Allah ( l'évocation de Dieu).


Al Boukhari rapporte d'Ibn Moussa al Ashari que le saint Prophôte , bénédictions et salut sur lui, a dit : Ce qui différencie celui qui invoque Dieu de celui qui ne l'invoque pas est tout ce qui différencie le vivant du mort.


Al Boukhari rapporte, par ailleurs, d'Abou Houraïra que le Prophète, bénédictions et salut sur lui, a dit: Allah a des anges qui vaquent sur la terre à la recherche des gens du Dikhr. Trouvent-ils une communauté invoquant Dieu qu'ils les enveloppent de leurs ailes et s'écrient entre eux : Voilà l'objet de votre quête !

Allah qui sait tout leur dit alors : Que disent mes serviteurs. Les anges répondent : Ils chantent tes louanges, invoquent Ta grandeur et prononcent leur gratitude à ton égard. Dieu dit : m'ont-ils vu ? Non répondent les anges. Qu'en serait-il s'ils me voyaient ? S'ils te voyaient Seigneur, leurs louanges ne seraient que plus ferventes et leurs évocations que plus ardentes.

Que demandent-ils dans leurs prières ? Ils demandent le paradis. L'ont-ils vu ? Non Seigneur. Que serait-il s'ils le voyaient ? Leur désir d'y accéder n'en sera que plus intense, ils redoubleraient d'effort pour le mériter.

Et de quoi me demandent-ils de les préserver ? De l'enfer. L'ont-ils connu ? Non, Seigneur, ils ne l'ont pas vu. Qu'en serait-il s'ils le voyaient ? Leur aversion et leur crainte de l'enfer n'en seraient que plus forte.

Le Seigneur dit alors ; Soyez témoins que J'ai pardonné à ce groupe et absous leurs péchés.

Cependant un des anges objecte : Seigneur, il en est un, parmi eux, qui n'est venu que pour une affaire à régler et dont l'intention n'était pas d'invoquer Ton Nom avec eux. Le Seigneur dit alors ; Qu'importe, quiconque les côtoie ne connaîtra pas le malheur.


La pratique khalwati dans sa totalité s'organise autour du Dikhr. Celui-ci est avant tout pour le khalwati le moyen de purification de l'âme en tant quelle est la condition sine qua non du fath (l'illumination) ou du ousoul (l'arrivée à la connaissance de Dieu). Sidi Mustapha Bacha Tarzi Al Cosantini dit dans ses Minah (commentaires du long poème que son père Sidi Abderrahmane composa sur les principes et les règles de la Rahmaniya) : "Si tu t'astreins au Dikhr, Allah fera briller la lanterne de ton cœur qui te permettra de distinguer l'erreur de ce qui est juste". Cette distinction n'est autre que la connaissance de Dieu.

Le Dikhr est d'abord un rappel, le meilleur des remèdes contre la Ghafla (endormissement et oubli ) de l'âme. Puis un allié, qui accompagne le mouride au fur et à mesure de son avancement dans la voie, sous la direction de son cheikh. Il finit par devenir le moyen de goûter à la saveur en induisant la prise de conscience, de plus en plus forte, de la Présence Divine (La hadhra). Prise de conscience réservée à une élite qui aura franchi les étapes et endurer les épreuves de la voie.


Le Dikhr khalwati est constitué d'une série de formules rapportées et authentifiées comme émanant de l'enseignement du saint Prophôte , bénédictions et salut sur lui, à ses compagnons. La première de ses formules est, comme pour toutes les tourouq, la Kalima " La Ilaha Ila Allah". Al Nassay, entre autres, rapporte que le saint Prophôte a dit : La meilleure Dikhr est "La Ila ha Ila Allah" et la meilleure prière "Al hamdoullilah".


Le mouride est tenu de répéter autant que faire se peut cette kalima. Elle est la première évocation qu'il prononcera avant de passer aux autres étapes de la purification de l'âme. Viendront plus tard des Noms Divins que le cheikh lui indiquera de réciter régulièrement en fonction de la station (maqam) qu'il aura atteint.


