Le dossier d'indemnisation des victimes des évènements tragiques dits du printemps noir qu'a connus la Kabylie entre 2001 et 2003 est apparemment loin de connaître son épilogue. Une dizaine de blessés sont revenus hier à la charge.
Ils ont, en dépit d'une chaleur suffocante, tenu un rassemblement durant toute la journée devant le siège de la wilaya. Les protestataires réclament leur prise en charge à l'instar des autres blessés qui ont bénéficié d'indemnités et de subventions de l'Etat. Une prise en charge a été décidée, pour rappel, suite aux accords conclus en 2004 entre les délégués du mouvement citoyen, aile dite des dialoguistes, et le gouvernement. Les victimes qui sont sorties de leur mutisme hier soir crient à la ségrégation et à l'abandon.
«Pourquoi l'Etat a-t-il pris en charge certains blessés et laissé d'autres pour compte'», s'interrogeait une des victimes qui exhibait un certificat médical et des ordonnances pour prouver qu'elle a été blessée lors des émeutes par des membres des services de sécurité, mais elle n'a jamais bénéficié d'aucune indemnité. «Certes, nous ne sommes pas nombreux pour ce premier jour, mais d'autres victimes qui sont dans le même cas vont nous rejoindre incessamment», nous précisa une autre victime.
Les contestataires sont, en outre, déterminés à maintenir leur action de protestation. Ils ont décidé de rester sur place et de passer la nuit devant le siège de la wilaya. «Nous ne bougerons pas d'ici jusqu'à ce que le wali nous donne des garanties sur une prise en charge réelle de notre problème», ajouta l'un d'eux. Par ailleurs, les victimes n'écartent pas la possibilité d'entamer une grève de la faim collective dès aujourd'hui dans le cas où les responsables ne se penchent pas sérieusement sur leur cas.
«C'est notre ultime recours. Depuis 7 ans que nous menons un combat pour faire valoir nos droits, aucun résultat. Nous sommes seuls et personne ne se soucie de notre situation. Aucun parti politique, ni aucune association n'a daigné nous soutenir», regrette une victime.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdenour Igoudjil
Source : www.letempsdz.com