Tizi-Ouzou - A la une

Le cri de détresse des employés sociaux



À Tizi Ouzou, il y aurait plus de 2000 personnes qui sont engagées dans le cadre de ce dispositif social sur un total 24 000 à l'échelle nationale, selon les protestataires, dont certains le sont depuis deux décennies pour un salaire de 5000 DA par mois.Les travailleurs du dispositif d'action d'insertion sociale (Dais) crient leur détresse et, surtout, leur colère à Tizi Ouzou. Et pour cause. Employés dans le cadre de ce dispositif, autrefois appelé IAIG ou filet social, ils sont exploités, regrettent-ils, depuis des années pour un misérable salaire de 5000 DA/mois, soit trois fois moins que le SNMG.
"C'est de l'exploitation !", tance Saliha, employée depuis 10 ans dans un centre santé à Larbâa Nath Irathen, tout en précisant avoir travaillé même durant la période de crise sanitaire de Covid-19.
"Nous avons à maintes reprises interpellé les autorités locales, et même reçu dernièrement par la ministre de la Solidarité, mais à ce jour aucune suite n'a été donnée à notre demande de régularisation. La ministre nous a même affirmé que cette question dépasse ses prérogatives", a poursuivi notre interlocutrice.
"Nous avons des cas de personnes qui travaillent dans ce dispositif depuis plus de 20 ans. Le drame, ils vont sortir à la retraite avec une allocation forfaitaire sociale de 3000 DA seulement", a ajouté cette employée, expliquant que la plupart des travailleurs de ce dispositif vivent dans la précarité.
"Nous avons exercé dans le cadre de l'IAIG avant d'être transférés, en 2011, vers le dispositif Dais. À l'époque, nous avons gardé l'espoir d'être régularisés, mais à ce jour rien n'est encore décidé. Pourtant, un décret de régularisation existe, seulement il est appliqué juste sur une catégorie de travailleurs du pré-emploi, notamment ceux de l'Anem", a noté cette employée, tout en rappelant que la plupart des travailleurs recrutés dans le cadre du Dais sont des cas sociaux.
"Nous avons plutôt besoin d'aide et du soutien de l'Etat. Seulement, on subit tout le contraire. À quand la fin de notre calvaire '", s'est-elle demandé. "Je travaille depuis octobre 2011 dans une école primaire à Redjaouna pour une prime de 5000 DA. Toutes les promesses de régularisation sont restées sans suite", a ajouté Kahina, une autre employée du Dais.
"Nous avons organisé des sit-in et des rassemblements devant la wilaya et même devant le ministère de la Solidarité, mais cela n'a rien donné. Il y a une sourde oreille quant à notre situation. Il faut savoir qu'on est plus de 2000 employés à Tizi Ouzou et plus de 24 000 à l'échelle nationale à travailler dans le Dais", a-t-elle poursuivi, estimant que ces employés sont lésés. Pour notre interlocutrice, il est temps que les hautes autorités du pays se penchent sur leurs cas.
"On attend toujours notre insertion qui s'éternise. Nous avons frappé à toutes les portes mais elles demeurent fermées. Il nous reste notre voix pour crier notre désarroi dans l'espoir d'être entendus au plus haut niveau", a conclu Kahina, tout en précisant qu'un rassemblement de protestation est prévu lundi devant le palais du gouvernement à Alger.
À noter que ces travailleurs du Dais demandent notamment la régularisation de leur situation professionnelle, un salaire digne et une retraite décente.

K. Tighilt
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