Une séance de Dikhr commune est organisée après la prière du fadjr et après celle de l'asr où la kalima sera répétée trois cents fois. Puis l'assemblée récite un ensemble de versets coraniques dont la valeur a été soulignée par le saint Prophôte , bénédictions et salut sur lui,. La coutume Rahmaniya au Maghreb ajoute a cette récitation, une prière spécifique. De plus dans la zaouiya d'El Hamel, après cette prière, est récitée le poème (qasida) magnifique de Sidi Mohammed Ibn Abi Al Kacim qui est une prière utilisant tous les Noms divins. Cette qasida s'ouvre sur :

Ta bénédiction, Mon Maître, et Ton salut (soient) sur le Prophète.

Bénédiction qui sera le remède des maux de mon pauvre cœur.

Me voici ton serviteur misérable, indigent et dans le besoin de ta Présence, Toi qui nous enrichi.


A partir du jeudi (veille de la journée sainte du vendredi) après la prière de l'Asr et jusqu'au Asr du lendemain, le mouride se consacrera à la récitation des bénédictions au Prophète. Le saint prophôte a dit " ceux qui me sont les plus proches sont ceux qui multiplient les bénédictions à mon égard".


Il est de tradition que le mouride se consacre à la lecture, où la récitation par cœur lorsque cela est possible, des "Dalaïl El Khayarate"(Guides de tous les biens). Les Dalaïl est un ensemble de prières pour le Prophôte , bénédictions et salut sur lui,, réparties sur tous les jours de la semaine. Elles ont été rédigées au neuvième siècle de l'hégire par l'Imam El Djazouli et adoptées par tous, pour la beauté des formules de bénédiction rendues au saint Prophète.


Dans la grande zaouiya d'El Hamel le jeudi soir après la dernière prière, les étudiants et les chouyoukh se réunissent pour une assemblée grandiose de Dikhr.

Le Dikhr débute après que chaque participant ait lu une partie du Coran différente de celle des autres, de sorte que dans cette assemblée le Coran soit lu dans son intégralité (khetm). Puis le Dikhr commence par le Tashbih (Soubhane Allah ; gloire à Dieu) puis le Tahlil ( La ilaha Ila Allah; Il n'est d'autre divinité que Dieu) la hamdallah (Hamdoullilah; merci a Dieu) puis la Loutfiya ( prière qui utilise le Nom divin Latif) puis les bénédictions sur le prophète, bénédictions et salut sur lui,...

La réunion s'achève par une longue supplication et des prières que le cheikh adresse à Allah. Cette nuit de prières et d'invocation est consacrée à tous les croyants, à tous les hommes et à toutes les créatures Dieu.


Le Wird



Ceci est le Wird de la Tariqa Rahmania tel que l'a transcrit le Cheikh Sidi Mohammed Ibn Azzouz El Kacimi El Hassani dans un manuscrit conservé dans la bibliothèque de la zaouiya d'El Hamel. Le cheikh dit :


Après la prière de l'aube(fadjr), tu réciteras quarante fois (le discours est adressé au Mourid rahmani) : O toi (Dieu) vivant subsistant par Lui-même, Il n'y a d'autre divinité que Toi, par Ta miséricorde je T'implore de me sauver.

Puis cent fois : Gloire à Allah et par Tes louanges, Gloire au Seigneur Le Très Grand, j'implore Son pardon.

Puis tu réciteras trois fois la prière dite parfaite dont le texte est : Seigneur béni et salut notre maître Mohammed et les siens, de la bénédiction des gens du ciel et des terres. Et fais agir Ta subtile douceur en toute chose me concernant.

Puis, trois fois : O Allah Maître de Gabriel, de Michaël d'Israfël et d'Israël et de Mohammed que la bénédiction et le salut soient sur lui, délivre-moi de l'enfer.

Après la prière du petit matin tu réciteras, après les invocations usuelles "La Ilaha Ila Allah", trois cents fois. Pour la première centaine tu veilleras à allonger les syllabes de chaque mot puis pour la seconde centaine tu t'étaleras moins et tu seras plus rapide pour la troisième centaine.

Tu réciteras trois cents fois la kalima de la même manière après la prière de l'après-midi (El Asr).

