Tizi-Ouzou - ACTUALITES

Entre fermeture et menus réduits


Le scénario qu'appréhendaient les syndicats de l'éducation nationale s'est finalement traduit sur le terrain. Plusieurs cantines scolaires sont restées fermées depuis la rentrée des classes. Face à la flambée des prix de toutes les marchandises sur le marché national, leurs fournisseurs en produits alimentaires refusent d'honorer leurs engagements. Les cantines qui ont poursuivi leur activité ont été contraintes de réduire la consistance de leurs menus. Sur la table de midi, uniquement des légumes secs dans le meilleur des cas. Un maigre repas qui ne répond pas aux besoins en calories des élèves.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Un mois après la rentrée des classes de l'année 2021/2022, plusieurs cantines scolaires restent encore fermées. Une situation qui pénalise les élèves, particulièrement ceux qui résident loin de leur établissement scolaire. Alors que la majorité d'entre eux se rabat sur la restauration rapide, notamment les fast-foods et les pizzérias au risque d'être victimes d'une intoxication alimentaire, d'autres se résignent à rentrer chez eux. Pour ce faire, ils doivent parcourir une longue distance en aller-retour, pouvant ainsi rater leurs premiers cours de l'après-midi.
Un scénario qui était prévisible pour les syndicats du secteur de l'éducation nationale. «Dans certaines régions, notamment dans les wilayas de Tipasa et de Tizi-Ouzou, les cantines scolaires n'ont pas ouvert à ce jour», affirme le président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef).
Selon lui, l'augmentation des prix de tous les produits alimentaires a amené les fournisseurs à suspendre l'approvisionnement de ces cantines en denrées alimentaires et autres. «Ils refusent d'approvisionner les cantines car ils vont travailler à perte», explique Boualem Amoura.
Rappelant que les contrats en réponse aux appels d'offres des établissements scolaires pour l'approvisionnement de leurs cantines sont annuels, il précise que ces fournisseurs ont soumissionné au mois de décembre 2020 avec les prix de cette période.
«Le prix le plus élevé du poulet était l'année dernière à 280 dinars le kilogramme, alors qu'aujourd'hui, il oscille entre 390 et 450 dinars, selon les régions. Les ?ufs qui étaient vendus à 10 dinars l'unité sont passés à 18 dinars l'?uf. Idem pour les fruits et légumes. À titre d'exemple, la laitue qui était à 80 dinars le kilo ne descend pas actuellement à moins de 250 dinars», fait remarquer le syndicaliste, avant de souligner qu'à ces prix déjà élevés, s'ajoute la TVA sur les factures établies par les fournisseurs.
La flambée des produits alimentaires n'a pas été sans impact sur les menus proposés dans les cantines scolaires qui ont repris leur activité depuis la rentrée des classes. Elle s'est répercutée sur les repas servis aux élèves. Selon le président du Satef, les déjeuners se limitent à un seul plat principal sans qu'il soit accompagné par une entrée. Il cite, à cet effet, l'exemple d'un lycée dans la wilaya de Tizi-Ouzou où les élèves ont droit uniquement à un plat de lentilles ou d'haricots blancs avec un pot de yaourt comme dessert.
Un maigre menu dont l'apport en calories reste très faible et qui ne couvre pas les besoins journaliers d'un enfant ou d'un adolescent pour qu'il puisse suivre «tranquillement» les cours dispensés pendant la journée.
Ry. N.


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