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La saignée des ménages TIZI OUZOU


La saignée des ménages                                    TIZI OUZOU
Les températures caniculaires ont baissé laissant place à la flambée des prix.
Décidément, cela devient une fatalité. Les gens interrogés hier et avant-hier dans les marchés affichaient tous leur résignation. Hier matin, à travers plusieurs marchés de Tizi Ouzou, les fruits et légumes brillaient de rosée et de fraîcheur. La marchandise vient directement du marché de gros. Mais les prix ont grimpé de plusieurs crans en l'espace de 48h.
Certains prix ont tout simplement doublé. C'est le cas de la pomme de terre qui ne coûtait que 30 DA la veille de Ramadhan. Hier, elle se vendait à 60 DA. Une hausse de 100% au même titre que la carotte qui a atteint 80 DA. Les autres fruits et légumes ne sont pas moins prestigieux. La courgette, encore elle, s'affichait en vedette hier avec un coût de 130 DA.
L'oignon qui, jadis, ne se vendait même pas en campagne, bombait le torse avec 60 DA. Les piments étaient affichés à 120 DA alors que la salade était dans tous ses états. Elle était cédée à 140 DA.
Le prix de la tomate a doublé atteignant les 80 DA alors qu'elle se vendait à 30 ou 40 DA quelques heures avant la Nuit du doute. Sur ce chapitre, au moins, il n'y a aucun doute, les prix des fruits et légumes ont considérablement augmenté dès la première journée de Ramadhan. Globalement, la hausse se situe en moyenne à 150%. Comme l'espoir fait vivre, les commerçants répétaient hier à qui veut bien l'entendre que cette hausse ne durera que la première semaine. «Bien sûr, puis ils resteront comme ça jusqu'à la veille de l'Aïd.»
La veille de l'Aïd, les prix subiront une hausse de 150%. On achètera la pomme de terre à 150 DA. Et on nous dira encore que c'est juste pour l'Aïd. Ensuite les mêmes prix resteront à la même barre jusqu'à la prochaine occasion pour monter de nouveau. On nous mène en bateau comme on mène un mouton à l'abattoir.» «Meskine, le peuple algérien» se lamente un père de famille accompagné de ses enfants au marché de Draâ Ben Khedda. Avant-hier, nous avons fait plusieurs marchés à travers plusieurs communes.
Les prix affichés étaient en hausse partout et au centime près.
Un fait qui met en doute les arguments de ceux qui parlent du désordre ou de l'incapacité à contrôler le marché. Si le marché était si incontrôlable que cela, comme l'affirment toutes les parties concernées, qui fixe alors les prix partout et au centime près' Pour Hamid, jeune commerçant en habillement, il y a bien anguille sous roche.
«Tous se rejettent la responsabilité. Tout le monde se dit incapable de réguler le marché tant qu'il y a l'informel. Moi, je ne les crois pas. Ils pleurent avec le berger alors que leurs complices mangent avec les chacals le troupeau de brebis», expliquait-il.
Enfin, il est à relever que cette loi implacable de la flambée des prix s'accompagne d'un mépris cinglant à l'égard de la victime, le citoyen lambda. «Ils ne regardent même pas les gens. Qui peut oser leur demander des comptes à ces commerçants' Ils sont capables de passer n'importe qui à tabac. Tu achètes ou tu te casses», explique un jeune en faisant le tour du marché au milieu des cris des vendeurs.
«Ya khouya, va chercher la réponse chez le wali. Moi, je suis trop occupé», répond un commerçant affairé devant sa balance. «Eh oui, c'est le prix à payer pour un peuple qui consent à tendre la main à un couffin de Ramadhan et quelques dinars de plus», se résigne un père de famille qui traîne son panier d'étal en étal, l'air dégoûté.
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