Tu abandonneras la récitation de la kalima après la prière de l'après-midi du jeudi pour te consacrer à la bénédiction du saint prophète. Tu réciteras alors trois cents fois : Seigneur béni et salut notre maître Mohammed, les gens de sa maison et ses compagnons.

Puis après la prière de vendredi tu réciteras quatre-vingts fois les bénédictions sur le saint Prophôte de la manière suivante : Seigneur béni notre maître Mohammed le prophôte illettré, béni les gens de sa maison et ses compagnons.

Puis tu diras "La Ilaha Ila Allah" après ce qui est habituel de réciter après chaque prière.

Apres chaque prière de la semaine tu veilleras à réciter les bénédictions dix fois : Seigneur béni notre maître Mohammed, les gens de sa maison et ses compagnons.

Note:

Il est habituel après chaque prière de dire :

Seigneur Tu es Paix de Toi émane la paix et vers Toi va la paix. Exalté sois-Tu, à” Toi plein de Majesté et Magnificence.

Puis l'on récite les versets du Trône (Cor. 2, 255) puis trente-trois fois Gloire à Allah puis trente-trois fois Louanges à Allah et trente-trois fois Allah est Le plus grand puis "Il n'y a de Dieu qu'Allah unique sans associé, à lui revient le royaume et les louanges". Il donne la vie et donne la mort. Il est omnipotent. Puis l'on implore Allah pour soi pour les siens pour les croyants et pour le monde.


Purification de l'âme : les sept étapes


Contempler la splendeur lumineuse de la face Divine ne peut se faire que par une âme dégagée des soixante-dix mille voiles de lumières et d'obscurité. Des voiles qui la privent de la vision claire ou qui l'égarent dans des perceptions illusoires et chimériques. Chaque voile est un aveuglement que Le khalwati par des efforts particuliers tente de soulever. Le Dikhr (invocation ) d'un seul des Noms sublimes de Dieu permet à dix mille de ces voiles de se dissiper. C'est pourquoi les Khalwati définissent sept Noms divins pour le dévoilement total. Soulever successivement les voiles transforme par ailleurs l'âme qui accède à des états spirituels de plus en plus élevés et qui se transporte du monde visible, vers celui des esprits puis des mystères pour arriver à celui de la vision absolue.

A chaque étape, pour les khalwati, l'âme possède des attributs, elle est à un niveau ou à un degré spirituel (maqam). Les dix milles voiles qui la recouvrent sont déterminés par les manifestations mystérieuses propres au degré atteint ou encore déterminés par la disposition psychologique ou état (hal).

L'âme se déploie dans un monde spécifique. Les ressorts de sa progression émanent d'une source précise. Elle se dirige vers Dieu selon une modalité et à l'aide d'un des Noms sublimes (Asma el husna). Les Khalwati ont particulièrement approfondi la connaissance de ce processus de transformation de l'âme dont la finalité est l'accès au Maquam de la soumission (Ouboudiya). C'est alors seulement que l'âme est en mesure de vivre l'expérience du fath (l'illumination) dont les fruits sont la Gnose (el Maarifa) et l'Epiphanie (el Tajali).


L'âme recouverte des soixante-dix mille voiles est tyrannique et incitatrice au mal (Nafs El Amara bi soui) ; " Je ne m'innocente pas car l'âme est incitatrice au mal" (Cor : 12,53). Ses dix mille premiers voiles sont obscurité, et le monde où elle se déploie est le monde visible. Son état est l'inclination aux passions. Les ressorts de sa progression se trouvent dans l'observance des commandements de Dieu. Le Mourid dans cet état est tenu à un effort constant contre lui-même. Son Dikhr sera la kalima du Tawhid la Ilaha Ila Allah qu'il récitera sans relâche avec force, en état de pureté rituelle, et les yeux fermés. La flamme de son cœur s'allumera et lui permettra distinguer ses insuffisances, et les vices qui l'habitent. Cette âme se caractérise par l'avarice, la concupiscence, le mensonge, l'ostentation. Chaque vice sera progressivement remplacer par la vertu contraire. Le Mourid restera dans cet état jusqu'à l'accomplissement de cette première purification du cœur. L'âme devient alors réprobatrice et critique.

