Tizi-Ouzou - Yazid Meradi


Biographie Yazid Meradi
Presque inconnu du grand public, il est pourtant de la génération de Allaoua ou cheb Saïdi qui, eux, ont investi depuis longtemps le devant de la scène.
Avec un talent aussi comparable, Yazid Meradi est resté, lui, dans l’«underground », bien loin des feux de la rampe... Aujourd’hui, à 34 ans, il sort enfin ce deuxième album qui le fera découvrir et probablement mieux coter sur le marché du disque. Un album pas prétentieux, simplement du «spécial fêtes» sans aucune chanson personnelle. Les 17 titres sont donc autant de reprises concoctées pour le plus grand plaisir des amateurs de danse kabyle et des ambianceurs. A défaut de nouveautés, le produit compense par un bel enchaînement de rythmes variés et entraînants, le tout parfaitement mis en valeur par la voix de l’interprète. On comprend alors que c’est là aussi (et surtout) un exercice vocal qui révèle un chanteur véritablement doué. Le genre à faire parler de lui dans pas longtemps, à briller s’il travaille sérieusement. Yazid Meradi, contrairement à cette multitude de chanteurs kabyles sitôt édités, sitôt oubliés, comme toutes les étoiles filantes de la mode et de l’éphémère, préfère investir dans la durée en procédant par étape. Nous l’avons rencontré pour nous parler de lui, de sa trajectoire particulière, de cet album encore tout chaud... «Jusqu’à aujourd’hui, nous dit-il, la chanson a toujours été mon métier. J’ai commencé à me produire dans les mariages et les fêtes familiales depuis mes treize ans. C’était à Azouza, mon village natal près de Larbaâ-Nath-Irathen. A l’âge de 18 ans, en 1997, j’étais parmi les dix finalistes du concours Alhan oua Chabab. Il y avait avec moi mon ami Allaoua et cheb Saïdi. Depuis, je n’ai pas arrêté de me produire dans des galas, des soirées familiales, des fêtes de mariage partout sur le territoire national.» Chanteur polyvalent, car ayant à son registre le raï, le chaâbi, le «assimi» (chanson algéroise) et le kabyle, Yazid Meradi voue un culte particulier au regretté Samy El- Djazaïri. Parmi les autres grands artistes qui l’ont influencé, il y a bien sûr cheikh El-Hasnaoui et Zerrouk Allaoua. Que du lourd dont il adore interpréter les chansons. «C’est seulement en 2006 que je décidai de sortir mon premier album après ma longue expérience de la scène. J’envisageai des nouveautés. Hélas, sans trouver des paroliers et compositeurs. C’est la raison pour laquelle je me suis contenté d’un CD composé de reprises et édité deux années plus tard. Il s’agit d’un «live» fait d’un mélange de chaâbi et de folklore kabyle, édité à Sono Star», poursuit- il. En octobre 2011, Yazid Meradi récidive avec ce tout nouveau «live» (comme faussement appelé en Algérie, bien que le produit soit enregistré en studio). Cette fois, l'interprète a pris la précaution de reprendre des chansons relevant du domaine public. On y trouve des tubes d’El-Hasnaoui, Hamidouche, Samy El-Djazaïri, H’nifa... remixés par Yazid Meradi en y ajoutant sa touche personnelle. «Ce sont là, explique-t-il, des chansons que j’interprète souvent. Le public aime, surtout que ces grands artistes sont généralement ignorés par les autres chanteurs. En même temps, j’ai voulu leur rendre hommage. La sélection des 17 titres m’a demandé une année de préparation. J’ai pu finaliser le travail avec mon orchestre, une chorale féminine et un bon arrangeur, le tout au cours de l’été dernier dans les studios d’enregistrement de Sono Star, à Alger. J’espère que le public appréciera.» Les amateurs ne pourront qu’être satisfaits, le produit étant réussi techniquement tant au niveau de l’instrumentation qu’au plan de la qualité du son. Ils vont surtout aimer la voix de l’interprète. Cela les surprendra agréablement au point de se demander où et pourquoi Yazid Meradi était caché tout ce temps-là ? Comme quoi, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Mieux, quelques titres de l’album passent actuellement à la radio Chaîne II, El-Bahdja, la radio de Aïn-Defla... Le chanteur sera probablement l’invité de l’émission télé «Ahalil». Yazid Meradi projette déjà un troisième album. Lui qui déborde d’énergie et de vitalité veut, cette fois, chanter ses propres titres, les précédentes reprises n’étant qu’une étape obligée dans une future carrière sûrement prometteuse. A cet effet, nous a-t-il confié, il est en contact avec le parolier Benali Dahoukène et cherche également un compositeur pour un CD qui contiendra du folklore, du chaâbi et du sentimental. Espérons que son appel soit entendu pour l’aider à s’affirmer comme une valeur sûre de la chanson kabyle.





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