L'âme réprobatrice ou admonitrice (Nafs lawwama) ; " Je jure par l'âme qui ne cesse de blâmer" (Cor : 75, 2). Ses voiles sont de lumière et son monde celui des frontières (al barzakh). Son état est celui de l'amour. Les ressorts de sa progression se trouvent dans l'observance des règles de la tariqa. Cette âme se caractérise par l'inclination à la méditation, la contraction mais également le contentement de soi, l'ostentation, la sensibilité particulière à l'éloge et l'amour du pouvoir. Le Nom divin qui convient à cette étape est "Allah".

L'âme inspirée, (Nafs mulhima) ; "Puis Il lui inspira à la fois son immoralité et sa piété" (Cor: 90,8). Ses voiles sont les secrets révélés. Son degré est celui de l'ardeur amoureuse (el ouchk). Son monde est celui des esprits. Elle se caractérise par l'humilité, la tolérance, le pardon, la patience, la science et la générosité mais elle connaît également l'instabilité de ses états (el talouine). Son Dikhr sera "Houwa" ou La Ilaha Ila houwa.

L'âme sereine ou pacifiée (Nafs Moutmaïna) ; " O toi âme apaisée" (Cor : 89, 27) Son degré est celui du début de la perfection. Son état est celui de la sérénité. Son monde est celui de la vérité Mohammedienne. Elle se caractérise par l'indulgence, la gratitude, la satisfaction de ce qui émane de Dieu, et la patience. Son Dikhr est "El Haq". Celui qui possède cette âme est "ivre". Les brises de l'arrivée (el wusul) soufflent sur lui.

L'âme satisfaite (Nafs radhiyya) ; "Retourne vers ton Seigneur satisfaite…(Cor : 89,28). Son état est celui de l'anéantissement (el fana), de l'union(el wisal) et de la concentration (el jam). Ses caractéristiques sont la sincérité, la piété, le renoncement, la loyauté. Son Dikhr est " El Hay". Celui qui possède cette âme est submergée dans l'ivresse. La Khalwa lui convient spécialement alors que lui convenaient, jusqu'à cette étape, la solitude et la séparation des autres dans les conditions connus des progressant dans la voie (Ahl el souluk).

L'âme agrée (Nafs mourdhiyya) ; "…et agrée" (Cor : 89,28) Son degré est celui de l'épiphanie des actes divins, son état celui de la perplexité (el hira). Ses caractéristiques la douceur, l'amour des créatures, l'abstention, la proximité, la satisfaction. Son Dikhr " El Kaïoum".

L'âme parfaite (Nafs el Kamila) ; Son état est celui de la subsistance par Dieu(el Baqa billah). Son degré est l'épiphanie des attributs. Ses caractéristiques sont : la perfection de toutes les vertus acquises au long du cheminement, et l'accomplissement total de l'état de soumission. Le nom qui lui correspond est Le dominateur " El Qahar". Celui qui possède cette âme demeure en Dieu, marche par Dieu vers Dieu et revient de Dieu à Dieu. Il n'a d'autre refuge que Dieu. Il prend par Dieu et donne par Dieu. Il est dans le paradis de al vision de Dieu.



La khalwa et ses règles


La khalwa vient du verbe khala qui désigne l'action de mise en retrait ou d'isolement. Elle a donné son nom à la tariqa, en raison de l'importance que les khalwati attribuent à la solitude. Sidi M'hammed Ibn Abderrahmane, dans une de ses nombreuses lettres adressées à ses disciples, parle de la khalwa comme du moyen le plus profitable au mouride pour sa purification dans son cheminement vers une soumission parfaite à Dieu. Ce que confirme Abu Taleb Al Mekki dans son fameux Kout El Kouloub (Nourriture des cœurs).

El Kochaïri dans sa Risala, quant à lui, la considère comme spécifique de l'élite des élus de Dieu (safouat es safoua).


Suhrawardi en explicite les fondements, les principes et les règles dans les trois chapitres qu'il lui consacre dans son livre Al Aouarif.


La khalwa est à la fois un espace et un temps de retraite totale, dans lesquels l'adoration de Dieu devient exclusive. Pour le khalwati, l'isolement n'est pas une fuite d'un monde dont la corruption serait insupportable. Il s'agit pour lui d'une mise à l'écart de sa nuisance propre et d'un effort particulier par la prière en vue d'une guérison de l'âme. En cela elle est un moment intense d'effort sur soi (Djihad Akbar).


Elle symbolise les moments de solitude du saint Prophôte dans la grotte du mont Hira ou il reçut la Visitation de l'archange Gabriel. A ce sujet El Boukhari et Muslim citent Aïcha qui rapporte que le début de l'investiture du saint Prophôte ssp fut marqué par des rêves prémonitoires puis par un goût particulier à l'isolement qu'il réalisait en se retirant dans la grotte de Hira.

La khalwa rappelle également la retraite de Moïse ssp sur le mont Sinaï (Cor: Al Araf 142).

En s'achevant par une révélation fondatrice, ces temps de retraites sont des moments clés de la vie de Moïse et du Mohammed ssp.

Aussi, le mouride tente-t-il par ce moyen de parachever sa purification pour prétendre devenir à son tour un réceptacle de la Connaissance Divine révélée à Ses prophôtes ssp et à Ses saints.


Le mouride espère la guérison de son cœur et l'épuration de son âme de tout penchant ou de toute passion car la khalwa lui ouvre les yeux sur ses défauts et lui facilite la prise de conscience de ses travers. Elle est le "briseur" des élans et le redresseur des inclinations.


Le temps de la Khalwa se prépare minutieusement par l'aménagement de moments de silence et de solitude que le mouride veillera à prolonger de plus en plus.


L'intention première recherchée par l'entrée en khalwa doit être celle d'un isolement exclusivement consacré à Dieu.


Le cheikh devance son mouride dans le lieu choisi de la khalwa. Il y effectue deux prosternations et implore Dieu de prendre le mouride en pitié et de l'agréer.


Puis le mouride en état de pureté rituelle y entre comme dans une mosquée, avançant le pied droit et évoquant Dieu.


Son état de pureté rituelle sera continu. Tout comme le dikhr. Il sera dans un état de jeûne qu'il ne rompra, à la tombée de la nuit, qu'avec un minimum de nourriture.


Il ne s'abandonnera au sommeil que si celui-ci s'impose à lui.

Le dikhr de vive voix ou dans l'intimité du cœur sera permanent. Le mouride évoquera le Nom divin que son cheikh lui aura indiqué, il récitera le Coran ou s'adonnera à la méditation silencieuse.


Cette attitude est conforme à celle du soufi tenu à purifier son intention première dans tout acte, de jeûner le jour, de veiller la nuit dans la prière et de s'adonner au dikhr permanent.


Le mouride ne sortira de sa khalwa que pour ses ablutions et pour les cinq prières en commun. S'il craint pour lui d'être envahi par l'orgueil du fait du regard admiratif des autres à son égard, il se contentera d'accomplir la prière avec un frère.


Les manifestations oniriques ou prodigieuses qui peuvent survenir dans la khalwa ne doivent pas retenir son attention. Il ne doit pas s'en réjouir. Il en parlera simplement à son cheikh qui saura les interpréter.


Le lieu de la khalwa sera choisi avec soin. Les khalwati recommandent le plus souvent une grotte éloignée des habitations où ni le son ni la lumière ne pénôtrent.


L'issue de la khalwa tournée vers la Mecque doit pouvoir être fermée hermétiquement.


La durée de la khalwa n'est jamais déterminée. Sahrawardi dans ses Aourifs considère que trois jours est un minimum mais il recommande quarante jours comme il en fut pour Moïse sur le mont Sinaï. Beaucoup de Khalwati y entrent comme dans leur tombe avec l'intention d'y rester jusqu'à la fin de leurs jours.



As salam alaykùm, Serait-il possible d'avoir une version en phonétique du wird et savoir dans quelles mesures et conditions le pratiquer inchAllah. BarakAllahu fikùm
Y/ Djemel - Créteil, France

04/04/2022 - 538381

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